Le nombre d’étudiants inscrits en première année d’IFSI est passé de 96 285 en 2022 à 100 138 en 2023, soit une hausse de 4% en un an. C’est la formation paramédicale qui enregistre la plus forte hausse d’inscrits en première année sur cette période, indique la Drees dans son étude annuelle sur ce sujet publiée en cette fin d’année.
Taux élevé d’interruptions d’études
Selon ses données, les études en IFSI font partie des formations paramédicales où le taux d’interruption de scolarité en cours de première année est le plus élevé (14%) où l’on observe les plus forts taux d’interruption par promotion (c’est-à-dire sur l’ensemble des années durant lesquelles ces étudiants suivent leur formation). La Drees évoque ainsi un chiffre de 20% d’étudiants qui ont commencé une formation pour devenir infirmiers et l’ont interrompue avant son terme.
Selon cette étude, 8% des étudiants de première année en 2023 ont interrompu provisoirement leurs études (un taux en légère augmentation par rapport à 2022) et 5% l’ont fait de manière définitive (un taux en légère hausse).
Les raisons personnelles (problèmes de santé, motifs familiaux ou autres) sont la première raison invoquée lors des interruptions provisoires alors que le changement d’établissement ou la réorientation sont à l’origine de la grande majorité des interruptions définitives, sans qu’il soit possible de distinguer les deux motifs. Or dans un cas, les étudiants poursuivent des études dans un autre Ifsi alors que dans l’autre ils s’orientent vers une autre formation.
Nuances
Le Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec) s’interroge sur les chiffres présentés par la Drees au sujet des interruptions, notamment. « Sur d’autres aspects, nous sommes globalement d’accord avec les données, souligne Thomas Bielokopytoff, vice-président du Cefiec, mais on n’arrive pas à savoir d’où provient le taux de 20% d’interruption avant la fin de la formation ».
« Pour nous, c’est flou », résume Astrid Romano, également vice-présidente du comité. Tous deux ont réalisé une enquête comparable – sur un échantillon moins étendu, certes – et n’arrivent pas à ce chiffre.
Ils insistent aussi sur la nécessité d’examiner les interruptions non pas seulement à l’échelle d’une cohorte mais aussi à celle d’une promotion, c’est-à-dire sur le groupe comprenant des étudiants qui suivent leur formation de manière linéaire, en trois ans, mais aussi les redoublants et les étudiants en promotion professionnelle, par exemple (sur une promotion X, il peut y avoir des étudiants de différentes cohortes).
Selon Michèle Appelshaeuser, présidente du Cefiec, le taux « d’abandons » cache donc une autre réalité, car des étudiants inclus dans ces statistiques « sont quand même dans un cursus de formation ».
Face au taux d’interruptions en première année avancé par la Drees, 14%, Thomas Bielokopytoff souligne que « si on regarde la cohorte entrée en Ifsi en 2022, on n’a plus que 79% des primoentrants toujours en études en deuxième année mais on sait où sont les 21% restants. 13% ont interrompu ou arrêté définitivement leurs études mais il y a aussi 6% de redoublants, 0,5% d’étudiants en année de césure qui reviendront l’année suivante, 2,4% qui ont changé d’établissement et qui ne sont plus dans la cohorte de leur Ifsi de départ – mais encore en Ifsi – et 1% qui sont exclus de manière définitive ou temporaire. Au final, il reste 90% de la cohorte encore en formation. »
Les représentants du Cefiec apportent aussi des nuances sur le taux de diplômation. Tout d’abord, les étudiants doivent répondre à des pré-requis pour pouvoir se présenter à la diplômation, insiste Thomas Bielokopytoff, et ils peuvent s’y présenter quatre fois, en juillet, décembre, mars et juillet suivant.
La différence entre promotion et cohorte est là encore importante. « Au fur et à mesure des sessions, le taux d’étudiants de la promotion 2020 qui ont obtenu leur diplôme passe de 66% à 73% puis à 89,15% en juillet 2023 », poursuit le vice-président.
« Si on ne prend en compte que la première session, c’est trop restreint, insiste Michèle Appelshaeuser. Certains étudiants font le choix de ne pas présenter leur dossier tout de suite, de prendre le temps de valider leur mémoire et de se présenter à une autre session et travaillent pendant ce temps comme aide-soignant ou font un stage de rattrapage. »
Certes, ajoute Thomas Bielokopytoff, « les abandons ont doublé en 15 ans et c’est normal qu’on nous questionne à ce sujet. C’est un changement important par rapport au temps où les personnes qui entraient en Ifsi ne faisaient pas machine arrière. Mais quand on regarde les formations de niveau équivalent, en licence, seuls 58% des étudiants entrés en 2020-2021 poursuivent dans la même filière alors que dans Ifsi c’est 90% ».
Géraldine Langlois
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