
Il se dit préoccupé que, conformément au décret périnatalité, les infirmiers évoluant en réanimation ou néonatologie n’aient actuellement pas obligation d’avoir suivi une spécialisation d’IPDE. « Je vois de jeunes infirmier.e.s diplômé.e.s d’État qui ne sont jamais passé.e.s par ces services. La solution ? La “solution”? Les ‘’doubler’’ quelque temps, avec les moyens du bord », assène-t-il, une solution qui est loin de le rassurer sur la qualité des soins et la sécurité des patients.
D’ailleurs, le rapport de la cour des comptes relatif aux infirmiers de l’AP-HP, publié il y a quelques jours, confirme ces inquiétudes. « Les puéricultrices conjuguent un absentéisme plus élevé et un taux de rotation rapide, ce qui peut être interprété comme un signal d’alerte », peut-on y lire.
Une députée interpelle Agnès Buzyn
Malheureusement, malgré ces problématiques, « nous sommes au point mort concernant la question de la réingénierie de la formation. Du coté du gouvernement, c’est le silence radio, le dernier contact remontant à l’été 2018 », déplore Charles Eury.
Pourtant, les différents représentants de l’association en région comme au niveau national ont sollicité et ont été sollicités par leurs députés respectifs, notamment à l’occasion de la publication du livre blanc (« 92 propositions d’évolution de la spécialité d’infirmier(e) puéricultrice(teur) pour garantir la santé des enfants », publié à la fin de l’année 2018.
Selon le président de l’ANPDE, la problématique des infirmières de pratiques avancées (IPA) a probablement éclipsé leurs propres revendications. Ainsi, il se dit ravi de l’intérêt de la députée Sophie Auconie (Indre-et-Loire), qui a sollicité une question écrite Agnès Buzyn sur la formation et le rôle prépondérant des infirmières puéricultrices diplômées d’Etat (IPDE). Cette dernière « a bien compris les enjeux de la prévention précoce », estime Charles Eury.
Dans sa question écrite, elle a rappelé en préambule la Grande Conférence de Santé de 2016 et la mesure 13 « Confier – à moyen terme – aux universités l’encadrement pédagogique des formations paramédicales ». Allant dans le sens des revendications de l’ANPDE, Sophie Auconie a rappelé « la particulière technicité du métier qui nécessite une spécialisation à l’issue de la formation socle de 3 ans qui ne délivre, quant à elle, aucune unité de formation spécifique pour travailler auprès des enfants. » Ainsi, la députée préconise que la formation IPDE soit reconnue par un Master 2.
Du côté de l’ANPDE, Charles Eury a le sentiment du travail accompli. « Les nouveaux référentiels, quasi finalisés, sur lesquels nous avons travaillé, ont évolué. Nous avons continué à travailler d’arrache-pied avec les écoles, afin de fournir un modèle qui correspond aux évolutions de la profession. » Et d’être prêts en cas de sollicitation soudaine du ministère de la Santé.
Delphine Bauer









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