Emploi infirmier : se trouver, s’épanouir

Que ce soit pour un premier poste ou pour un changement en cours de carrière, les infirmiers expriment parfois des difficultés pour choisir un service. À l’hôpital, il existe en effet de multiples possibilités. Les différents stages proposés pendant les études ou les expériences variées que peuvent connaître les soignants ne suffisent pas toujours à se trouver professionnellement. Comment savoir où travailler ? Pour quel épanouissement et avenir professionnels ? Éléments de réponse avec Madame Françoise Zantman, directrice des soins et de l’activité paramédicale de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (article paru dans le magazine ActuSoins en décembre 2013 dans le cadre d'un dossier emploi).

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes diplômés infirmiers quant au choix de leur premier service ?

Françoise Zantmann, directrice des soins et de l'activité paramédicale de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris

Françoise Zantman, directrice des soins et de l'activité paramédicale de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris

Les jeunes professionnels infirmiers qui sortent de leurs trois années de formation ont effectué de nombreux stages. Ils ont ainsi pu déterminer leurs appétences à travers la prise en charge de patients, à une discipline et aux différentes organisations médicales. Si malgré ces stages, ils sont encore hésitants quant à leur choix professionnel, je leur conseillerais de mesurer ce qui les intéresse vraiment et de faire un premier bilan sur leur parcours. Sont-ils davantage attirés par des aspects techniques ou par des aspects relationnels ? Quelles sont les compétences qu’ils ont déjà su développer et quelles sont celles qu’ils cherchent à compléter ?

Ces jeunes diplômés infirmiers peuvent-ils facilement se diriger vers des services qu’ils ne connaissent pas encore ?

Le Diplôme d’Etat ouvre presque toutes les portes. Néanmoins, je conseillerais aux jeunes diplômés, mais aussi à tous ceux qui souhaitent changer de service au cours de leur carrière de ne pas vouloir vivre la prise de poste comme un challenge. Il faut éviter d’aller dans des services par défi ou par défiance pour ne pas se sentir démuni face à des situations trop difficiles, autant sur le plan humain que sur le plan technique. Par exemple, si un professionnel a des difficultés avec la prise en charge de la fin de vie ou de la mort, il doit pouvoir lui-même accepter qu’il serait insupportable de travailler dans des services où l’on gère ces situations au quotidien.

" Il faut éviter d’aller dans des services par défi ou par défiance pour ne pas se sentir démuni face à des situations trop difficiles ".

 


Sur le plan pratique, l’organisation générale diffère d’un service à l’autre. Faut-il également prendre cela en considération ?

Bien sûr. Il faut avant tout être vigilant à la bonne articulation entre la vie personnelle et la vie professionnelle : prendre un poste avec des horaires de travail qui correspondent à ses contraintes extérieures pour ne pas se mettre en difficulté par rapport à un exercice dans lequel on ne pourrait pas continuer à travailler.

Quels sont les moyens mis à disposition des soignants pour mener une réflexion sur leur parcours professionnel ?

Il y a d’abord l’entretien professionnel annuel. Le soignant va pouvoir échanger avec son cadre hiérarchique. Cela lui permet de formuler des attentes mais aussi de déterminer des objectifs. Dans les organisations hospitalières il pourra aussi, si nécessaire, se diriger vers les responsables de formation, les conseillers en ressources humaines, les directeurs de soins. Il faut savoir que ces derniers reçoivent spontanément les professionnels pour accompagner une réflexion sur leur parcours et sur leur évolution de carrière. De multiples sources d’information sur les formations sont aussi disponibles pour les soignants.

Avec le remaniement des services et la diversification des compétences, comment vont évoluer ces accompagnements de soignants dans les prochaines années ?

En effet, avec la création des pôles mais aussi le développement de la coopération entre professionnels de santé, l’organisation hospitalière va avoir besoin de nouveaux métiers. Je pense entre autres aux emplois d’infirmières cliniciennes, de coordinateurs de soins, d’infirmières d’annonce. Avec l’ouverture de l’hôpital sur la ville, il y aura certainement aussi des maillages à faire. Il va donc falloir répondre à ce besoin de compétences nouvelles. Certains professionnels seront intéressés par ces pratiques. Aujourd’hui, nous devons donc construire des accompagnements dans des parcours professionnels. Nous les appelons « parcours professionnalisant ». Ces parcours, encore à l’état embryonnaire, se mettent en place et répondront aux besoins des institutions et aux attentes des professionnels.

Propos recueillis par Malika Surbled

Pour aller plus loin :

Offres d'emploi pour infirmière, IADE, IBODE, Cadres de Santé, Médecin, professionnels de santé sur toute la France et la Suisse

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Réactions

25 réponses pour “Emploi infirmier : se trouver, s’épanouir”

  1. Jean Medina dit :

    C’était un beau métier, mais aujourd’hui on est des machines à soigner. Alors l’humain!!!!

  2. ??? C’est juste une blague nan ??? Rassurez moi… c’est une vraie drh?? Incroyable, j’en reviens pas qu’on puisse encore raconter des trucs pareils..

  3. Manou Mms dit :

    On nous faisait meme remplacer les aides soignantes . Mais alors pourquoi les cadres ne remplacent pas les IDE zu pied leve

  4. Manou Mms dit :

    C est du racollage pur et simple c est tout

  5. Mathieu Guyon dit :

    La DRH qui habite sur une autre planète lol

  6. Mais ou elle habite pour sortir toutes ces c……..?

  7. Cali Caliotte dit :

    Le pire c’est que je vois que nouvelle ou ancienne ide, dans le nord, dans le sud, d’est à l’ouest, partout et pour tout le monde pareil. Une honte de tenir un tel discours. Soyez un peu honnête madame par respect pour nous les blouses blanches qui aiment encore un peu ce qu’elles font et s’y dévouent. Oui oui dévouent. Les seuls qu’on leurent c’est l’opinion publique. Un peu de considération alors que les gens se rendent compte que c’est pas le paradis notre taf. Ils arriveraient dans les services avec un autre regard sur nous!!!!

  8. C’est une blague….dégoûtée

  9. foutaise de gueule de la part de cette dame, non seulement les gens choisissent rarement leur service sans compte qu’en plus maintenant avec leurs poles on peut être amenés d’un jour à l’autre à depanner dans un autre service ou parfois on ne connait pas les soirns, quand au niveau des horaires quand elle dit « prendre un poste avec des horaires de travail qui correspondent à ses contraintes extérieures pour ne pas se mettre en difficulté……………. » elle me fait bien rire quand on sait le gros turn au niveau horaires qu’on demande au personnel même les gens qui ont 20 ans voire plus de boite doivent s’y mettre, les gens en partent de plus en plus, les jeunes ont à peine commencés qu’ils sont déjà dégoutés par l’instituion aphp

  10. Ca me fait doucement sourire. …on fait des entretiens pr des mutations, on demande de faire des « choix » de services pour au final en avoir rien à foutre et nous poker ailleurs. …..faut pas s’etonner qu’il y ait des burn out ou un manque d’investissement du personnel soignant. ….et encore jeunes diplômée que je suis ya pas de boulot. ….

  11. Anne Lohmann dit :

    Perso j’ai quitè l’hospitalier et je m’épanouie en santé au travail.

  12. C’est incroyable, il vaut mieux entendre cela que d’être sourd. Même Jean de Kervasdoué ne nie pas le népotisme à l’hôpital. Et dans le contexte actuel, le burn out nous guette….Travail et usure mentale par C. Dejours. Parfois, les cadres nous promettent jusqu’à l’épuisement de l’infirmier(e). Peut être que vous êtes différentes des autres !

  13. J’étais considérée comme un pion sur le planning maintenant je m’épanouir dans le scolaire c’est radicalement différent mais au moins j’ai une vie familiale à côté

  14. Severine Seil dit :

    on m ‘a demandé de remplacer une infirmière pour qu’elle puisse faire du secrétariat!!! bientôt on remplacera en cuisine!!

  15. Cathy Woodman dit :

    je rêve, choisir un poste? c’est tout juste si on vous demande pas de vous prosterner lorsque vous avez un poste et courber l’échine de peur de le perdre!

  16. Mais la on se moque de nous et surtout des nouvelles ide qui ont des rêves plein la tête!! C’est je dirai criminel

  17. Du vent tout ça, du vent !! Il est impossible de choisir on nous place comme des pions

  18. Marine Shelow dit :

    La grosse blague !!! Comment peut on s’épanouir en temps qu’infirmier au vu des conditions de travail actuelle ???

  19. Emi Didi dit :

    Ouais mdr vu la conjoncture actuelle trouver un poste n’est pas simple alors le choisir…. Franchement c’est du délire !!!

  20. infirmier masque dit :

    Beaucoup de pipeau institutionnel pour des résultats minables ! Depuis plusieurs dizaines d’années, les infirmières sont sacrifiées, soit au profit des autres professions de santé, soit sur l’autel des économies et des restrictions budgétaires ! Tenir de tels propos est inadmissible et particulièrement inique de la part d’une cadre de haut niveau. Les étudiants actuels ont les yeux en face des trous et voient très bien ce qui les attend, une fois diplômés, dans des services hospitaliers indignes de la France et de la richesse produite par notre pays ! Beaucoup quittent la filière avant même d’arriver au diplôme !

  21. Emilie Macé dit :

    Ahah, parce qu’il y a des CH(U) où l’on choisit son service/son parcours?? Je ris…

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