La certification au cœur de l’action du CNP Ibode

La certification au cœur de l’action du CNP Ibode

Créé le 19 novembre 2019, le Conseil national professionnel des infirmiers de bloc opératoire (CNP Ibode) est composé de représentants de l’Unaibode, du Snibo, de l’AEEIBO, de la SOFERIBO et du CIB*. Il intervient dans différents champs d’expertise pour la spécialité. Le point avec son président, Christophe Verrier.

Christophe Verrier, président du CNP IBODE. © DR

Quelles sont vos principales missions ?

Dernièrement, un groupe de travail dédié a travaillé de manière régulière sur la certification périodique au sein du CNP et en lien avec les autres CNP infirmiers, dans le cadre de la Commission professionnelle infirmière (CPI), dans un esprit d’homogénéisation de nos référentiels, demandé par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS). Nous avons élaboré le nôtre, ce qui nous a particulièrement mobilisés.

La deuxième phase de ce travail sera de faire vivre ce référentiel dès lors qu’il aura été validé par les tutelles. Nous allons d’ailleurs créer un site Internet afin que les Ibode puissent solliciter des interlocuteurs s’ils ont des interrogations. Notre mission de conseil nous amène à les accompagner dans le processus de certification encore méconnu. D’ailleurs, la DGOS et les directions des ressources humaines des établissements hospitaliers devraient s’emparer de ce dossier pour le faire davantage connaître aux infirmiers.

Quels sont les autres dossiers sur lesquels vous travaillez ?

Nous réfléchissons à la question des registres épidémiologiques. Des experts du CNP interviennent notamment dans le cadre de la mission ministérielle sur l’antibiorésistance et la prévention du risque infectieux. Nous travaillons aussi sur la représentation et le vécu de la personne opérée par rapport à ce risque infectieux. Nous adoptons une approche qualitative en partant du ressenti du patient. Cette mission est spécifique à notre métier.

Nous remplissons également des missions d’expertise. Nous sommes d’ailleurs en train d’identifier un vivier d’experts Ibode afin de répondre aux demandes de la Haute Autorité de santé (HAS) lorsqu’elle nous sollicite. Cette année, nous l’avons été concernant les techniques chirurgicales endoscopiques concernant la voie d’abord pour la prise en charge des hernies lombaires.

Qu’en est-il de la question des mesures transitoires ?

La DGOS nous a sollicités pour nous demander notre avis concernant la maquette de formation en lien avec les mesures transitoires et nous travaillons actuellement avec le ministère de la Santé sur le contrat d’engagement. Il est important de rappeler que les CNP sont des organismes consultatifs ; nous ne sommes en rien des décideurs.

Le contrat d’engagement doit mobiliser toutes les parties prenantes aux mesures transitoires, à savoir les fédérations hospitalières, les organisations professionnelles ou encore le ministère, à la promotion de la spécialité Ibode. Car certes, les mesures transitoires existent. Cependant, la présence d’Ibode au sein des blocs reste indispensable pour des questions de sécurité.

Ce contrat d’engagement vise donc à permettre aux infirmiers d’accéder à la formation via les mesures transitoires mais aussi à encourager la spécialisation par la voie de la formation dédiée.

Le CNP Ibode est-il aussi sollicité concernant la pratique avancée ?

Dans le cadre de la proposition de loi infirmière, nous l’avons été par l’Assemblée nationale et le Sénat, pour exposer notre point de vue sur le texte. Ces différentes auditions ont permis d’intégrer dans la proposition de loi, la reconnaissance de la pratique avancée pour les infirmiers spécialisés, dont les Ibode, dans le cadre de l’exercice actuel de la profession. Désormais, il faut modifier notre décret de compétences pour faire évoluer notre pratique. Des groupes de travail se mettent en place, en interprofessionnalité, pour réfléchir à la façon de concevoir la pratique avancée dans notre métier actuel et futur. Dans tous les cas, l’infirmier de bloc opératoire qui pratique dans le cadre des mesures transitoires ne sera pas concerné par les évolutions en lien avec la pratique avancée.

Propos recueillis par Laure Martin

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*L’Union nationale des associations d’Infirmier(ère)s de bloc opératoire diplômé(e)s d’Etat (Unaibode), Syndicat national des ibode (Snibo), l’Association des enseignants des écoles d’infirmiers de bloc opératoire (AEEIBO), Société française d’évaluation et de recherche infirmière en bloc opératoire (SOFERIBO), Collectif inter-bloc (CIB).

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