« Nous voulons une vraie reconnaissance de la spécialité Ibode »

Créée en 1983, l’Union nationale des associations d’infirmi(ère)s de bloc opératoire diplomé(e)s d’Etat regroupe 18 associations régionales. Son objectif : défendre cette spécialité infirmière. Le point avec Magali Delhoste, sa présidente.

Chaque mois, ActuSoins présente une organisation infirmière (voir encadré).

Magali Delhoste, présidente de l'UNAIBODE

Magali Delhoste, présidente de l'UNAIBODE. © DR

Pourquoi l’Unaibode a-t-elle été créée ?

L’Union nationale des associations d’infirmières de salles d’opération (Unaiso) a été créée en 1983 à l’initiative de quatre associations régionales – Dijon, Marseille, Paris et Toulouse – ayant souhaité se rassembler pour défendre la profession.

C’est en 1993 qu’elle est devenue l’Unaibode, qui regroupe 18 associations régionales, et dont le conseil d’administration est composé des présidents régionaux.  

L’association, ouverte à tous les infirmiers titulaires de la spécialisation, n’a pas de vocation syndicale. En revanche, le Syndicat national des infirmiers de bloc opératoire (Snibo) a été créé en 2017 pour répondre à cette demande des adhérents.

Enfin, l’Unaibode est membre fondateur de l’European operating room nurses association (EORNA) et possède une commission européenne la Cellule Europe France (CEF).

Quelles sont les missions de l’association ?

Les objectifs sont divers mais la finalité est avant tout de défendre l’exercice de la profession, de promouvoir la qualité des soins au bloc opératoire, de regrouper les Ibode de France, d’Europe et du monde, de développer la recherche en soins infirmiers au bloc opératoire et d’assurer la formation continue des Ibode, en organisant les Journées nationales de l’Unaibode, à savoir notre congrès.

En quoi consistent ces Journées ?

Ces Journées, qui rassemblent en moyenne entre 800 et 1000 personnes, se dérouleront à Reims les 12 et 13 mai 2022.

Nous proposons notamment des sessions de formation continue avec des présentations sur des techniques chirurgicales, de l’actualisation des connaissances, de l’évaluation de pratiques professionnelles, du partage avec des pairs ou encore des partenaires biomédicaux.

Les participants ont ainsi la possibilité de participer à des ateliers, d’assister à des conférences-débats afin d’acquérir des connaissances. Cette année, un focus va être fait sur l’hygiène, les indicateurs de performance ou encore sur les troubles musculo-squelettiques afin d’apprendre à bien se positionner lors d’une intervention au bloc et d’éviter les faux mouvements.

Quels sont les sujets sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Un certain nombre de dossiers concernant notre spécialité rencontre des difficultés à trouver une issue depuis des années.

C’est le cas des actes exclusifs, qui ne sont toujours pas appliqués entièrement. Ce dossier est en cours depuis 2015. Nous défendons les compétences des Ibode et voudrions qu’elles soient les seules à pouvoir effectuer leurs actes au bloc opératoire. Mais comme nous ne sommes pas suffisamment nombreux, nous avons travaillé à la formation des infirmières pouvant être amenées à y intervenir. C’est ainsi que les mesures transitoires sont entrées en vigueur. Depuis, nous passons de mesures transitoires en mesures transitoires, subissons les plaintes de syndicats de médecins de bloc opératoire. Au 31 décembre 2021, le Conseil d’Etat a acté la nécessité de trouver des mesures transitoires pour tous les actes. C’est toujours la même bataille. Certes, certaines infirmières non Ibode s’en sortent bien au bloc opératoire, tant mieux pour le patient. Mais pour d’autres… La pression provient surtout du secteur privé, car le secteur public participe à l’effort de formation des infirmières dans le cadre des mesures transitoires.

Autre thématique forte pour notre profession : la réingénierie de notre diplôme. Les infirmières sont en parcours licence depuis 2009. De fait, en tant que spécialité, nous demandons à détenir un niveau Master. Notre réingénierie aurait dû être finalisée en 2017, mais elle n’a finalement pas eu lieu. Nous avons repris les discussions en 2019, arrêtées à cause de la crise sanitaire, puis de nouveau en 2021. 

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L’universitarisation de la formation IBODE, au grade master, est bien engagée (avril 2022).

Qu’en est-il de la réflexion sur la pratique avancée ?

Nous sommes d’accord pour nous inscrire dans la pratique avancée, mais pas avant que la réingénierie de notre diplôme ne soit actée. Tout le monde parle de la pratique avancée, mais il s’agit surtout de la spécialité des infirmiers socles.

Il faut donc la repenser par rapport aux spécialités. Pour les Ibode, quels actes seraient concernés ? Nous devons nous positionner sur ce que cela implique et sur la construction de la formation, mais cela doit rester un choix car tous les Ibode ne veulent pas nécessairement porter la responsabilité supplémentaire liée à ces nouveaux actes.   

Propos recueillis par Laure Martin

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