La recherche en sciences infirmières consacrée à l’échelle institutionnelle

La recherche en sciences infirmières consacrée à l’échelle institutionnelle

Le Conseil des ministres du 30 octobre a adopté un décret ouvrant la voie à la création de trois sections du Conseil national des universités (CNU) dont l’une en sciences infirmières. Une mesure qui acte la possibilité de recruter des enseignants-chercheurs en sciences infirmières.

La recherche en sciences infirmières consacrée à l’échelle institutionnelle

Après la reconnaissance du niveau licence, la création de la pratique avancée infirmière au niveau master, la profession franchit une nouvelle étape avec la possibilité d’avoir des enseignants-chercheur dans le domaine des sciences infirmières.

« La création de cette section en sciences infirmières au sein du CNU permet à des candidats titulaires d’un doctorat de postuler à la qualification aux fonctions d’enseignant-chercheur, de maître de conférences, dans une section dédiée », explique le ministère de l’Enseignement supérieur, dans un entretien accordé à ActuSoins.

Car jusqu’à présent, ils déposaient leur candidature à la qualification via les sections de santé publique ou de sciences de l’éducation. « Aujourd’hui, les sciences infirmières sont reconnues comme un champ de recherche et des spécialistes de ce domaine vont pouvoir être nommés enseignants-chercheurs », précise le ministère.

Les effets bénéfiques pour la profession

Avec ce décret, les formations en soins infirmiers à l’université vont pouvoir être mieux arrimées.

« Certes, aujourd’hui, il existe des départements universitaires de soins infirmiers, mais leur intégration est parfois rendue complexe et lente car les enseignants-chercheurs ne sont pas issus de la profession infirmière, et les formateurs des Ifsi ne sont pas, de leur côté, enseignants-chercheurs, explique le ministère de l’Enseignement supérieur. Cela s’avère pourtant utile, souhaitable et nécessaire pour que l’intégration universitaire se déploie et pour que se développent des projets en matière de formation et de recherche. »

De même que si l’accès au doctorat reste encore parfois problématique, « pour qu’il devienne attractif, il faut proposer un débouché académique à ce doctorat, poursuit le ministère de l’Enseignement supérieur. C’est le cas avec cette mesure. »

L’Association nationale des directeurs d’école paramédicale, le Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec) et l’Ordre national des infirmiers (Oni), se félicitent de ce décret qui « constitue une chance pour le système de santé français, de rattraper son retard dans des champs de recherche trop souvent délaissés alors qu’ils sont largement investis par les chercheurs d’autres pays ».

Il s’agit aussi d’une « opportunité pour la profession infirmière – et les autres professions concernées – de faire que des chercheurs issus de ses rangs se consacrent à des travaux qui amélioreront les connaissances cliniques et la prise en charge de nos concitoyens mais aussi la formation des futurs soignants ».

La qualification

Désormais, les titulaires d’un doctorat pourront adresser leur demande de qualification au CNU, sur dossier, et les personnes qualifiées pourront postuler aux postes ouverts par les universités via un comité de sélection.

Les premiers postes devraient être proposés à la rentrée 2020. Des candidatures sont déjà en cours de dépôt sur le portail Galaxie des personnels de l’enseignement supérieur.

La section Sciences infirmières rejoint le CNU santé, qui va également abriter la maïeutique et les sciences de la rééducation et de la réadaptation, en plus des disciplines médicales, odontologiques et pharmaceutiques. 

 Laure Martin

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