Les infirmiers libéraux reçus au ministère

Les infirmiers libéraux reçus au ministère

L'association UNIDEL ainsi que des représentants de collectifs infirmiers ont été reçus mardi au ministère des affaires sociales et de la Santé. Développement des HAD et des maisons de santé, nomenclature non révisée, contentieux répétés avec les caisses locales... : les professionnels ont exprimé leurs inquiétudes vis-à-vis de la politique de santé actuelle, qui selon eux, "affaiblirait" l'exercice libéral pour les infirmiers. 

Les infirmiers libéraux reçus au ministèreIl y a quelques semaines, l’association UNIDEL avait déjà obtenu un entretien – en présence de syndicats – avec Nicolas Revel, le directeur de la Cnamts. Mardi dernier, c’est au ministère, et accompagnée de représentants du collectif “Idel, Cotentin en colère” que l’association a pu s’exprimer, au nom des infirmiers libéraux qui de plus en plus nombreux, s’inquiètent pour leur avenir. 

L’accueil a été cordial” relatent les représentants de l’association et du collectif. Reçus par Fabrice Masi , conseiller chargé des soins de premiers recours et des professionnels de santé libéraux au ministère des affaires sociales et de la santé, les infirmiers ont d’emblée exprimé leur mécontentement. 

D’abord, vis-à-vis des contentieux qu’ils rencontrent avec leurs caisses locales. Indus, rejets, remise en cause de indemnités horo-kilométriques (IK)… Depuis quelques mois, et après un rapport de la Cour des Comptes qui les accable, les infirmiers libéraux estiment notamment être trop, et mal contrôlés dans leur activité.

Quel avenir pour les infirmiers libéraux ? 

Les représentants ont aussi exprimé leurs interrogations quant à l’évolution des compétences pour les autres professions. “Nous lui [Fabrice Masi] avons demandé quel sera notre devenir quant les nursings et les glycémies capillaires se voient attribués aux aides-soignantes et aux auxiliaires de vie – pour l’instant aucun texte ne prévoit cela, mais la réingénierie du diplôme d’AS pourrait changer la donne, ndlr – , quand les pharmaciens revendiquent la préparation des piluliers et la vaccination, quand les labos se chargent d’assurer les prélèvements sanguins à domicile et les services d’HAD veulent gérer seuls les prises en charge complexes et les soins palliatifs  Que nous restera t-il?“, ont interrogé les infirmiers libéraux. 

Le développement des SSIAD et des HAD  figurent aussi parmi les inquiétudes récurrentes  et grandissantes des libéraux. En dénonçant auprès de Fabrice Masi mardi, une  “concurrence déloyale” des services de SSIAD et d’HAD, les infirmiers ont demandé au ministère de prendre connaissance d’une étude menée conjointement par la FNI et le Synalam en 2011 sur les coûts de prise en charge à soins identiques entre une HAD et un partenariat infirmier libéral avec prestataire de santé. 

Selon les IDEL, les HAD et les SSIAD “grignotent” leurs prérogatives “à grands renforts de publicité“. 

Les infirmiers libéraux ont expliqué que selon eux, et “d’une manière générale“, ils étaient “plus efficaces, plus réactifs et plus souples en matière de prise en charge de personnes à domiciles, dans leurs milieux de vie“, selon un compte-rendu de réunion adressé à la presse hier. 

Ils ont aussi remis en question les maisons de santé. Et là, le ministère a été clair.  “M Masi nous a fait comprendre que malgré la froideur de nos syndicats face à ces nouveaux modes d’exercice et à la multiplication de ces structures, l’avenir du libéral passera par notre capacité à nous regrouper au sein de ces établissements pluridisciplinaires” expliquent les représentants d’UNIDEL et du collectif Idel Cotentin en colère. 

Les infirmiers libéraux, à leur tour, n’ont pas laissé de place au doute. ” Nous avons donc prévenu qu’avec le maintien d’une telle politique, les déserts paramédicaux s’ajouteront aux déserts médicaux” ajoutent-ils. 

Un travail entre les CPAM et les ARS est en cours pour financer la coordination libérale

Afin de démonter l’argument selon lequel on développe les structures de soins à domicile parce que les libéraux souffrent d’un manque de coordination, nous avons rappelé que cette coordination existe, sans quoi les prises en soins seraient impossibles” ont expliqué les représentants IDEL à Fabrice Masi. 

Ce n’est pas parce qu’elle ne fait pas l’objet d’une rémunération et d’une traçabilité sur l’outil partagé par tous qu’elle n’existe pas” ont-ils poursuivi. 

Selon les représentants des IDEL, le ministère  aurait bien entendu cet argument, ayant conscience du “vide de rémunération“. Un travail avec les CPAM et les ARS serait en cours afin de financer ces moments de coordination. 

Bientôt une nouvelle NGAP ? 

Alors que le début des négociations pour une refonte de la nomenclature aura lieu début 2017 avec les syndicats représentatifs, le ministère a rappelé aux IDEL qu’en l’état actuel de la loi, les collectifs et associations ne pourront pas siéger à la table des négociations. Rien n’empêche cependant ces organisations  de travailler en amont en collaboration avec les différents syndicats, a t-il rappelé. 

Fabrice Masi a bien noté les aberrations de notre NGAP  (tarif horaire inférieur au SMIC, durée des AIS, soins non facturables, tarifs modiques…) et que le caractère interprétable de celle-ci sert de prétexte aux caisses locales à générer des indus fallacieux et à maintenir les professionnels dans un climat d’insécurité et de stress permanent” relatent les infirmiers. 

Par ailleurs, les IDEL se sont entretenus sur le tiers payant généralisé qu’ils pratiquent depuis plus de 20 ans et qui va s’étendre à tous les professionnels de santé. Avec des dispositifs de simplification du système de transmission des feuilles de soins et de facilitation pour la perception des honoraires dans des délais courts prévus dans un premier temps seulement pour les médecins, les infirmiers se sentent plus que jamais “oubliés” du système. 

Si rien ne change, ils envisageront des actions, ont-ils annoncé. “Dont la suspension des soins“. 

Rédaction ActuSoins

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58 réactions

  1. On devrait faire un rassemble d’infirmiers et infirmières libéraux devant le ministère de la santé pour défendre l’avenir de la profession

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  2. Même problème pour les kines

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  3. Je ne comprend pas la politique du gouvernement Parce que je me pose aussi une autre question: qui va remplir les caisses une fois que l’on existera plus en tant que libéral ? Vu les urssaf et les impôts qu’on paie!!! Je pense que ca le gouvernement ne le vois pas venir ce GROS MANQUE À GAGNER !!!!

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  4. Sonia Cauvin-riondet Francoise Rossi

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  5. Ça sent la fin du liberal a cause de ce gouvernement a la con !

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  6. Aux états unis il y a une santé d’état qui soignent les pauvres et des assurances privées pour ceux qui peuvent se la payer. Notre système va bascule de la sorte et les libéraux auront du travail. Mais ne seront plus payer par sécu. C’est inéluctable, la dette de la France va atteindre 100 %du pib. La santé va être donné aux banquiers privés. (Assureurs)

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  7. De toute façon je n aime pas l had, ils nous prennent trop facilement nos patients, et pour se faire payer,il faut faire en plus des transmissions sur leur dossier, des démarches de soin et des transmissions sur ordinateur. Alors ras le bol d eux! Et en plus il faut faire les soins à leurs horaires.alors moins je les vois et mieux je me porte.!

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  8. Ahh non petite rectification
    Pansement complexe
    12,6+2,5+5=20,10€

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  9. L had un gouffre pour la sécurité sociale
    La ou l ifel prend 29€ pour un pznsement complexe
    L Ahd prend 5o0€ lz journée pour le même pansement
    Ca dit H24 pffff pas du tout
    Alors arreter de prendre les Idel pour des imbeciles et rester a l hospital et laisser nous travailler
    Venez faire la tournee pour un mois avec nous et avec toutes les contraintes et seulement après vous aurez le droit de parler
    Trop facile l Had quand on est salarier
    Les Siad c est pareil
    Alors oui je rale peux etre un peu mais quand in me parle d économies alors que vous en depenser beaucoup plus la oui cela l enerve un peu

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  10. j’adore aussi la multiplicité des intervenants… Je m’explique : l’as du matin, puis l’ide du matin, ceux du soir ( différents du matin) …. et le lendemain rebelotte, mais avec une autre équipe … 35 h oblige … Tu te retrouves avec forcément au moins 6 personnes différentes sur 1 semaine …

    Bref rajoute le secrétariat, la coordination, tout le backstage informatique compta et facturation et le mec qui fait le ménage dans les locaux de l’had … Comment est ce que ce système peut être économique par rapport à un cabinet de 2 idels ( qui gèrent leurs charges et leur administratif )
    C’est un beau foutage de gueule,et ne vous inquiétez surtout pas ceux qui essayent de mettre en avant les HAD, se gavent sur le contribuable et les salariés …

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  11. Je comprend pas cette animosité envers l’HAD. Quelqu’un peut m’expliquer

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  12. Quand il y aura plus de libéraux, Ils changeront vite d’avis… Comme d’ab quoi.

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  13. Oui j au appris par une dssi de k aphp que dans un futur proche le souhait du gouvernement est de développer had et siad et de ne plus faire appel aux libéraux je trouve ça triste mais bon …

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  14. Et les hospitaliers sont reçus quand ?

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  15. Chronique d’une mort annoncée

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  16. C’est pas toujours perdant financièrement de travailler avec le had, le problème c’est surtout de pas nous prendre pour des idiots…

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  17. Ils ont dit bonjour ?

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  18. A quand une vrai réaction de notre part !!!!!

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  19. C’est le but on existera plus bientot

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  20. Rémaille, on en parlait !

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