Chaque mois, ActuSoins présente une organisation infirmière (voir encadré).
Dans quel contexte la SoRIP a-t-elle été fondée ?
Elle a été créée en avril 2019, dans le cadre de la mise en place du Conseil national professionnel (CNP) de la spécialité d’infirmiers puériculteurs, chaque CNP devant être adossé une société savante.
Notre structure, récente, doit encore trouver ses marques, son périmètre d’intervention. Mais elle a vocation à travailler pour l’ensemble des puéricultrices et ce, main dans la main avec le CNP.
Nous rassemblons des adhérents ayant déjà mené des travaux de recherche ou titulaires d’un diplôme de niveau Master ou doctorat, afin de travailler dans le cadre de groupes de travail.
Notre création et nos travaux ont été freinés par la crise sanitaire, qui a également ralenti l’adhésion des soignantes, moins disponibles pour s’engager alors qu’elles devaient déjà s’investir dans la gestion de la crise.
Aujourd’hui, nous avons besoin davantage d’adhérents pour mener nos travaux nécessaires aux réflexions pour l’avenir de la profession.
Quelles sont vos missions ?
Nos six missions sont centrées sur la recherche et l’évaluation. Nous avons tout d’abord vocation à promouvoir la culture de la recherche, qui n’est pas vraiment très prégnante dans le travail des puéricultrices en particulier, et des infirmières en général.
Il nous est souvent difficile de dégager du temps pour s’intéresser et participer à des travaux de recherche. Car contrairement aux médecins, nous n’avons pas de temps dédié financé. Néanmoins, nous voulons montrer que la recherche peut faire partie du quotidien.
Ensuite, nous initions et collaborons à des recherches. Nous participons par exemple à des travaux du CNP, en apportant de la matière scientifique.
L’objectif est de montrer que la puériculture est une science qui doit être explorée, mieux comprise et expliquée.
Nous travaillons sur des sujets précis comme l’année dernière sur le bilan de santé en école maternelle et sur le parcours de santé de l’enfant. Notre contribution repose sur la publication d’un rapport dressant un état des lieux de l’existant, une compréhension du système, des besoins et de l’offre. Nous élaborons ensuite des propositions, que le CNP peut également utiliser pour ses propres travaux.
Notre autre mission consiste à l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) dans le cadre des bonnes pratiques et recommandations de la Haute autorité de santé (HAS).
Toutes nos missions sont liées, donc même si nous ne sommes pas encore très actifs sur ce pan en particulier, nous avons tout de même mené des EPP lors de nos travaux de recherche mentionnés précédemment.
Enfin, nous contribuons à la validation des données probantes, produisons des savoirs nouveaux, et partageons les recherches des sciences connexes afin d’informer les puéricultrices des sujets qui peuvent les concerner.
Comment avez-vous préparé votre rencontre avec le ministre de la Santé ?
Les représentants des infirmières puéricultrices ont rencontré le 24 janvier, le ministre de la Santé, Olivier Véran, et le secrétaire d’Etat en charge de la protection de l’enfance, Adrien Taquet.
J’ai représenté la SoRIP lors de cette rencontre. En amont, nous avons analysé les propositions mentionnées dans le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), « Trajectoires pour de nouveaux partages de compétences entre professionnels de santé » afin de voir si elles correspondaient aux attentes de la profession.
Nous avons par exemple étudié précisément le travail et les missions des Infirmières en pratique avancée (IPA) praticiennes et cliniciennes, afin de les mettre en résonnance avec le travail des puéricultrices et ainsi voir si nous pouvions intégrer ce champ d’exercice. Ce travail de mise en parallèle de nos travaux nous a permis d’être force de proposition lors de notre rencontre avec les deux ministres.
Ainsi, nous plaidons pour une formation de deux ans des infirmières puéricultrices, car les besoins de la population nécessitent des professionnels encore mieux formés.
Nous revendiquons également une meilleure collaboration avec les pédiatres, notamment pour que les puéricultrices puissent prendre le relai dans certaines situations précises. Les pédiatres pourraient ainsi se consacrer à des situations complexes.
Cela implique la reconnaissance d’un exercice libéral aux infirmières puéricultrices et l’élaboration d’une nomenclature. [A ce sujet, lire sur ActuSoins.com : Réingénierie de la formation, diplôme grade master, exercice libéral : des évolutions importantes à venir pour les infirmières puéricultrices].
Propos recueillis par Laure Martin
Lire aussi, sur ActuSoins.com :
Collège des infirmièr(es) puéricultrices(eurs) : « notre rôle est de faire évoluer les pratiques professionnelles » (janvier 2022)
SOFERIBO : « Nous étudions les situations de terrain vécues par les Ibode » (décembre 2021)
ANISP : « Nous cherchons à promouvoir et harmoniser les pratiques des infirmiers de sapeurs-pompiers » (novembre 2021)
Conseil national professionnel infirmier : « Nous avons besoin de moyens pour produire des avis argumentés » (octobre 2021)
AEEIBO : « Les Ibode doivent devenir autonomes dans le cadre de leurs actes exclusifs » (septembre 2021)
ACICC : « La consultation infirmière est encore peu connue » (août 2021)
AFIDTN : « Une réflexion est à mener sur la réforme des actes infirmiers » (juillet 2021)
CEEPAME : « Les infirmières puéricultrices doivent être reconnues comme des référentes santé » (juin 2021)
RIEEST : « Les infirmiers de santé au travail doivent tous bénéficier d’une formation identique » (mai 2021)
Comité d’entente des écoles IADE : « Nous aimerions que notre autonomie soit actée d’un point de vue législatif » (avril 2021)
ANEIA : « Nous aimerions être davantage considérés comme des acteurs de notre formation » (mars 2021)
Conseil international des infirmières : « Il faut plus que jamais déployer le leadership des infirmiers »(février 2021)
Association des infirmiers en rééducation et réadaptation : porter la réflexion sur le handicap (janvier 2021)
UNIDEL : « La profession doit prendre en main son avenir » (décembre 2020)
Tabacologie (Afit&a) : « Les infirmiers doivent se saisir de leurs compétences » (novembre 2020)
AFIC : l’association qui fédère les infirmiers de cancérologie (octobre 2020)
Hélène Salette, directrice générale du SIDIIEF : « Les infirmiers doivent apprendre à valoriser par eux-mêmes leur expertise » (septembre 2020)
Association pour l’innovation en santé : « la rencontre humaine est le moteur de notre association »(août 2020)
Avec la FNIR, les infirmiers de réanimation se fédèrent (août 2020)
Association francophone des infirmiers du diabète : « Les compétences des infirmiers sont sous exploitées » (juin 2020)
ANPDE : « Les enfants ont des besoins spécifiques qui requièrent une formation dédiée » (mars 2020)
ANFIPA : « Aujourd’hui, nous nous mettons en ordre de marche » (février 2020)
Association de recherche en soins infirmiers : « Notre objectif est de sensibiliser les infirmiers à développer la recherche » (janvier 2020)
Infirmiers de santé au travail : « Notre montée en compétence requiert une formation dédiée »(décembre 2019)
Brigitte Lecointre, présidente de l’ANFIIDE : « Nous devons créer un leadership infirmier » (novembre 2019)
CEFIEC : “Notre finalité est de promouvoir la formation en sciences infirmières” (Octobre 2019)
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Bonjour…..
Que dire quand on lit cet article…..qu’on ne peut qu’être réservé ….. on regarde ce qui se passe sur le terrain…..
Manque de sage-femme, manque d’IDE, manque de médecins spécialisés en pédiatrie, manque de tout on peut dire.
Et donc la recherche est une priorité pour revaloriser le métier d’IDE ? Sinon, sans jeu de mot, on recherche des IDE sur site…..
Arrêtons de discuter sur le sexe des anges et mettons nous au boulot pour revaloriser sérieusement la rémunération du diplôme IDE / Aux Pur / AS etc