L’ANAP : un centre de ressources et de compétences pour le secteur sanitaire et médico-social

L’ANAP : un centre de ressources et de compétences pour le secteur sanitaire et médico-social

Créée en 2009, l’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (ANAP) est une structure de conseils publique, au service des établissements. Les professionnels de la santé, dont les infirmiers, peuvent se saisir de ses outils dans une démarche d’amélioration des organisations. Le point avec Stéphane Pardoux, directeur général.
Matthieu Suprin
© Matthieu Suprin.

Chaque mois, ActuSoins présente une organisation en lien avec les infirmiers (voir encadré). 

Quel est le rôle l’ANAP ?

L’ANAP effectue du conseil national aux pouvoirs publics dans le cadre de réflexions de performance nationale.

Elle produit des outils génériques à destination de l’ensemble des publics (guides pratiques, outils de modélisation, de comparaison). Et ses membres assurent des interventions directes dans les établissements, de façon globale ou au sein de services en particulier, à leur demande ou de celle des Agences régionales de santé (ARS).

Nous ne sommes pas une agence de contrôle ou d’inspection mais bien une agence de conseils. Ces derniers ne sont optimisés que si les interlocuteurs soutiennent nos interventions. La majorité d’entre elles sont gratuites mais nous pouvons demander une participation aux frais. Nous ne répondons pas favorablement à toutes les demandes.

Parfois, nous assurons du conseil à distance. En revanche, nous essayons de répondre aux sollicitations dès lors que les sujets sont globaux, afin de capitaliser pour le pays en produisant, par la suite, des fiches process accessibles à tous.

Qui sont les membres de l’ANAP ?

En tant qu’agence de conseils et d’expertise métier et technique, nous avons la particularité de travailler avec des experts du domaine et sur le principe du pair à pair. Ce secteur est empli d’engagements, de bonnes dynamiques et de bonnes volontés mais les acteurs du terrain rencontrent aussi des difficultés à savoir comment évoluer.

Nous sommes une centaine à travailler à Paris. Nous avons tous préalablement exercé au sein d’établissements sanitaires et/ou médico-sociaux. Parmi les membres : des médecins, des directeurs de service, des cadres de santé infirmiers, manipulateurs radio, des responsables des finances, des ressources humaines, etc.

Par ailleurs, pour réaliser nos travaux, nous disposons d’un réseau de 600 personnes volontaires sur l’ensemble du territoire. Nous les mobilisons en fonction de nos besoins. Pour les soignants, il peut s’agir d’infirmiers coordonnateurs de Services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), de Services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD), d’Hospitalisation à domicile (HAD).

Quelles sont les thématiques d’intervention privilégiées de l’ANAP ?

Nous intervenons dans le secteur sanitaire et médico-social sur tous les compartiments d’actions du fonctionnement d’un établissement avec pour dominante, le pilotage des ressources humaines. Ce secteur fonctionne grâce aux équipes, et depuis très longtemps, nous mettons à disposition des outils visant à améliorer la performance des organisations afin de leur faire gagner du temps. C’est le cas notamment pour les infirmiers, l’objectif étant de faire en sorte qu’ils soient plus efficaces et mieux organisés donc qu’ils aient de meilleures conditions de travail. En outre, nous souhaitons que les conditions d’attractivité des établissements soient améliorées. Car pendant longtemps cette question n’était pas prioritaire.Autres axes de travail : le développement durable pour la soutenabilité et la durabilité du système ou encore le management des services. Les hôpitaux ne partagent pas encore pleinement le concept du management collaboratif vertical. Nous documentons donc les pratiques collaboratives pour avancer sur ce champ.

Comment travaillez-vous concrètement à l’optimisation des organisations ?

Nous encourageons les établissements à se renseigner, à observer les évolutions technologiques, les solutions déployées par leurs collègues, et cela vaut pour toutes les strates. De nombreuses initiatives viennent des professionnels eux-mêmes. Pour les éco-soins par exemple, un grand nombre de pratiques sont issues des infirmiers et des aides-soignants.

Nous disposons d’ailleurs d’une plateforme nationale sur laquelle sont recensées les bonnes pratiques Elle a été consultée plus de 70 000 fois depuis sa création il y a un an environ. Les idées peuvent susciter des discussions entre les membres des équipes, ce qui ouvre les possibilités de porter, auprès des encadrants, des transformations. Nous sommes une boite à outils, dont tout le monde peut se servir.

Propos recueillis par Laure Martin

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