« Cette année a été riche en victoires et en projets, a lancé Ludivine Gauthier, présidente de la Fnesi, en guise d’introduction lors d’une conférence de presse le 17 septembre. Mais des combats restent à mener. » Il y a tout juste un an, la Fédération rendait publique son étude sur le mal être des étudiants. Une étude avec des chiffres chocs : 80,4 % des ESI déclaraient que leurs études ont un impact négatif sur leur vie privée, 78,2 % d’entre eux se considéraient tout le temps ou souvent stressés et 50,6 % estimaient que leur santé physique s’était dégradée depuis leur entrée en formation. La même année, le livre Omerta à l’hôpital, le livre noir des maltraitances faites aux étudiants en santé dressait le même constat. Et plus récemment, c’est Raphaëlle Jean-Louis qui dépeint dans son livre Diplômée, délivrée,ses années d’études avec notamment un stage très éprouvant. D’autres organisations ont également mené depuis des enquêtes sur le bien-être des ESI ou sur les conditions de stage comme la Fédération hospitalière de France (FHF) ou l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Une réflexion amorcée
« N’avons-nous pas commencé a brisé l’omerta ? », s’est questionnée Ludivine Gauthier. Il semblerait qu’une réflexion ait été amorcée. Avec cette enquête, la présidente de la Fnesi estime que les ESI ont éveillé les consciences. « Les situations qu’ils peuvent rencontrer lors de certains stages ne correspondent pas aux valeurs pour lesquelles ils se sont engagés dans le métier », rappelle-t-elle. Des établissements ont pris en considération les éléments de l’enquête et des équipes pédagogiques ont mis en place des temps, sur des unités d’enseignement, afin de permettre aux étudiants de se recentrer sur eux-mêmes. Ces temps peuvent être destinés à l’apprentissage de la gestion du stress, à la sophrologie ou à la valorisation de l’estime de soi. Certaines structures ont aussi instauré des séances d’accueil des étudiants au sein des services ou des temps d’encadrement dédiés. « Ces initiatives doivent être reconnues ou mises en avant afin d’être partagées à l’ensemble des Ifsi pour que tous les étudiants puissent en bénéficier », indique la Fnesi.
Des mesures pour le bien-être des étudiants
Du côté des instances, la situation a également progressé. La Fédération hospitalière de France (FHF) a par exemple co-signé avec les associations professionnelles et étudiantes une charte sur la qualité de vie au travail chez les étudiants à destination des établissements accueillant des stagiaires. Ensemble, ils ont défini neuf engagements.
Les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur ont de leur côté présenté quinze mesures pour favoriser le bien-être des étudiants en santé. « Des mesures qui, une fois concrétisées, pourront faire évoluer les conditions de formation des futurs soignants », estime la Fnesi. Parmi elles, la création d’un Centre national d’appui (CNA) qui réunira des acteurs des formations en santé et les fédérations étudiantes, dont la Fnesi. Autre mesure : l’évaluation des lieux de stage par les ESI. « Nous voulons que cette évaluation soit systématique, a fait savoir Ludivine Gauthier. L’idée n’est pas de punir mais de trouver ensemble des solutions pour les services en difficulté, car en général, c’est le dysfonctionnement dans un service qui créé la maltraitance. »
Une nouvelle gouvernance
Autre étape franchie cette année : la démocratie dans les Ifsi. Depuis la rentrée 2018, les ESI sont inscrits à la faculté et peuvent bénéficier des droits qui en découlent. Ils peuvent ainsi voter au sein des différentes instances et faire entendre leur voix. « Néanmoins, dans certains Ifsi, ils n’ont toujours pas la voix décisionnaire qu’ils sont censés avoir », a dénoncé Ludivine Gauthier qui appelle les Instituts et les Agences régionales de santé, garantes de la bonne tenue de ces instances, « à rectifier cette situation injuste ».
Parmi les projets à mettre en place au niveau local : la semaine du bien-être. « Les étudiants des associations locales peuvent mener des enquêtes dans les Ifsi auprès des ESI concernant leur bien-être, leur stress, la pratique d’activités sportives, les addictions, et ils peuvent ensuite mettre en place une semaine bien-être », a expliqué la présidente de la Fnesi. La Fédération souhaiterait que le service sanitaire puisse être validé avec ce type de projet.
« La formation que nous vivons aujourd’hui, créé le professionnel que nous serons demain, et cela va se ressentir sur la chaîne de soins et sur les patients », a conclu Ludivine Gauthier, rappelant que la Fnesi travaille aussi sur de nombreux autres sujets comme les risques psychosociaux, les frais de scolarité ou encore les indemnités de stage.
Laure Martin
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