Sylvaine Mazière-Tauran, nouvelle vigie des infirmiers

Sylvaine Mazière-Tauran, nouvelle vigie des infirmiers

Depuis le 18 avril, Sylvaine Mazière-Tauran est la présidente de l’Ordre national des infirmiers (Oni). Portrait.

Sylvaine Mazière-Tauran présidente de l'Ordre national des infirmiers (Oni)
Sylvaine Mazière-Tauran présidente de l’Ordre national des infirmiers (Oni) © DR

Sylvaine Mazière-Tauran est la deuxième femme à occuper la présidence de l’Ordre national des infirmiers depuis Dominique Le Bœuf, première présidente de l’Ordre de 2009 à 2011. Bien que ce ne soit pas la seule motivation de sa candidature, elle estime qu’il est « important qu’une infirmière parle pour les infirmières », dans une profession où les femmes sont largement majoritaires.

Elle arrive à la tête de l’Oni alors que le système de santé se trouve selon elle « en choc post-traumatique » après la crise du Covid et à une période charnière pour la profession puisque sa refondation est entamée [mais à l’arrêt actuellement en raison des derniers rebondissements politiques, NDLR].

La nouvelle présidente de l’Oni souhaite y participer dans la perspective d’une « reconnaissance de la place, des compétences et de l’autonomie des infirmiers dans ce système » mais dans l’optique de la collaboration entre professionnels de santé, au profit des patients.

Fil rouge

Aujourd’hui à la retraite, Sylvaine Mazière-Tauran a embrassé la carrière d’infirmière « par intérêt pour la prise en soins, confie-t-elle, et par curiosité scientifique pour le fonctionnement du corps humain ». Ses débuts dans un service de réanimation ont fait naître chez elle l’envie de suivre les études d’infirmière anesthésiste. Pendant 20 ans, elle travaille donc en tant qu’Iade. « Puis je suis retournée à l’université où j’ai obtenu un diplôme d’ingénieur maître en management des systèmes de santé, poursuit-elle, et j’ai ensuite occupé différents postes de cadre et de directrice des soins, dans des établissements privés participant au service public ou privés ».

Pendant une douzaine d’années, autour des années 2000, Sylvaine Mazière-Tauran a été directrice adjointe et directrice des soins d’un établissement d’HAD. Elle a ensuite dirigé un centre spécialisé en gastro-entérologie. « Il y a un fil rouge, dans toute ma carrière, souligne la présidente de l’Oni, c’est mon engagement sur tout ce qui concerne la démarche qualité et la gestion des risques. J’ai été l’une des premières infirmières à rédiger un protocole de soins, quand j’étais infirmière anesthésiste. Et auprès de la HAS, j’ai participé à l’écriture des premiers manuels de certification. »

Elle est depuis 2000 expert-visiteur pour la Haute autorité de santé mais elle a auparavant été évaluatrice qualité pour un organisme de certification, chargée de mission pour une structure régionale d’appui à la qualité des soins et à la sécurité des patients et consultante formatrice. Avant de revenir dans le milieu hospitalier et occuper le poste de directrice des soins dans une clinique privée.

Parole infirmière

À différents moments de sa carrière, Sylvaine Mazière-Tauran a siégé dans des  instances représentatives des fédérations professionnelles dans lesquelles elle a évolué. Et où le rôle et les missions des infirmiers étaient évoqués par d’autres qu’ elles-mêmes. « Cela me chagrinait beaucoup, se rappelle la présidente. Je me considérais comme suffisamment engagée professionnellement pour prendre la parole de notre propre point de vue. C’est probablement cela qui m’a fait adhérer au type de représentation proposé par l’Ordre. »

Naturellement, donc, Sylvaine Mazière-Tauran s’est inscrite à l’Ordre des infirmiers dès sa création. Elle s’y est engagée personnellement par la suite. Élue au niveau départemental dans le Rhône en 2014, elle a présidé pendant trois ans, de 2014 à 2017, le conseil régional de l’Oni en Rhône-Alpes. En 2021, elle a été élue au conseil national, dont elle est devenue secrétaire générale. Un poste-clé qui lui a permis de connaître toutes les facettes de l’Ordre.

La dernière élection, au printemps dernier, n’a pas permis à Patrick Chamboredon, l’ancien président, de briguer un nouveau mandat et Sylvaine Mazière-Tauran, sollicitée par d’autres élus, s’est présentée. « Cela m’a paru important de proposer ma candidature, souligne-t-elle, car j’avais une bonne connaissance du fonctionnement de l’Ordre. »

Géraldine Langlois

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