Infirmières puéricultrices et infirmiers puériculteurs : un nouveau syndicat dédié à la spécialité  

Créé il y a tout juste un an, le Syndicat national des puéricultrices diplômées d’État (SNPDE) s’est fixé pour mission de défendre la spécialité. Tiphaine Liagre, vice-présidente et puéricultrice en Protection maternelle et infantile, et Camille Rueflin, trésorière, puéricultrice en milieu hospitalier, nous éclairent sur les ambitions de ce nouveau venu dans le paysage sanitaire français.

Les membres du bureau du SNPDE. © DR

Pourquoi avoir créé ce syndicat ?

Camille Rueflin - Le métier de puéricultrice existe depuis 1945. Il a donc fallu du temps à la profession pour mettre en place le premier syndicat puisque sa création date de mai 2022 !

Historiquement, c’est l’Association nationale des puéricultrices(eurs) diplômé(e)s et des étudiants (ANPDE) qui représente la profession.

Mais elle n’a pas de mission de dialogue social. La profession manquait d’un interlocuteur pour la défendre en ce sens, si bien que le métier se perdait voire, était presque oublié.

Il est souvent confondu avec celui d’auxiliaire de puériculture ou d’autres métiers de la petite enfance. Après avoir échangé sur les réseaux sociaux, nous avons décidé de nous organiser bénévolement.

L’objectif du SNPDE est de jouer ce rôle de dialogue social et de défendre la plus-value des puéricultrices dans tous leurs lieux d’exercice, afin de défendre la spécificité de la prise en charge des enfants de 0 à 18 ans.

Comment êtes-vous organisés ?

C.R- Nous avons déposé les statuts de l’association en mai 2022 et avons ouvert l’adhésion au syndicat via Internet.

À ce jour, 700 puéricultrices en sont membres sur 21 000 professionnels en exercice. Au sein du bureau, nous exerçons dans des domaines très variés, ce qui nous apporte une bonne visibilité des problématiques identifiées sur le territoire.

Nous remarquons que la culture syndicale n’est pas très prégnante, et les professionnels ne connaissent pas nécessairement l’étendue des missions d’un syndicat.

Certains pensent par exemple qu’être adhérent à une association suffit. De fait, aujourd’hui, nous cherchons au maximum à communiquer et à rendre publiques nos actions, afin que la profession comprenne l’intérêt de notre syndicat et y adhère pour permettre à la spécialité d’évoluer.

Les autres représentants du secteur et les équipes ministérielles nous ont rapidement reconnus comme l’un des acteurs de la profession. Le syndicat a d’ailleurs tout de suite été intégré au Collège des infirmièr(es) puéricultrices(eurs) (CIP), ce qui nous permet de travailler ensemble.

Nous avons également participé aux réunions concernant les assises de la pédiatrie et à celles sur le syndrome du bébé secoué organisées par la Haute Autorité de santé (HAS).

Quels travaux menez-vous ?

Tiphaine Liagre - Nous avons d’abord voulu revenir sur les bases du métier de l’infirmière puéricultrice et sur les domaines dans lesquels nous sommes amenés à exercer. Car finalement, les différences entre une infirmière en soins généraux et une puéricultrice sont peu connues.

On le constate en observant le faible nombre de puéricultrices salariées dans les services de néonatalogie. Le salaire explique aussi en partie ce choix des structures hospitalières. Nous avons donc souhaité établir un book sur la plus-value, les connaissances et les compétences de la puéricultrice en nous basant sur les analyses de nos consœurs concernant leurs apports dans les soins techniques et relationnels.

Nous aimerions aussi effectuer un état des lieux des services hospitaliers, afin de savoir lesquels respectent la réglementation sur le quota de puéricultrices employées. Cependant, notre but n’est pas d’imposer la spécialité, nous connaissons les réalités de terrain. Notre priorité reste l’intérêt de l’enfant, donc de nous assurer que la prise en charge proposée est adaptée.

Cet état des lieux est également important pour une reconnaissance de notre exercice en libéral, actuellement inexistante. Ce pour quoi nous entendons agir. Pour les autres projets, tout dépendra du retour de nos adhérents.

La question de la réingénierie de la formation nous préoccupe également. Il s’agit d’un dossier relevant du CIP et sur lequel nous sommes consultés, au même titre que l’ensemble des représentants de la profession.

Nous défendrons toujours notre spécialité, mais le plus important est de veiller à ce que les enfants soient pris en charge par des professionnels formés et diplômés. Nous voulons faire valoir notre profession sans pour autant desservir les autres.

Propos recueillis par Laure Martin

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