Après avoir annoncé, il y a quelques jours que Vincent Lambert avait recommencé à déglutir, certains de ses proches diffusent une vidéo, censé démontrer qu’il réagit aux stimulations de son entourage. Celle-ci est disponible sur le site internet de l’hebdomadaire Famille Chrétienne et sur Youtube.
Tournée dans sa chambre du CHU de Reims le 5 juin dernier, elle montre Vincent Lambert, les yeux mi-clos, quand une main plaque à son oreille un téléphone portable qui diffuse la voix de sa mère, Viviane Lambert. Un autre plan serré montre son demi-frère David en train de lui parler, penché à quelques centimètres de son visage alors que le patient cligne des yeux et le suit du regard.
“Vincent n’est pas en fin de vie, c’est ça qu’il faut bien comprendre”, martèle Emmanuel Guépin, qui se présente comme un ancien camarade de classe de Vincent et membre du comité “Je soutiens Vincent” ainsi que comme l’auteur de la vidéo.
De la “manipulation”
La vidéo a suscité l’indignation de son ex-médecin, le Pr Éric Kariger. “Ça s’appelle de la manipulation. J’en ai les larmes aux yeux en vous parlant, a-t-il confié à Europe 1. C’est douloureux, c’est dramatique. C’est irrespectueux pour le malade, pour son épouse et sa fille, qui ne peuvent pas faire le deuil, à travers cet acharnement qui vient de leur propre famille ? C’est dramatique.”
Le médecin commente également les images pour Europe 1 et rappelle que “ces malades sont effectivement perturbants pour les communs des mortels que nous sommes. On a le sentiment qu’ils réagissent à leur environnement, puisque toutes les informations sensorielles arrivent à leurs cerveaux. Si vous faites du bruit, ils peuvent réagir, ils vont avoir un regard qui semble être capté”.
La vidéo examinée par le CSA
Cette vidéo va faire l’objet d’un examen par le CSA qui “a décidé d’instruire avec une particulière vigilance les séquences de ce jour diffusées à la télévision concernant Monsieur Vincent Lambert, notamment au regard de l’application du principe de respect de la dignité humaine”.
Par ailleurs, à moins d’une semaine de l’examen de la proposition de loi Leonetti-Claeys, une quarantaine de sénateurs de tous bords ont déposé un amendement réclamant la possibilité d’une assistance médicale à mourir.
À défaut de se contenter de la « sédation profonde et continue » prévue par l’article 3, ces élus du Palais Bourbon plaident pour que “les personnes (qu’elles soient en état ou hors d’état d’exprimer leurs volontés) pour lesquelles l’arrêt des traitements ne suffirait pas à soulager leur douleur » puissent avoir « la possibilité de bénéficier d’une assistance médicalisée à mourir”.
Rédaction ActuSoins, avec Le Quotidien du Médecin, Le Généraliste
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