Comment est né votre projet de recherche sur l’aromathérapie ?
Au départ, ce sont des aides-soignantes du service de neurologie où je travaillais qui, lors d’une formation, avaient participé à une conférence d’autres aides-soignantes qui utilisaient les huiles essentielles dans leur quotidien. Elles sont revenues avec plein d’idées. En parallèle, la directions des soins nous demandait de faire de la recherche. Nous avons commencé à nous documenter, et nous nous sommes lancées.
Cet article a été publié dans le n°50 d’ActuSoins magazine (septembre-octobre-novembre 2023).
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Comment le projet a-t-il pris forme ?
En 2017-2018, nous avons présenté le projet à un groupe de méthodologie qui nous a aidé à l’affiner, et qui nous a permis de le réécrire. Nous sommes également parties au CH de Valenciennes pour voir comment les huiles y étaient utilisées au quotidien : il y avait là-bas une gériatre qui avait mis en place divers protocoles. Puis l’année suivante, nous avons demandé le financement pour acheter le matériel, notamment les diffuseurs, et pour avoir les formations spécialisées nécessaires. Nous avons testé nos diffusions auprès de nos patients, nous avons noté un impact positif, et nous nous sommes dit qu’il fallait qu’on prouve l’efficacité, car peu d’articles scientifiques avaient été écrits sur le sujet.
En quoi consistait précisément votre protocole ?
Nous avions des patients qui venaient de faire un problème neurovasculaire, typiquement un AVC. Les aides-soignantes avaient noté que la première toilette de ces patients est très difficile : ils se rendent compte qu’ils ne peuvent plus bouger comme avant, et c’est un moment qui n’est souvent pas bien vécu, avec un fort niveau d’anxiété. Nous avons proposé trois mélanges d’huiles parmi lesquels le patient choisissait, on commençait la diffusion, et un quart d’heure après, l’aide-soignante faisait le soin. Le niveau d’anxiété était évalué avant et après.
Quels ont été les résultats ?
Nous n’en sommes qu’aux résultats préliminaires. Nous avons commencé les premières diffusions en juin 2022, et nous avons inclus 33 patients. Nous avons fait trois groupes : un qui bénéficiait d’une diffusion, un qui avait une diffusion d’un produit neutre, et un autre qui n’avait aucune diffusion. Nous n’avons pas encore fait toutes les analyses, mais les premiers résultats sont assez encourageants.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées durant ce projet ?
Le temps. C’est quelque chose que nous avons mené en plus de notre travail, que ce soit pour moi ou pour les aides-soignantes qui participaient. Tout cela a été fait sur notre temps personnel, et c’est un frein important. Par ailleurs, l’anglais est une barrière, même si nous avons des logiciels de traduction. Heureusement que nous avions l’aide d’un groupe de recherche en soins infirmiers. Quels points positifs retenez-vous de ce projet ? Nous sommes satisfaits d’avoir une prise en charge complémentaire, qui ne se faisait presque pas au sein de notre établissement, et de voir que nos patients sont plus apaisés. Par ailleurs, les aides-soignantes ont pu travailler sur leur rôle propre, et c’est très satisfaisant, elles ont vraiment senti l’importance de leur place auprès du patient.
Quelle sera la suite pour vous ?
Les statisticiens doivent nous faire leur compte-rendu, et il faudra ensuite rédiger les articles pour diffuser cette recherche et faire vivre le projet.
Propos recueillis par Adrien Renaud
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Cet article a été publié dans ActuSoins Magazine n°50 septembre-octobre-novembre2023
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