Les établissements du secteur sanitaire, social et médico-social privé non lucratif confrontés à une pénurie croissante de personnels

Absence de revalorisation salariale, sous-effectif, épuisement, sentiment de non-reconnaissance...Les établissements du secteur privé non lucratif comptent actuellement 30 000 postes potentiellement vacants, en dehors-même des absences ponctuelles pour cause de pandémie, indique le premier baromètre des tensions de recrutement, réalisé par la Fehap et Nexem.

Les établissements du secteur sanitaire, social et médico-social privé non lucratif confrontés à une pénurie croissante de personnels

© ShutterStock

Les métiers du soin et de l'accompagnement des personnes fragiles subissent un déficit d'attractivité exacerbé et mis en lumière par la crise sanitaire. A trois semaines de la Conférence nationale des métiers du secteur sanitaire, médico-social et social, un baromètre de la Fehap et de Nexem rend compte des tensions et des besoins dans les établissements et services privés non lucratif. 

Premier constat? Pour les métiers soignants et de rééducation, les métiers éducatifs et d'accompagnement social et les médecins, 30 000 postes sont potentiellement vacants, expliquent les organisations. 

Au-delà du soin, les éducateurs spécialisés et moniteurs éducateurs sont aussi en tension, indique-t-elles. 

Et les difficultés de recrutement "s'aggravent pour les infirmiers, les aides-soignants, les éducateurs spécialisés et moniteurs éducateurs".

De nombreux départs

Les tensions de recrutement touchent toutes les filières et professions indépendamment des personnels ayant d'ores et déjà pu toucher une revalorisation salariale dans le cadre du Ségur de la santé. 

Dans les structures ayant répondu à l'enquête (15% de la totalité des établissements concernés), 5 300 départs ont été comptabilisées. Rapporté aux 610 000 salariés des établissements représentés par la Fehap et Nexem, ce chiffre alerte : "notre secteur pourrait avoir subi 36 000 départs sur la période", indiquent les organisations. 

Parmi les 5 300 départs enregistrés, 2 650 se sont formalisés par des démissions ou des ruptures conventionnelles. La moitié des départs sont donc volontaires, poursuivent-elles. 

"En dehors du niveau de rémunération fréquemment évoqué comme vacances de postes, les conditions de travail (rythme, pénibilité, poste non pérenne) sont également jugées déterminantes dans le choix des salariés". 

En matière de rémunération, les répondants ont indiqué que les vacances de poste étaient en partie liées à la forte concurrence vis-à-vis des secteurs ayant bénéficié d'une valorisation dans le cadre du Ségur de la santé. Le manque de personnel formé, ainsi que le refus de CDI, sont également évoqués.

Par ailleurs, "le secteur commence à donner des signes de fragilité structurelle quant à sa capacité à attirer et à fidéliser des professionnels. La charge de travail retombe toujours sur les mêmes professionnels avec un risque important de dégradation des conditions de travail, entraînant inévitablement de l'épuisement, et donc potentiellement un risque de moins de qualité pour les personnes accompagnées". 

Secteur fragile

"Les tensions sont telles qu'elles mettent en difficulté les structures notamment pour assurer un accompagnement de qualité", indiquent la Fehap et Nexem. 

Pour pallier le manque de personnel et la désaffection des professionnels, les établissements et services utilisent tous les leviers à leur disposition : contrats intérimaires et à durée déterminée, allongement du temps de travail, embauche de personnel non qualifié, répercussions de la charge de travail sur certaines catégories de personnel et notamment des cadres. 

D'autres mesures consistent à réduire la voilure des prestations proposées ou à retarder l'entrée de nouvelle personne au sein du service ou de l'établissement. Ces deux types de mesures représentent 39% de celles prises pour réduire l'activité.

Par ailleurs, certaines structures sont conduites à geler des places, voire fermer des places ou des lits. "La fermeture de services ou d'établissements est un point de vigilance important pouvant s'aggraver dans les mois à venir", observent les organisations. 8% des répondants ont indiqué y avoir eu recours. 

Rédaction ActuSoins

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Réactions

1 réponse pour “Les établissements du secteur sanitaire, social et médico-social privé non lucratif confrontés à une pénurie croissante de personnels”

  1. Marc dit :

    Bonjour
    Et pas que ES ET ME mais aussi tous travailleurs sociaux comme les AMP, ETS, MA, AS…etc etc etc
    Élargissons un peu notre vision de nos métiers et ne limitons pas surtout… merci

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