Association pour l’innovation en santé : « la rencontre humaine est le moteur de notre association »

Association pour l’innovation en santé : « la rencontre humaine est le moteur de notre association »

La crise sanitaire a notamment eu pour conséquence la naissance de nombreuses initiatives dans les territoires. C’est le cas du côté de la Penne-sur-Huveaune (Bouche-du-Rhône) avec la création le 16 avril 2020 de l’Association pour l’innovation en santé (APIS). Explications avec son trésorier, Laurent Suzan, également infirmier libéral.
Laurent Suzan, infirmier libéral et trésorier de l'APIS
Laurent Suzan, infirmier libéral et trésorier de l’APIS. © DR

Comment est née l’idée de créer l’Association pour l’innovation en santé ?

Tout est parti de la crise sanitaire. Entre professionnels de santé du territoire, nous nous sommes organisés pour mettre en place une consultation Covid dédiée.

Lorsque le médecin à l’initiative du projet s’est rendu à l’Agence régionale de santé (ARS) pour acter la création de cette consultation, les documents spécifiaient qu’en cas de problème, il était responsable en son nom.

Nous avons donc décidé de créer une association pour transférer cette responsabilité du médecin, à la structure. Nous étions déjà une trentaine de professionnels de santé actifs sur le territoire dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire.

Cette association a été vue comme un moyen de nous coordonner. Nous l’avons maintenue post-covid car nous avons travaillé pendant trois mois tous ensemble, quasiment quotidiennement, ce qui a créé des liens. Nous avons tous souhaité poursuivre l’aventure.

Quelles sont les missions de l’association ?

Dans les statuts de l’association, nous avons défini cinq missions principales : une mission de santé publique, la protection des personnes et de l’environnement, l’innovation en santé et innovation dans l’organisation réticulaire, la formation en santé, hygiène et sécurité, et l’organisation d’événements.

Nous avons constaté qu’avant la crise, nous n’avions aucun lien entre nous, nous ne nous connaissions pas de visu. La crise sanitaire a permis une rencontre professionnelle et humaine qui constitue le moteur de l’association.

Certaines personnes sont vraiment sorties du lot avec la crise, elles se sont révélées. Aujourd’hui, nous comptons environ 50 membres actifs aussi bien hospitaliers que libéraux et toutes professions de santé confondues : médecins généralistes, spécialistes, infirmiers, pharmaciens d’officine, laboratoires de biologie médicale, etc.

Nous ne sommes pas restrictifs. Nous sommes des professionnels de terrain et nous souhaitons améliorer la prise en charge des 5700 habitants de la commune. L’association fonctionne parce que nous sommes à l’échelle locale.

Concrètement, comment se traduisent vos missions ? 

Nous avons commencé nos actions, juste après le déconfinement. Nous avons demandé à la municipalité la possibilité d’apposer des affichettes relayant le message de Santé publique France sur les gestes barrières, dans une vingtaine de commerces de la ville.

Par ailleurs, au moment du retour en classe des enfants du niveau primaire, nous les avons accompagnés, tout comme leurs enseignants et directeurs, en leur dispensant une formation. Pendant quinze jours, nous avons œuvré dans trois écoles.

Nous sommes également en train de développer plusieurs projets. Pendant la crise sanitaire, certaines start-up nous ont accompagnés avec leurs outils. C’est le cas d’Idomed avec sa messagerie instantanée sécurisée.

Cette solution nous a permis d’initier des process qui n’existaient pas jusqu’à présent notamment avec les pharmaciens. Pendant la crise, nous avons pu, avec cet outil, leur envoyer directement les ordonnances des patients Covid, afin qu’ils les préparent en amont de la venue des patients pour ensuite leur donner à la porte de l’officine.

Aujourd’hui, nous poursuivons cet usage avec deux pharmacies et deux laboratoires de biologie médicale, ce qui permet de gagner du temps. Nous cherchons à développer l’adhésion au projet, car ce n’est pas encore acquis.

La start-up Géo Sentinel, qui nous a prêté pendant la crise, des montres connectées pour un meilleur suivi des patients, nous demande aujourd’hui de participer à la recherche et au développement d’une mallette connectée. Une dizaine d’infirmiers libéraux et deux pharmaciens d’officine sont volontaires pour tester cette valise dédiée à la téléconsultation.

Avez-vous des projets pour l’avenir ?

L’association est née de la crise sanitaire. Aujourd’hui, nous devons trouver une nouvelle thématique fédératrice, un nouveau fil conducteur pour la cinquantaine d’adhérents.

Nous sommes au tout début de la création de l’association, et ce qui est important, c’est de rester dans cette même dynamique et cette volonté de continuer ensemble.

Propos recueillis par Laure Martin

Dans notre série de présentations des différentes organisations infirmières, lire aussi : 

Avec la FNIR, les infirmiers de réanimation se fédèrent (août 2020)

Association française des infirmier(e)s de thérapie cellulaire hématologie, oncologie et radiothérapie : « Notre objectif est d’alimenter la réflexion » (juillet 2020)

Association francophone des infirmiers du diabète : « Les compétences des infirmiers sont sous exploitées » (juin 2020)

ANPDE : « Les enfants ont des besoins spécifiques qui requièrent une formation dédiée » (mars 2020)

ANFIPA : « Aujourd’hui, nous nous mettons en ordre de marche » (février 2020)

Association de recherche en soins infirmiers : « Notre objectif est de sensibiliser les infirmiers à développer la recherche » (janvier 2020)

Infirmiers de santé au travail : « Notre montée en compétence requiert une formation dédiée »(décembre 2019)

Brigitte Lecointre, présidente de l’ANFIIDE : « Nous devons créer un leadership infirmier » (novembre 2019)

Instituts de formation paramédicaux : “Nous voulons faire évoluer le rôle de directeur”. Entretien avec Florence Girard, présidente de l’Association nationale des directeurs d’école paramédicale (ANdEP). (Sept 2019)

CEFIEC : “Notre finalité est de promouvoir la formation en sciences infirmières” (Octobre 2019)

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