« Les infirmières puéricultrices doivent être reconnues comme des référentes santé »

Le Comité d’entente des écoles préparant aux métiers de l’enfance (CEEPAME) a été formalisé en 2004. Depuis, il agit pour la formation mais aussi la reconnaissance des soignants exerçant dans le domaine de la petite enfance. Le point avec Guylaine Babchia, sa présidente.

Chaque mois, ActuSoins vous présente une organisation infirmière (voir encadré)

Guylaine Babchia, présidente du CEEPAME  © DR

Quel est le rôle du CEEPAME ?

Le CEEPAME regroupe à la fois les Instituts de formation d’auxiliaire de puériculture (Ifap) et les écoles de puériculture, au niveau de national et des Outres-Mers.

Toutes les écoles de puériculture adhèrent à notre association, qui rassemble également 80 % des Ifap. La volonté est de nous regrouper entre professionnels de la petite enfance, afin de travailler ensemble et d’échanger sur les filières de formations.

Comment travaillez-vous ?

Nous représentons les différents instituts de formation et écoles auprès des pouvoirs publics. Nous assurons la coordination et favorisons les échanges entre les filières.

Cela se traduit par l’organisation de journées pédagogiques à l’échelle régionale et de journées d’études au niveau national.

Notre objectif est aussi d’inscrire les structures de formation dans une démarche qualité.

Enfin, nous assurons la promotion des travaux des apprenants auxiliaires puéricultures et puéricultrices, et dans ce cadre, nous leur remettons un prix chaque année. C’est important pour encourager à la publication de leurs travaux de recherche.

Dernièrement vous avez travaillé à la refonte du référentiel des auxiliaires de puériculture…

Effectivement, nous avons activement participé au groupe de travail sur ce nouveau référentiel, qui devrait être bientôt publié. Cette réflexion a été menée conjointement à la réforme du référentiel des aides-soignants car des passerelles existent entre les deux formations. Nous avons donc travaillé de concert avec le Groupe d'études, de recherche et d'action pour la formation d'aides-soignants (GERACFAS).

La difficulté a été de parvenir à faire reconnaitre la spécificité des auxiliaires de puériculture et de leur cœur de métier qui est l’enfant. Sur le terrain, au regard du manque de personnels, les établissements sont friands de ce double cursus avec les aides-soignants mais nous prônons la différenciation. 

Ce nouveau référentiel représente néanmoins une réelle avancée pour la profession. Nous l’attendions depuis longtemps pour qu’enfin la formation corresponde davantage au niveau des candidats, qui sont de plus en plus des bacheliers. Désormais, le diplôme va être de niveau 4 et non plus 5. De même que la montée en compétences va permettre de s’aligner sur la pratique professionnelle actuelle.

Qu’en est-il de vos revendications concernant les infirmières puéricultrices ?

Nous souhaitons une évolution du programme de formation qui date de 1983.

Il ne correspond plus au contenu de la formation dispensée et aux pratiques professionnelles.

Mais les derniers groupes de travail avec la Direction générale de l’offre de soin (DGOS) datent de 2017 et notre dernier rendez-vous de janvier 2020.

Le programme de formation a toujours été suffisamment large pour permettre son adaptation au regard des pratiques professionnelles, des connaissances, des données probantes et de la recherche. Mais il doit aujourd’hui être révisé.

D’autant que pour les étudiants infirmiers qui ont déjà un grade licence, il est assez frustrant de suivre une formation d’une année complémentaire sans bénéficier d’une évolution de leur titre de diplôme.

Que souhaitez-vous concrètement ?

Une formation sur deux ans et la reconnaissance d’un grade Master. Actuellement, la formation en un an est très dense et nous n’avons pas suffisamment de temps pour développer la recherche.

De plus, les infirmières puéricultrices sont amenées à travailler dans différents secteurs : direction de crèche, Protection maternelle et infantile (PMI), services hospitaliers variés comme la pédiatrie, la néonatalogie, la réanimation. Les compétences demandées par les établissements sont importantes.

Or, en un an de formation, nous ne pouvons pas approfondir l’expertise des élèves autant que nous le souhaiterions. Un passage à une formation de deux ans permettrait de développer cette expertise clinique dans les différents domaines.

Nous travaillons actuellement avec l’Association nationale des puéricultrices(eurs) diplômé(e)s et des étudiants (ANPDE) pour solliciter le ministère et faire évoluer notre programme de formation.

Nous aimerions aussi que les puéricultrices soient reconnues comme des référentes santé, comme cela a été évoqué dans la réforme sur les modes d’accueil des enfants. Mais dans le rapport sur des 1000 premiers jours de l’enfant, la profession n’a pas été retenue comme faisant partie de la commission d’experts. Il faut agir pour la reconnaissance et la valorisation de la profession.

Propos recueillis par Laure Martin

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Réactions

1 réponse pour “« Les infirmières puéricultrices doivent être reconnues comme des référentes santé »”

  1. MARTIN dit :

    Auxiliaire de puériculture diplômée 2008 seront nous aussi reconnue niveau IV et aurons nous une reconnaissance salariale?. Merci

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