Fuite des soignants français au Luxembourg : la région Grand Est touchée « de plein fouet »

La crise sanitaire a amplifié la fuite des soignants domiciliés dans la région Grand-Est vers le Luxembourg, a expliqué Véronique Pechey, vice-présidente de l'Ordre national des infirmiers (ONI), lors d'une intervention au salon infirmier. 

Fuite des soignants français au Luxembourg : la région Grand Est touchée "de plein fouet"

© VILevi / iStock

C'est une situation qui existait déjà mais qui s'amplifie avec le temps. Des soignants français, attirés par les rémunérations et les conditions de travail au Luxembourg s'y établissent professionnellement. 

Cette situation "a touché le Grand Est de plein fouet et a entraîné un certain nombre de ravages au niveau des infirmières", a rapporté Véronique Pechey. 

Résultat? Le manque d'infirmiers dans les hôpitaux, cliniques, Ehpad, notamment en Meurthe-et-Moselle est criant. "Nous sommes presque une région sinistrée", a-t-elle poursuivi. 

Cette cadre de santé et formatrice en IFSI est inquiète. En qualité de formatrice, elle connaît le point de vue des étudiants, futurs soignants qui évoquent avec encadrants leurs intentions futures.

Selon les chiffres locaux de  Véronique Pechey,  en moyenne 5 étudiants d'une promotion de 85  partent directement exercer au Luxembourg à la fin de leurs études chaque année depuis 5 ans.

Cette année, "pratiquement tous les étudiants en parlent et ils sont tous en train de dire 'nous n'exercerons pas en France'", a-t-elle rapporté. 

Conditions de travail à améliorer

Si la rémunération des infirmiers exerçant en France est directement mise en cause par Véronique Pechey - les salaires au Luxembourg sont en moyenne supérieur à la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de développement économique alors qu'ils sont légèrement inférieur en France - les conditions de travail proposés de l'autre côté de la frontière favoriseraient aussi l'attractivité. 

Ratios de patients, limitation de charge administrative, matériel adapté, stagiarisation dès l'embauche, choix de poste, accès à la formation continue... Véronique Pechey plaide pour mettre en place des mesures attractives en France qui correspondraient aux attentes des jeunes diplômés, mais aussi des infirmiers en poste. 

Rédaction ActuSoins

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