Une salle de détente pour les soignants : l’initiative primée d’un service d’oncologie

Le service d’oncologie de la clinique d’Arcachon a remporté le 16 mars, lors de la 27e édition des rencontres infirmières en oncologie, le prix infirmier Any d’Avray, pour son projet d’une salle de détente pour le personnel soignant.

Une salle de détente pour les soignants : l'initiative primée d'un service d'oncologie

© Thomas Holt / ShutterStock

D’ici quelques mois, le personnel soignant du service d’oncologie de la clinique d’Arcachon devrait bénéficier d’une salle de détente flambant neuve, financée par la dotation de 10 000 euros remportée mi-mars.

Jusqu’alors axé vers l’amélioration de la qualité de vie des patients en cancérologie, le prix Any d’Avray* a évolué. Cette année, il a récompensé et soutenu des projets utiles et innovants pour améliorer la qualité de vie au travail des infirmiers de cancérologie. « Au sein du service d’oncologie et de chimiothérapie, le personnel soignant alterne, en général, une semaine sur deux, entre la prise en charge de patients en soins curatifs et en soins palliatifs, explique Céline Mallebrera, infirmière coordinatrice à la clinique d’Arcachon, à l’origine du projet. Ils peuvent vivre des moments de stress et de charge mentale additionnels à tous ces événements. »

Absence de lieu dédié

L’équipe peut bénéficier d’actions de qualité de vie au travail (QVT) sous la forme de groupes de parole avec du soutien psychologique. « Pour certaines situations, la démarche est bonne, car ces séances permettent d’évacuer et d’échanger, indique l’infirmière coordinatrice. Mais elles se déroulent en groupe et il ne s’agit pas nécessairement de moments zen et de détente. »

Au sein du service, les professionnels de santé ne disposent pas vraiment d’un local adapté ou d’un endroit pour prendre le temps de se reposer. « Nous avons une salle de pause commune à tous les étages et pour tous les services, souligne Céline Mallebrera. Ce lieu est convivial pour déjeuner, mais il est vite saturé et bruyant. Or, en raison des journées chargées émotionnellement, nous avons besoin d’un lieu pour nous déconnecter de 15 à 20 minutes. »

En discutant de cette problématique avec Aurélie Benoit, infirmière coordinatrice conseil à Medis Santé, prestataire de santé à domicile, qui intervient dans la continuité de la prise en charge des patients lors de leur retour à domicile, l’idée d’une salle dédiée prend forme. « C’est Aurélie qui nous a parlé du prix Any d’Avray et de sa réorientation sur le versant ″professionnels de santé″ », confie Céline Mallebrera. C’est alors qu’elle décide, avec Rémi Megemont, un infirmier d’oncologie et chimiothérapie, de monter un projet pour travailler sur la qualité de vie au travail en élaborant une salle de pause « pour se libérer l’esprit au calme », souligne-t-elle. Et d’ajouter : « Aurélie était infirmière en oncologie et connaît les difficultés émotionnelles que cela peut générer chez les soignants. Elle nous a proposé de nous aider à monter le projet. »

La réponse à un besoin

L’équipe a pensé un espace pour le bien-être et le confort du personnel avec un fauteuil-cocon dotée d’une capote qui permet de s’isoler en position semi-allongée pour les micro-siestes ; des poufs relaxants à mémoire de forme pour soulager les douleurs articulaires et musculaires ; une ambiance snoezelen à la fois visuelle avec colonne d’eau et olfactive avec diffuseurs d’huile essentielle ; un intervenant extérieur pour des séances de massage assis environ deux fois par mois. « Pour le moment, nous n’avons pas encore décidé de la salle où cet espace pourra prendre forme », indique Céline Mallebrera.

Plusieurs lieux peuvent y être dédiés, mais il va falloir réagencer le service et réattribuer des fonctions à certaines pièces. Dans tous les cas, il a été convenu que l’espace sera constitué d’ici six mois et devra se situer sur le même étage que le service d’oncologie et de chimiothérapie afin que son accès ne soit pas contraignant pour le personnel. « Car si les soignants doivent se changer et se rendre à un autre étage pour bénéficier de la salle de détente, ils ne prendront pas le temps d’y aller », ajoute-t-elle.

Le prix de 10 000 euros va permettre à l’équipe de financer le matériel, ainsi que des éléments de décoration voire de la peinture si nécessaire. « La pièce, qui va permettre de recevoir trois à quatre soignants en même temps, sera accessible à l’ensemble du personnel paramédical, mais les soignants d’oncologie et de chimiothérapie seront prioritaires, insiste Céline Mallebrera. Nous allons mettre en place des roulements. »

Laure Martin

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*Le Prix Infirmier Any d’Avray est une initiative organisée avec l’Association française des infirmier(e)s de cancérologie (AFIC), qui récompense un projet exceptionnel visant à améliorer la Qualité de Vie et les Conditions de Travail (QVCT) pour les infirmiers en cancérologie.

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