Assistants médicaux, financement au forfait des maladies chroniques, développement des CPTS… : le plan santé révélé

Assistants médicaux, financement au forfait des maladies chroniques, développement des CPTS… : le plan santé révélé

Emmanuel Macron a présenté ce matin sa stratégie de réforme de santé, intitulée "Ma santé 2022, un engagement collectif". Elle repose sur 54 mesures et a pour objectifs de faire regagner du temps médical aux médecins, de veiller à la bonne orientation des patients par une bonne coordination des acteurs et d'améliorer la qualité et la pertinence des soins. 
Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé, lors de la dernière édition de la Paris Healthcare week. ©M.Surbled

La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn et la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal, ont détaillé les orientations cet après-midi. Sélection.

Création d’un nouveau métier en ville : assistant médical

Il s’agit de redonner aux médecins “du temps médical”. Les assistants médicaux assureront des missions d’assistance des médecins et d’aide au parcours des patients. Ils pourront ainsi se voir attribuer des missions d’accueil des patients, de recueil de certaines données et constantes, ainsi que de certaines informatives à l’état de santé. Ils pourront aussi vérifier l’état vaccinal et les dépistages et mettre à jour les dossiers et la gestion de l’aval de la consultation (pré-remplissage de documents administratifs, prise de rendez-vous avec des spécialistes de recours, programmation des admissions en établissements hospitaliers…)

Les conditions d’éligibilité au financement de ces assistants médicaux seront triples : exercer en cabinet de groupe, être inscrit dans un exercice coordonné (notamment CPTS), apporter un bénéfice mesurable à la population en termes d’accès aux soins et de qualité des soins, notamment en augmentant le nombre de patients suivis. 

Ces postes seront financés auprès de tous les médecins, d’abord généralistes et certains spécialistes, pour lesquels les difficultés d’accès aux soins sont identifiés. 

A l’horizon 2022, ce sont ainsi plus de 4000 structures de groupe qui seront dotés d’un assistant médical, permettant ainsi de dégager l’équivalent de 2000 ETP de temps médical. 

Les délégations de tâches des médecins vers d’autres professionnels, dans le cadre de protocoles de coopération, ou l’élargissement de compétences de certains professionnels comme la vaccination pour les pharmaciens, ou l’extension des pratiques avancées à de nouvelles professions paramédicales vont également dans ce sens et sont appuyées par le gouvernement. 

Développer les CPTS Communautés professionnelles territoriales de santé

L’idée est de favoriser les professionnels qui adhèrent aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). “Les professionnels d’un territoire doivent apprendre à se coordonner“, a insisté le président de la République ce matin. 

L’idée est d’engager tous les professionnels de santé d’un territoire dans “une responsabilité populationnelle” pour qu’ils assument ensemble un certain nombre de missions à garantir à la population.

En échange d’un accompagnement financier, il sera demandé aux CPTS de s’organiser pour assumer plusieurs missions, dont les urgences de ville, pour décharger les urgences hospitalières. 

L’objectif est de déployer au moins 1000 CPTS d’ici 2022. 

Un budget pour les hôpitaux

Emmanuel Macron a affirmé que le plan santé 2022 devrait être doté d’un budget de 3,4 milliards d’euros d’ici 2022, dont près d’un milliard en faveur de l’investissement hospitalier. 

Ainsi, 1,6 milliard d’euros seront consacrés à la structuration des soins dans les territoires, 920 millions à l’investissement hospitalier, 500 millions à la transformation numérique et 420 millions à l’évolution des métiers et des formations. 

Financement au forfait pour la prise en charge des pathologies chroniques

Dès 2019, les maladies chroniques seront financées “au forfait” (diabète et insuffisance rénale chronique) pour leur partie hospitalière. Ces financements seront élargis à partir de 2020 à d’autres pathologies et cette démarche inclura par la suite la prise en charge en ville en vue d’une meilleure coordination ville-hôpital. 

Réforme du régime des autorisations des activités de soins

Dans une logique de gradation des soins entre proximité, soins spécialisés, soins de recours et de référence, organisées à des échelles territoriales nécessairement différentes et en s’appuyant sur des seuils d’activité “quand cela est pertinent au regard des enjeux de qualité et sécurité des soins”. Elle se fera en plusieurs phases et aboutira, dès 2020 sur de nouvelles normes pour certaines activités particulièrement structurantes pour les territoires, notamment les services d’urgence, les maternités, les services de réanimation, l’imagerie et la chirurgie.

Suppression du numerus clausus de la PACES

Le concours d’entrée, à l’issue de la Paces est voué à disparaître et le numerus clausus sera abandonné. La sélection restera de mise cependant. Le détail des procédures de sélection reste à définir. Il y aura également une refonte des premiers cycles des études en santé autour du processus d’orientation progressifs encourageant les passerelles et la diversification des profils. 

Le DMP dossier médical partagé déployé sur le plan national en novembre prochain

Généralisé à partir de novembre, le DMP (dossier médical partagé) est un carnet de santé numérique qui sera accessible à tous les professionnels de santé. Il va être déployé sur le territoire après avoir connu une phase d’expérimentation dans 9 départements depuis janvier 2017. 

Rédaction ActuSoins

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