Créée en 2023, l’Association pour la transmission des savoirs en sciences infirmières (Atssi) est née de la volonté d’infirmiers de proposer une structure pour mettre en lumière et développer les savoirs et les compétences de la profession. Le point avec Michaël Mimouni, infirmier anesthésiste, président de l’association.
Chaque mois, ActuSoins présente une organisation infirmière (voir encadré).
Pourquoi avoir créé l’Atssi ?
Avec huit autres infirmiers, nous sommes partis du postulat qu’il existe de nombreuses sources de formations et d’informations pour les spécialités infirmières, mais peu pour les infirmiers en soins généraux, ce qui peut être problématique car ils manquent alors de moyens pour mettre à jour leurs connaissances.
Nous avons souhaité créer un événement fédérateur, afin qu’ils puissent se regrouper et avoir accès à des formations pratiques, concrètes, pour travailler quotidiennement dans de bonnes conditions.
Avec les huit autres infirmiers fondateurs de l’association, nous avons tous des parcours différents, des fonctions différentes, au sein de services différents. Mais nous sommes quasiment tous créateurs de contenus sur les réseaux sociaux. Nous sommes dans la même dynamique. Il a donc été facile de trouver notre ligne de conduite, car nous avons tous l’habitude de créer et nous sommes passionnés par la pédagogie.
Quelle forme prend votre action ?
Nous nous concentrons sur l’organisation d’un congrès annuel, à Paris, afin de proposer des conférences permettant aux participants de mettre à jour leurs connaissances et leurs savoirs. Car il arrive que les soignants agissent en routine. Or, certaines pratiques ne sont en réalité plus à jour ou alors plus dans les normes au regard des nouvelles recommandations. L’objectif de notre congrès est également d’aider les infirmiers à repousser leurs limites, de les encourager dans leur analyse et réflexion, et de leur partager des recommandations afin qu’ils les utilisent et les partagent au sein de leur service.
À titre d’exemple, concernant les Électrocardiogrammes (ECG), les infirmiers peuvent les effectuer mais il faudrait qu’ils puissent analyser rapidement les premiers troubles s’ils sont présents. Ils ne doivent pas se limiter à la technique et doivent pouvoir comprendre les résultats pour agir rapidement si nécessaire.
Notre objectif est donc de fédérer, de créer une mouvance, afin de donner envie aux infirmiers d’évoluer après l’obtention de leur diplôme initial. Nous souhaitons les encourager à passer des diplômes universitaires, à se former, à se spécialiser, voire à faire de la recherche. C’est principalement l’axe formation qui nous anime car en tant qu’infirmiers, nous ne pouvons être performants qu’en nous tenant à jour régulièrement.
Votre action s’organise-t-elle uniquement autour de votre congrès Atssi ?
Tout à fait. Nous l’avons organisé une première fois l’année dernière et nous renouvelons l’expérience cette année, le 12 octobre, à l’hôpital Foch (Suresnes). Il s’agit de nouveau d’une phase test, car lors de cette journée, nous allons réunir des partenaires et des experts paramédicaux, qui vont intervenir dans différents domaines.
Le contenu de notre congrès est très varié, c’est volontaire. Nous allons aborder notamment la lecture des ECG, les soins d’urgence en psychiatrie, le genre féminin et la cardiologie, les plaies et les cicatrisations, l’évolution au sein de la recherche infirmière. Nous allons également proposer des thématiques plus « légères » pour permettre aux soignants de souffler. Des collègues vont par exemple parler de l’évolution de la profession infirmière ou encore des mythes et des légendes concernant le métier.
Ce projet que nous proposons aux infirmiers en soins généraux est d’un genre nouveau. Aborder autant de thématiques au cours d’un seul événement reste rare, les congrès étant généralement monothématiques.
Prévoyez-vous une évolution de l’association Atssi ?
Pour l’instant, les neuf membres du bureau font vivre l’association, mais cette organisation a vocation à évoluer. Notre action principale reste la tenue de notre congrès, mais nous aimerions aussi permettre aux infirmiers d’intégrer l’association et de participer en tant que membres. Nous y réfléchissons. Nous devons également créer un site Internet notamment pour partager le contenu du congrès et nous sommes en discussion pour en proposer un dans le Sud de la France.
De nombreux points sont donc en réflexion actuellement.
Propos recueillis par Laure Martin
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