Société française de médecine d’urgence : une place de premier rang accordée aux soignants

Société française de médecine d’urgence : une place de premier rang accordée aux soignants

Initialement créée en 1985, la Société française de médecine d’urgence (SFMU) attribue une place non négligeable aux soignants. Le point avec Nicolas Termoz-Masson, président de la Commission des soignants.

Chaque mois, ActuSoins présente une organisation en lien avec la profession infirmière (voir encadré). 

Nicolas Termoz-Masson, président de la Commission des soignants de la SFMU. © DR

Dans quel but la SFMU a-t-elle été fondée ?

La SFMU existe sous sa forme actuelle depuis 2006. Cependant, dans son antériorité, les médecins urgentistes ont créé une première association en 1985, afin de disposer d’une structure représentative de leur exercice exclusif en médecine d’urgence. Elle s’est progressivement développée et a été reconnue comme organisme de formation. Depuis 1988, les infirmiers y sont intégrés. Ils ont été réunis au sein d’une commission Soins et Urgences, rebaptisée en 2022, commission des soignants.

L’objectif de la SFMU est de rassembler tous les acteurs de la médecine d’urgence afin de promouvoir et de développer l’enseignement des connaissances scientifiques et professionnelles dans tous les domaines d’exercice de cette médecine.

Cette association scientifique éclaire des questionnements et émet des recommandations à appliquer dans les services dédiés. Nous pouvons, dans ce cadre, faire appel à d’autres sociétés savantes, telle que la Société française d’anesthésie et réanimation (SFAR), pour rédiger des recommandations communes.

Comment s’organise la SFMU ?

L’association s’organise autour d’un conseil d’administration. Depuis trois ans, un poste est réservé à un soignant.

La SFMU est ensuite composée de plusieurs commissions. La commission scientifique a pour mission d’élaborer les programmes médicaux des événements scientifiques portés par la SFMU, comme notre congrès annuel ou les journées thématiques interactives. Elle est composée de médecins, et d’un poste soignant.

La commission ″recherche″ s’organise sur le même modèle, et se concentre sur la recherche en médecine d’urgence.

La commission d’organisation des congrès et des manifestations scientifiques, composée de médecins et soignants, assure l’interface pour l’organisation du congrès, des webinaires mensuels, etc.

La commission des référentiels travaille sur les références et les recommandations avec des médecins et des soignants.

La SFMU est aussi composée de la commission “jeunes” ou encore de la commission dédiée aux situations sanitaires exceptionnelles (SSE).

Qu’en est-il de la commission des soignants ?

Elle est composée de 15 membres : infirmiers de soins généraux, infirmiers anesthésistes, étudiants en pratique avancée mention médecine d’urgence, aides-soignants, ambulanciers, assistants de régulation médicale, assistantes sociales, psychologues et cadres de santé. Chaque année, nous lançons un appel à candidature pour renouveler les membres de la commission. Les mandats durent trois ans. Pour candidater, il faut notamment justifier d’un exercice dans un service d’urgence, et expliquer ses motivations.

Les membres de la commission ont à charge de réaliser le programme soignant du congrès et des journées thématiques interactives. Aux urgences, les soignants prennent en charge les patients dans toutes leurs problématiques aiguës et sociales. De fait, au congrès, nous abordons ces thématiques variées, autour de l’aspect psychologique de la personne, de la précarité sociale ou encore de la régulation. Comme les professions interagissent, nous voulions une commission qui représente, au sens large, les acteurs non médicaux exerçant en médecine d’urgence. Un service d’urgence ne peut pas fonctionner sans la transdisciplinarité des professionnels qui la composent.

Pouvez-vous préciser les travaux de la commission ?

Les membres de la commission se réunissent entre six à huit fois par an, dont une fois sur deux en présentiel. Le mot d’ordre du Conseil d’administration est d’assurer une convergence médico-soignante lors du congrès. De fait, nous travaillons les thématiques en ce sens. Une partie des conférences du congrès sont médicales, mais accessibles aux soignants, et inversement. Cette année, nous avons toutefois innové en organisant une journée pré-congrès pour les infirmiers et pour les assistants de régulation médicale.

Notre programme est vaste, car nous cherchons à toucher toutes les professions exerçant aux urgences. Des conférences sont dédiées aux aspects organisationnels, d’autres aux innovations.

Les journées thématiques interactives sont quant à elles organisées tous les ans, dans une région différente, en présentiel, sur des thématiques variées : l’analgésie et la prise en charge de la douleur, l’organisation et le réseau, l’exercice de la médecine d’urgence de demain avec les nouvelles technologies, l’infectiologie. Il s’agit d’ateliers et de conférences auxquels participent médecins et soignants. Enfin, nous pouvons répondre à différentes sollicitations de commissions ou de partenaires, en tant qu’experts paramédicaux.

Propos recueillis par Laure Martin

 

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