Témoignages d’Infirmiers libéraux
Lucie- Bas-Rhin
” Cela ne me fait ni chaud ni froid. En tant que libérale, je suis obligée d’y adhérer. Mais mon conjoint, également libéral, a fait appel à l’Ordre départemental pour avoir son avis sur certains points et on n’a jamais eu de réponse. Quand l’infirmière libérale s’est faite tuée à Strasbourg, je suis allée à la marche organisée par l’Ordre. Il n’y avait personne. C’est bien la preuve que les gens n’adhèrent pas!”
Nathalie – Eure et Loire
” J’ai toujours été contre l’Ordre. Je n’ai jamais payée ma cotisation. Je trouve qu’on est dans une situation injuste par rapport aux salariés. Dans l’idéal, un Ordre peut être intéressant. Mais pas celui là! Il n’a jamais pris de décisions dans le bon sens”
Christine – Eure
” Cela me passe au dessus. L’Ordre ne m’intéresse pas car il n’a jamais rien fait pour nous. Ils auraient pu travailler sur notre nomenclature car rien n’est adapté. S’il avait commencé à bouger, on l’aurait peut être soutenu!”
Lionel – Deux-Sèvres
” C’est fou! C’est une vraie catastrophe! Je suis favorable à l’Ordre, car c’est la seule façon de nous faire reconnaître. Comme on est isolé, on passe par l’Ordre quand on a un problème. Maintenant, on n’a plus de moyen.
Leur erreur a été de faire un mélange des genres avec les syndicats. Et de notre côté, notre erreur a été de ne pas vouloir payer la cotisation. Personnellement, la somme, je la trouve normale. Sans organisme, on va ressentir les conséquences à long terme.”
Les réactions officielles
L’ONI ordre national des infirmiers
L’amendement voté cette nuit contre l’avis du gouvernement par 19 députés à l’Assemblée nationale (soit 4% de la représentation nationale) n’a pas supprimé l’Ordre infirmier. Les conseils national, régionaux et départementaux continuent de fonctionner et de remplir leurs missions au service des infirmiers et de leurs patients grâce à leurs bénévoles et employés.
« Si quelques députés ont manifesté leur incompréhension du rôle et des missions de l’Ordre, cela ne remet en question ni la place de l’Ordre dans la profession ni notre fonctionnement quotidien, » affirme Didier Borniche, président de l’Ordre national des infirmiers. « Le projet de loi de santé et l’ensemble des amendements qui ont été apportés seront discutés au Sénat et, si nécessaire, en Commission mixte paritaire d’ici la fin de l’année. Nous savons pouvoir y compter sur le bon sens de nombreux parlementaires y siégeant, qui nous ont déjà témoigné leur soutien. »
La FNI
La FNI applaudit l’adoption par les députés contre l’avis du gouvernement de l’amendement visant à supprimer l’Ordre national des infirmiers et dénonce les arguments perfides de la ministre.
(…)Marisol Touraine, ministre de la Santé, qui a plaidé devant les parlementaires pour la cause de l’Oni en prétendant que la nouvelle équipe « avait réalisé un travail d’apaisement » n’a donc heureusement pas été suivie.
La Fédération Nationale des Infirmiers, première organisation représentative des infirmiers libéraux, se félicite de ce vote qu’elle considère comme une victoire pour la démocratie.
(…)La FNI salue le courage de la députée qui a su prendre une position ferme. Annie Le Houerou est en effet particulièrement bien placée pour apprécier ce dossier puisqu’elle a présidé un groupe de travail sur le sujet en 2013. Elle a su rappeler « la mauvaise gestion de l’Ordre », son « défaut de représentativité » et les « tensions dans la profession » que son maintien ne manquerait pas de renforcer.
La ministre de la Santé, qui n’a jamais rendu public le rapport Le Houérou, avait annoncé en février 2014 « avant l’été une proposition de loi rendantfacultative l’adhésion à l’Ordre infirmier ».
Marisol Touraine a rétropédalé hier en prétendant que la contestation de l’Ordre venait « presque exclusivement des infirmières salariées » et a tenté de faire valoir que «Nous avons besoin de structures qui régulent ». La FNI dénonce le revirement de la ministre.
Le SNIIL
En adoptant l’amendement n°517 présenté par Mme Le Houerou, l’Assemblée Nationale a décidé, en cette nuit du 9 au 10 avril 2015, de supprimer purement et simplement l’Ordre Infirmier : une institution qui demeure, pourtant, le seul garant de l’indépendance et de l’autonomie des 600 000 infirmières et infirmiers de France…
S’insurgeant contre cette mesure qui fait revenir la profession infirmière dix ans en arrière, le Sniil, premier syndicat infirmier libéral, est, de plus, choqué par la manière dont ce vote s’est produit. Avec seulement 5% de députés votants… et ce alors que le premier argument développé par les élus ayant voté l’abrogation de l’Ordre est de dénoncer son manque de représentativité !
Il conviendrait, donc, de rappeler que malgré toutes les difficultés que l’Ordre a connu sous sa première gouvernance (à laquelle participait d’ailleurs activement de nombreux élus d’un autre syndicat infirmier libéral !), cette institution rassemble, aujourd’hui, près de 27% des infirmières et infirmiers de France, tous modes d’exercice confondus : un chiffre en constante augmentation. Mais aussi que le taux de participation aux élections ordinales est toujours source de questionnement : ainsi, lors des dernières élections à l’Ordre des médecins, le taux de participation n’avoisina que les 30%… Faut-il donc, pour cette raison, supprimer aussi l’Ordre des Médecins ?
S’étant toujours battu pour la création d’un Ordre Infirmier libre, autonome et indépendant, le Sniil exhorte donc désormais les sénateurs à plus de sagesse et de perspicacité. Mais aussi de justice envers une profession à 84% féminine qui, si l’Ordre Infirmier disparaît, ne sera de nouveau tributaire en matière de déontologie que du seul Ordre des Médecins.
Rédaction ActuSoins
Loi Santé – Amendement 517 – A. Le Houérou par annielehouerou
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