Expérience professionnelle avant la formation IBODE : le « oui mais » du SNPI

Le 1er février dernier, le Haut Conseil des Professions Paramédicales (HCPP) a voté en faveur de la disparition des deux années d'expérience professionnelle jusqu'ici nécessaires pour se présenter au concours d'infirmier(e) de bloc opératoire. Dans un communiqué, le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI) annonce soutenir cette proposition, tout en soulevant plusieurs bémols.

Expérience professionnelle avant la formation IBODE infirmière de bloc opératoire : le "oui mais" du SNPI syndicat national des infirmiersLe processus de masterisation des trois spécialités infirmières se poursuit, au rythme des réunions entre les principales organisations représentatives et le ministère de la Santé.

Parmi les propositions en cours de négociation, la suppression des deux années d'expérience professionnelle nécessaires avant de se présenter au concours IBODE.

Avant de se prononcer sur ce thème, le SNPI a interrogé plus de 2500 professionnels infirmiers. A la question "Faut-il une expérience professionnelle pour être IBODE ?", 57% des IDE interrogés ont ainsi répondu "non" tandis que 43 % y demeuraient favorables.

Des avis partagés que l'on retrouve dans la répartition du vote au HCPP. Ainsi, si 13 représentants étaient pour la suppression des deux années d'expérience, 6 y étaient opposés et 12 se sont abstenus.

S'il fait partie des soutiens à cette proposition, le SNPI a soulevé 2 problèmes : D'une part, cet abandon des 2 ans d'expérience empêcherait les IDE de s'assurer que le travail au bloc, très spécifique, leur convient, d'autre part, l'enchainement de 5 années d'études risquerait de poser des problèmes de financement.

Deux arguments relativisés par Charline Depooter, présidente de l'Union Nationale des Associations d'Infirmiers de Bloc Opératoire Diplômés d'Etat (UNAIBODE): Pour cette dernière, "Les infirmières qui se présentent au concours IBODE ne sont pas toutes passées par le bloc opératoire. On retrouve des professionnelles issues des services de salle, comme la médecine".

Sur les difficultés potentielles du financement de 5 années d'études, Charline Depooter convient que le problème "a été évoqué" : Toutefois relève-t-elle, "en cas de problèmes de financement", soit personnel soit par la formation continue, "rien n'empêche une IDE de s'interrompre quelques années, cette suppression des deux années d'expérience n'est pas obligatoire !" Avant de conclure : "Nous avons demandé un Master 2. Or dans les études universitaires, il n'y a pas d'interruption".

Les revendications des IBODE portent notamment sur l'obligation de spécialisation pour exercer au bloc opératoire (avec ouverture de la VAE Ibode pour les infirmiers actuellement en poste), la reconnaissance Master 2 ou la mise en œuvre d'une exclusivité de compétence sur des pratiques avancées.

Thomas Duvernoy

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Réactions

11 réponses pour “Expérience professionnelle avant la formation IBODE : le « oui mais » du SNPI”

  1. eusèbe dit :

    SNPI : « oui, mais » : quelle prise de position et quelle audace !

  2. moutarde dit :

    Par ailleurs, quelqu’un pourrait-il m’expliquer en quoi la suppression des deux années d’exercice obligatoire avant la spécialisation constitue une avancée en faveur d’une meilleure reconnaissance de l’expertise IBODE ? (communiqué ordre infirmier).

  3. moutarde dit :

    En même temps intervenir sur tout et rien tout le temps laisse à l’ordre l’occasion de se ridiculiser à chaque fois.
    Donc, avec cette décision du HCPP qui n’a pas fait consensus et où l’ordre n’est que consultatif tant est qu’il ait été consulté, dès 2014, il y aura possiblement des IBODE qui n’ont jamais exercé en tant qu’IDE ?
    Est ce une plus-value pour les blocs, les patients, ces IBODE en particulier si ils/elles veulent revenir en soins généraux surtout que la nouvelle formation initiale interroge déjà beaucoup sur ce qu’elle va donner sur le terrain ?

  4. syndicat RESILIENCE (à zezette) dit :

     » Que l’Ordre infirmier cesse donc de répondre amen à toutes les conneries qui sont publiées y compris sur l’épilation au laser, je ne doute pas un seul instant que les contre ordre vont avoir beau jeu de rebondir sur ce genre de positionnement, qui n’est pas la priorité. J’avais quelques espoirs d’une union de la profession aux balbutiements de l’Ordre infirmier.  »

    nous, n’avons jamais douté de la nécessité d’abroger ce truc qui ne sert à rien si ce n’est amplifier la connerie …

  5. zezette dit :

    Je viens de lire le communiqué de l’Ordre infirmier qui se positionne en faveur de cette non obligation pour une jeune diplômée de devoir « faire ses preuves » sur le terrain avant d’accéder à la formation spécialisante d’IBODE. Le tout initié par toujours les mêmes personnes que sont monsieur Amouroux et monsieur Amouroux, à la fois responsable du SNPI ci dessus nommé et non moins président de l’Ordre infirmier de Paris. Quand il n’est pas aussi sociétaire de l

    • zezette dit :

      a MNH et accessoirment infirmier en disponibilité de la FPH depuis des lustres. Ce qui revient à dire quil ne sait plus de quoi il cause.
      Allez donc expliquer à des infirmières auxquelles des formations spécialisantes sont refusées depuis des années pour des motifs tous aussi foireux les uns que les autres, que des jeunes diplômées dont la formation est décriée par presque l’ensemble de la profession vont avoir la possibilité de faire 5 années d’études sans participer ne serait ce que 2 ou 3 ans à l’effort des infirmières qui reviennent sur leurs repos, qui ont des heures supp et des rtt à ne plus savoir qu’en faire, j’en passe et des meilleures.
      Que ces malfaisants qui contribuent à discréditer notre profession infirmière auprès des pouvoirs publics et des autres acteurs de la Santé se taisent et retournent sur le terrain du soin auprès des patients !
      Que l’Ordre infirmier cesse donc de répondre amen à toutes les conneries qui sont publiées y compris sur l’épilation au laser, je ne doute pas un seul instant que les contre ordre vont avoir beau jeu de rebondir sur ce genre de positionnement, qui n’est pas la priorité. J’avais quelques espoirs d’une union de la profession aux balbutiements de l’Ordre infirmier. Maintenant et après avoir vu toujours ces personnes, toujours les mêmes, à l’oeuvre je ne peux que m’incliner devant la demande d’abrogation.

    • Noat dit :

      Moi même conseiller ordinal d’un département et d’une région. Je suis professionnelement IADE en CH. Je m’oppose farouchement à cette prise de position qui na été dirigé par Mme Chantal LEVASSEUR membre du CNOI et ancienne présidente de l’UNAIBODE., qui à l’intérieur du CNOI prône une suprématie de la spécialité IBODE par rapport aux autres et surtout vis à vis des IDE.
      Pourquoi je suis opposé à cette position de l’ONI d’abord parce qu »elle émane directement du CNOI et qu’elle ne respecte pas les règles démocratiques que tout institution doit être garante.
      Ensuite, sur quelle base cette reflexion a-t-elle été prise ? Nul ne le sait
      Enfin, je m’insurge sur l’attitude de l’UNAIBODE qui fait valoir ses réseaux ministériels plutôt que d’avoir eu, comme cela aurait du être, une concertation avec les syndicats, les associations professionnelles et surtout, je me répète, d’affronter les différentes spé, alors que la démarche est la même.
      En conclusion, comme élu de l’Ordre des Infirmiers je prends position mais je crois toujours en la force que peut avoir cet Ordre si l’on change le mode de gouvernance et que les professionnels infirmiers se l’approprient.
      Merci de m’avoir lu

  6. totofb dit :

    Mouais, à mon avis le débat va plus loin que la simple rivalité Ide /vs/ Ibode en salle d’intervention… Cela veut dire que pour former une professionnelle en bloc opératoire il faudra 5 annees… Et que formation faite, va arriver en salle d’intervention une Ibode mouture LMD qui n’aura jamais ete dans un service actif en tant que responsable de ses actes. Nous allons voir déba

  7. NADPAT dit :

    J’ai vu un article sur les IBODES voulant revaloriser leur profession, ce que je trouve tout à fait normal. Par contre, elles n’ont pas changé, il faut qu’elles dévalorisent les IDE dans les blocs, qui sont très compétentes. Après les aide-opératoires il y a quelques années, maintenant autour des IDE. Je travaille dans un bloc ou il y a un mélange, IDE, aide-opératoires et IBODE, tout le monde s’entend très bien, nos IBODE n’ont pas la grosse tête et ne nous accusent jamais « elles » d’être incompétents au point de mettre le service en danger. REVALORISER LEUR METIER OUI, MAIS ATTENTION A NE PAS ALLER TROP LOIN

  8. HALTE AU GAG ! dit :

    ce qui signifie, concrètement, qu’une licenciée en catégorie A jeune diplômée qui gagne déjà plus qu’une « un peu plus ancienne » aura la possibilité d’enchaîner presque 5 ans de formation sans avoir mis les pieds et faire ses preuves dans un service de soins, pendant que « la dite un peu plus ancienne » attend depuis des années que sa demande de formation continue/professionnelle soit acceptée ?

    bravo iznogoud, on voit que çà fait des années qu’il n’a pas été au contact du terrain …

    qu’en pense l’oni ?

  9. delph. dit :

    Merci Thomas de parler un peu de nous !! En effet comme le dit Pauline, les jeunes diplomés IDE ne sont pas obligés d’enchainer les 2 formations mais reprendre une formation qualifiante après plusieurs années de travail n’est vraiment pas evident, ça permettrait aux personnes qui souhaitent choisir ce métier de ne pas perdre leur motivation……. encore faudrait-il que notre métier soit vraiment expliqué aux étudiants IDE pour qu’ils aient envie d’enchainer directement les 2 formations.

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