Valorisation de la profession infirmière : un satisfecit quasi général

Création de la consultation infirmière, publication "avant l'été" des décrets attendus pour l’accès direct et la primo-prescription des IPA, etc. Les promesses récentes du ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, décidé à « faire évoluer la loi afin d’élargir et de clarifier les compétences des infirmiers », ont été largement saluées.

Valorisation de la profession infirmière : un satisfecit quasi général

© fizkes / ShutterStock

« Une étape historique pour la profession et l’égalité d’accès aux soins ». L’Ordre national des Infirmiers ne cachait pas, en ce début de semaine*, sa satisfaction après l’interview du ministre délégué à la Santé et à la Prévention, parue dans La Tribune du dimanche.

Celui-ci s’engage notamment à créer une consultation infirmière avec l’ouverture d’un droit à certaines prescriptions. « C’est la reconnaissance du rôle essentiel que jouent chaque jour les 630 000 infirmières et infirmiers au plus près des Français, dans tous les territoires. Et c’est l’aboutissement d’un changement profond de notre société et de notre système de soins, qui a permis de lever les blocages, pas à pas, depuis le Covid », observe l’Ordre, qui souligne avoir été « en première ligne » pour « porter ces réformes ambitieuses avec détermination ».

Souhaitant mettre fin à une « approche totalement obsolète et déconnectée » qui définit le métier d’infirmier par « un ensemble de tâches listées dans un décret qui date de vingt ans », Frédéric Valletoux estime que les infirmiers « doivent pouvoir assurer le suivi des maladies chroniques en lien avec le médecin traitant mais avec une autonomie supplémentaire et une confiance renouvelée »

La Fédération nationale des infirmiers (FNI) salue toutes ces « annonces importantes pour valoriser la profession infirmière (…) et faciliter l’accès aux soins de tous les patients ».

L’organisation syndicale, qui fait valoir son « action intense auprès de l’exécutif » ayant permis ces « avancées significatives », se félicite par ailleurs de la volonté de « donner du contenu » au statut d’infirmier référent voté en 2023.

Alors que l’ouverture de nouvelles négociations conventionnelles est annoncée d’ici la fin de l’année, le syndicat représentatif des IDEL indique qu’il « y prendra naturellement part ».

Et cela pour fixer les modalités financières en lien avec les évolutions de compétences qui seront définies par la loi. La FNI s’adresse à l’ensemble des syndicats de la profession et les appelle à « se mobiliser ( …) en évitant les pièges de la facilité et de la surenchère qui ont conduit les médecins dans l’impasse ». Par la voix de son président Daniel Guillerm, elle indique qu’elle sera vigilante à ce que le calendrier soit « accéléré ».

Vers une offre de soins complémentaire

Plus critique, Convergence Infirmière admet des « avancées » mais aussi « beaucoup de frustrations ». Le syndicat rappelle qu’il porte depuis toujours la création d’une consultation infirmière pour chaque prise en charge « pour que l’infirmière libérale évalue les besoins et les problématiques physiques, psychologiques, sociales, psychosociales et environnementales des patients en y incluant le bilan thérapeutique et le bilan de plaie ».

« C’est une demande qui va enfin voir le jour ce qui permettra aux infirmières libérales de prendre toute leur place dans le parcours du patient en jouant un rôle majeur dans la coordination à domicile », réagit Convergence Infirmière pour qui « ce rôle devrait être autonome et non prescrit ». L’organisation reste donc « très vigilante » et poursuit sa mobilisation pour une ouverture de négociations en matière de revalorisation.

Quant à l’Union nationale des infirmier.es en pratique avancée (Unipa), elle remercie le ministre qui s’engage à « donner un gros coup d’accélérateur à la publication des décrets afin que tous les textes d’application des infirmiers en pratique avancées soient pris avant l’été ». Le syndicat rappelle ses attentes, parmi lesquelles  « l’abrogation complète du protocole d’organisation IPA » et « un droit de prescription sur les transports, les arrêts-maladie et toutes prescriptions nécessaires pour faciliter le parcours de soins des patients ».  L’autre point majeur pour l’UNIPA est la structuration de la discipline infirmière « qui se doit d’être claire et graduée dans l’utilisation des compétences, pour amener, naturellement, le premier recours aux IPA, afin d’être une offre de soins complémentaire en collaboration avec les médecins. »

Gaëlle Desgrées du Loû

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