Collège des infirmièr(es) puéricultrices(eurs) : « notre rôle est de faire évoluer les pratiques professionnelles »

Créé en 2019, le Collège des infirmièr(es) puéricultrices(eurs), présidé par Charles Eury, travaille sur le développement professionnel continu, l’amélioration des pratiques et la qualité des soins.

Chaque mois, ActuSoins présente une organisation infirmière (voir encadré). 

© DR

Que représente le Collège des infirmièr(e)s puéricultrices(eurs) ?

Il s’agit du Conseil national professionnel (CNP) de la spécialité d’infirmier puériculteur, une structure formalisée en 2019.

Comme tous les CNP, notamment ceux de la profession infirmière (métier socle infirmière DE ; trois spécialisées IBODE – IADE – Puéricultrices ; et infirmière en pratique avancée), son existence est inscrite dans le Code de la santé publique. Le CNP des infirmiers puériculteurs est composé de l’Association nationale des puéricultrices(eurs) diplômé(e)s d’Etat, du Collectif je suis infirmière puéricultrice (CJSIP), du Comité d’entente des écoles préparant aux métiers de l’enfance, et de la Société de recherche des infirmières puéricultrices (SORIP).

Quel est son rôle ?

Le CNP a vocation à intervenir sur le parcours professionnel des infirmiers puériculteurs.

Nous travaillons sur le développement professionnel continu (DPC) dans les cadres des orientations nationales prioritaires, une mission qui relevait auparavant des associations.

Au-delà du DPC et de la détermination des formations pouvant être prises en charge par l’Agence nationale du DPC, nous réfléchissons et proposons un parcours continu de développement des compétences afin de contribuer à la certification des infirmiers, réflexion que nous avons pu intégrer tardivement.

Nous effectuons donc des propositions sur des parcours de certification d’une durée de six ans, permettant aux soignants d’être certifiés. Il peut s’agir d’analyse des pratiques professionnelles ou encore de démarches qualité, l’objectif étant de définir ce qui semble le plus adapté pour chaque spécialité mais aussi par secteur, par exemple au niveau hospitalier, à l’échelle de la Protection maternelle et infantile (PMI), etc.

Le CNP a-t-il d’autres fonctions ?

Dans le cadre de travaux menés par des instances notamment la Haute autorité de santé (HAS), la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) ou encore des groupes de travail ministériels, nous proposons la participation des experts membres des organisations composant le CNP.

Mais à ce jour, nous avons encore besoin de nous faire connaître car les instances ne font pas systématiquement et spontanément appel à nous. Nous sommes parfois oubliés. Par exemple actuellement, concernant le travail sur la réingénierie de la formation infirmière, qui débutera prochainement, le ministère et la DGOS n’ont pas la volonté d’inclure les CNP des spécialités infirmières dans la réflexion.

Ils nous demandent simplement de transmettre nos contributions. Pourtant, selon nous et l’ensemble des CNP, notre participation aurait du sens afin de penser un parcours complet…

Comment travaillez-vous au sein du CNP ?

Nous sommes une association, nous avons donc un conseil d’administration et un bureau. Nous organisons des groupes de travail afin de mener des réflexions sur des thématiques. Par exemple, nous travaillons actuellement sur la consultation de puéricultrice, car aujourd’hui, il nous manque un référentiel, une définition à apposer à cette pratique, quel que soit le secteur d’activité.

Notre objectif est de contribuer à l’évolution des pratiques professionnelles. Après ce travail, nous aimerions, en 2022, réfléchir au soutien à la parentalité, qui recoupe de nombreuses thématiques et de nombreuses offres qui ne sont pas toujours proposées par des personnes qualifiées. Nous souhaitons préciser le champ d’actions du soutien à la parentalité et l’apport des infirmiers puériculteurs en lien avec nos compétences obtenues dans le cadre de notre formation.

Nous travaillons aussi sur un protocole de coopération portant sur le bilan de santé en école maternelle.

Enfin, nous voudrions effectuer un registre des pratiques professionnelles. Nous ne l’avons pas encore réalisé pour une question de moyens. Les CNP sont financés par l’Etat sur des fonds publics, et en fonction des moyens, des missions peuvent ou non s’ajouter.

Pour mener nos travaux, nous travaillons avec les autres CNP infirmiers, en bonne intelligence. Nous nous réunissons pour effectuer des points sur nos avancées. 

Le CNP peut-il être militant ?

Ce n’est pas sa vocation. Son rôle est de faire évoluer les pratiques professionnelles.

Néanmoins, les associations qui composent le CNP portent des revendications sur la réingénierie de la formation ou la reconnaissance de l’exercice libéral pour la profession. Forcément, nous les portons aussi, mais différemment. 

Propos recueillis par Laure Martin

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