Turnover et absentéisme à l’hôpital : une hausse sensible et constante

Une dégradation financière sans précédent pour les hôpitaux publics

Voici une synthèse du rapport de la DREES sur le déficit des hôpitaux en 2023, extrait du panorama des établissements de santé :


🔴 Une dégradation financière sans précédent pour les hôpitaux publics

  • Déficit net : 2,4 milliards d’euros en 2023 (contre 1,3 milliard en 2022).
  • Résultat net rapporté aux recettes : -2,3 %, un niveau jamais atteint depuis le début des observations en 2005.
  • Causes :
    • Fin progressive des aides exceptionnelles post-Covid.
    • Contexte inflationniste accru.
    • Hausse des dépenses plus rapide que celle des recettes.

📈 Dépenses en forte hausse

  • Dépenses totales : +6,6 % en 2023 (après +5,1 % en 2022), atteignant 105,9 Mds €.
    • Personnel : +5,0 % (60,8 Mds €)
    • Dépenses médicales : +5,3 % (21,0 Mds €)
    • Hôtellerie et général : +34,5 % (12,0 Mds €)
  • Recettes : +5,6 %, soit une hausse insuffisante pour contenir le déficit.

🏗️ Investissements et dette

  • Investissements : 5,6 Mds € (5,4 % des recettes), en hausse grâce au Ségur de la santé, mais encore inférieurs aux amortissements.
  • Dette :
    • En recul pour la deuxième année consécutive : 29 % des recettes.
    • Poids relatif : 45 % des capitaux permanents (contre 45,7 % en 2022).

⚠️ Capacité d’autofinancement en baisse

  • CAF : chute à 1,7 % des recettes (2,9 % en 2022).
  • Durée apparente de remboursement de la dette : record de 16,8 ans (contre 10,6 ans en 2022).
  • Établissements surendettés : 36 % en 2023 (34 % en 2022).

🟢 Cliniques privées : situation plus favorable mais contrastée

  • Résultat net : 362 M€ (1,8 % des recettes, contre 3,4 % en 2022).
  • Cliniques déficitaires : 32 % (25 % en 2022), en hausse dans toutes les disciplines.
  • CAF : en fort recul (2,9 % des recettes), au plus bas depuis 2006.
  • Dette :
    • En baisse : 2,1 Mds €, soit 33,5 % des capitaux permanents (record bas).
    • Durée de remboursement : en hausse à 3,7 ans.

En résumé :

  • Les hôpitaux publics traversent une crise financière inédite, marquée par un déficit historique, malgré une amélioration des investissements et une baisse de la dette.
  • Les cliniques privées, bien que toujours excédentaires, montrent des signes de fragilité économique croissante.
  • Le Ségur de la santé a eu un effet positif sur l’investissement et la gestion de la dette, mais les ressources générées par l’activité ne suffisent plus à couvrir les charges, aggravant la fragilité structurelle du système hospitalier public.