Sciences infirmières : « Pour effectuer de l’enseignement et de la recherche, il faut être au cœur de la pratique infirmière »

Officiellement créé en septembre 2023, le Collège français des enseignants-chercheurs universitaires en sciences infirmières (CoFECSI) entend prendre part aux différentes réformes en cours concernant la formation et le métier d’infirmier. Le point avec le Pr Sébastien Colson, son président.

Chaque mois, ActuSoins présente une organisation infirmière (voir encadré).

Sébastien Colson, Professeur des universités en sciences infirmières, président du CoFECSI

Sébastien Colson, Professeur des universités en sciences infirmières, président du CoFECSI. © DR

Dans quel contexte le CoFECSI a-t-il été créé ?

La création du CoFECSI est liée à celle de la section Sciences infirmières au sein du Conseil national des universités (CNU 92) en 2019.

Cette officialisation de l’existence de la discipline a permis de créer une nouvelle carrière, celle de l’enseignant-chercheur universitaire en sciences infirmières. Pour autant, nous sommes encore peu nombreux, environ une douzaine d’enseignants-chercheurs en sciences infirmières statutaires en France, répartis au sein de diverses universités du territoire.

Et nous ne sommes que quatre à être titulaires d’une Habilitation à diriger les recherches (HDR). Etant donné que les postes s’ouvrent progressivement dans les universités, nous avons souhaité créer le CoFECSI pour nous regrouper, nous soutenir, partager nos expériences afin qu’elles nous servent aux uns et aux autres.

Nous réfléchissons ainsi à une structuration d’entraide entre universités. Nous entendons aussi répondre aux demandes des personnes souhaitant embrasser une carrière universitaire sans nécessairement connaître les démarches, pour les renseigner, de vive voix et par l’intermédiaire de nos systèmes de communication (réseaux sociaux, site internet en construction…).

Vous entendez également porter la voix du CoFECSI dans le cadre des travaux sur la refonte de la formation et des compétences métiers…

C’est en effet l’un de nos objectifs prioritaires. Nous voudrions porter la voix universitaire dans toutes les réflexions menées sur l’évolution de la profession. Les instances parlent de l’universitarisation des professions paramédicales, mais oublient souvent d’interroger les universitaires. Cela conduit au vote de textes parfois difficiles à mettre en œuvre sur le terrain, justement parce qu’ils ne s’appuient pas suffisamment sur les acteurs des terrains universitaires. Aujourd’hui, les différents membres du CoFECSI sont sollicités dans ces différents travaux en raison de leurs engagements au sein d’autres instances. 

Nous sommes également en train d’effectuer les démarches nécessaires pour intégrer les différents Conseils nationaux professionnels (CNP) infirmiers, infirmiers spécialisés et infirmier en pratique avancée, afin de participer aux discussions portant sur le volet professionnel du métier. Souvent, les universitaires ne sont sollicités que sur l’axe formation. Or, en tant qu’enseignant-chercheur, nous sommes aussi sur le terrain, nous avons des liens avec la clinique. Il ressort d’ailleurs des 18e assises nationales hospitalo-universitaires, qui se sont déroulées mi-décembre à Versailles, que nos postes pourraient évoluer vers une bi-appartenance.

Actuellement, contrairement aux médecins qui disposent d’un statut spécifique, les infirmiers ne peuvent pas être rattachés à la fonction publique hospitalière et à la fonction publique d’État. Cette réalité pourrait être amenée à changer. Cependant, la volonté du CoFECSI serait de permettre aux enseignants-chercheurs en sciences infirmières d’exercer la profession infirmière, pas forcément qu’à l’hôpital.

Nous souhaitons pouvoir le faire dans tous les secteurs d’exercice infirmier. Nous ne voulons pas nous fermer la porte à la création d’un nouveau fonctionnement innovant, car il est important, pour effectuer de l’enseignement et de la recherche, d’être au cœur de la pratique infirmière.

Quelles sont les conditions d’adhésion au CoFECSI ?

Seuls les professeurs d’université et les maîtres de conférences en sciences infirmières peuvent adhérer au Collège. Nous autorisons également certains contractuels en CDI ou CDD tels que les enseignants associés, les attachés temporaires d’enseignement et de recherche, les contractuels LRU à en être membres. Nous étions 16 membres individuels fondateurs lors de l’assemblée générale constitutive.

Propos recueillis par Laure Martin

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