Enfin, quatre semaines après la formation du gouvernement de Gabriel Attal, le nouveau ministre délégué chargé de la Santé et de la prévention, Frédéric Valletoux, vient d’être nommé. Enfin aussi car il a été plusieurs fois pressenti à ce poste.
Le parcours de ce « politique » diffère quelque peu de celui de ses prédécesseurs. Contrairement à Agnès Firmin-Le-Bodo, François Braun ou Olivier Véran il n’est pas professionnel de santé. Après des études d’histoire (il n’est pas énarque), il a d’abord été journaliste, travaillant pendant une quinzaine d’année pour des médias pour et sur les collectivités locales et territoriales.
La carrière politique de Frédéric Valletoux débute en 2001 quand il est élu conseiller municipal de Fontainebleau (Seine-et-Marne). À la faveur d’élections partielles il devient maire de la ville en 2005, à 39 ans, sur une liste divers droite, et occupera ce siège jusqu’en 2022. Entre temps, il devient président de la section Île-de-France de la Fédération hospitalière de France (FHF) en 2009 puis de la FHF nationale en 2011 et jusqu’en 2022.
Journaliste et politique
Après l’échec de ses candidatures aux élections législatives et cantonales de la fin des années 2000, il est finalement élu conseiller régional d’Île-de-France en 2020 et député de la deuxième circonscription de Seine-et-Marne en 2022 sous la bannière « Ensemble21 ».
D’abord membre de l’UMP et des Républicains, il a quitté ce parti en 2016 pour rejoindre progressivement la majorité présidentielle : il est aujourd’hui membre d’Horizons, le parti fondé par Edouard Philippe.
Le député Frédéric Valletoux s’est distingué dans le champ de la santé en devenant tout d’abord rapporteur de la proposition de loi (PPL) « visant à améliorer l’accès au soin pour tous » à la place de l’urgentiste Thomas Mesnier, candidat malheureux à sa ré-élection.
Le texte prévoyait une incitation à l’installation des médecins libéraux dans des zones sous-dotées, une obligation à participer au services d’accès au soins (SAS), le déploiement de protocoles de soins coordonnés nationaux et la création du statut d’infirmier référent, nouvelle « porte d’entrée » des patients vers le système de santé.
Tandis que la proposition de loi de Stéphanie Rist destinée à améliorer « l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé » faisait descendre, en février 2023, quelque 5 000 médecins dans la rue, Frédéric Valletoux a retiré la sienne (la « PPL de la honte », selon les syndicats médicaux), in extremis. En mars, il en a présenté une autre, « visant à améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels ». Le début d’une série de débats houleux au Parlement comme sur la place publique sous la pression des syndicats de médecins libéraux.
Méfiance des médecins
Même si le texte adopté le 12 décembre a été raboté des principales contraintes sur les médecins (installation, gardes…), les représentants des libéraux ne considèrent pas la nomination de Frédéric Valletoux au poste de ministre délégué chargé de la santé comme une bonne nouvelle (la CSMF y voit une « déclaration de guerre »).
Il est aussi jugé trop “hospitalier” par certains. D’ailleurs, le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) « tient à rappeler que la santé ne se résume pas à l’hôpital ».
Mais globalement, les acteurs du monde infirmier qui se sont exprimés sur sa nomination l’accueillent beaucoup plus favorablement. Tandis que la Fédération nationale des infirmiers (FNI) observe que François Valletoux « connaît parfaitement ses dossiers », l’Ordre national des infirmiers (ONI) loue « sa détermination, l’écoute et le pragmatisme dont il a su faire preuve tout au long des discussions pour faire adopter la loi », qui sont des « gages de confiance notables ». La FNI estime d’ailleurs que la loi Valletoux va dans le bons sens. La création du statut d’infirmier référent, notamment, a été très appréciée du côté des infirmiers.
Confiance des infirmiers et infirmières
Chacune de ses organisations infirmières attend beaucoup du nouveau ministre, surtout après la période de flottement de quatre semaines durant laquelle les travaux sur les dossiers de la profession ont été suspendus ou en tout cas ralentis.
« Cette attente prolongée a engendré une période d’incertitude et d’inaction pour l’ensemble du secteur de la santé », observe ainsi le Sniil. Pour l’ONI, la priorité consiste à « faire aboutir la réforme du décret infirmier », LE gros dossier de la profession.
L’Ordre insiste aussi sur « l’importance de concrétiser les avancées récentes au service de l’accès aux soins et de l’évolution de la profession infirmière » (infirmier référent, accès direct et primo-prescription des IPA, intégration des infirmiers dans la permanence des soins, etc.).
« Les infirmières libérales sont prêtes », insiste la FNI, pour que les paramédicaux soient considérés comme des acteurs majeurs de l’accès aux soins, et le syndicat « compte » sur le nouveau ministre délégué pour « passer à l’action ».
Géraldine Langlois
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