«Il n’y pas de mots pour décrire, c’était un cauchemar ». Samira, infirmière à l’hôpital central de Tripoli, le plus grand du pays, ne se remettra jamais de cette journée du 20 août.
Ce jour là, à l’aube, les rebelles, appuyés par l’OTAN, entrent dans la capitale libyenne. «J’étais la seule infirmière présente à l’hôpital, raconte timidement cette soignante de 40 ans. Une partie de mes collègues avait fui avec leurs familles au début de la guerre et d’autres ne pouvaient pas sortir de chez eux car des combats se déroulaient dans leurs quartiers ».
Ainsi, quand les premiers blessés, rebelles et loyalistes, arrivent, « c’est la panique car il ne reste que 7 ou 8 médecins dans tout l’hôpital». «Je n’avais jamais été confrontée à ce type de cas, souffle l’infirmière. Le service de traumatologie était complètement dépassé, les deux chirurgiens opéraient à tour de bras des blessés par balles ou des patients qui n’étaient même plus reconnaissables car victimes de tirs à l’arme lourde».
Impossible pour Samira de prendre le temps de souffler: l’unique infirmière de l’hôpital passe donc quarante-huit heures sans dormir. «Il y avait des gens partout, des blessés, des familles, des militaires, il n’y avait pas de place pour se reposer en silence », raconte Samira, de grosses cernes sous les yeux.
A cause de l’afflux de blessés, la soignante libyenne devra rester cinq jours sur place, sans pouvoir rentrer chez elle. Mais au fil des jours, à mesure que les rebelles avancent dans la capitale, la situation s’améliore…
Des dizaines de volontaires se pressent à l’hôpital
Nous sommes le sixième jour de la libération de Tripoli et les combats se poursuivent dans le sud de la ville, mais la partie est déjà perdue pour les forces loyalistes qui reculent inexorablement.
Les blessés arrivent donc moins nombreux et la plupart du personnel médical, incapable de sortir de chez lui les premiers jours, a pu rejoindre l’hôpital. «Des centaines de volontaires se présentent ici chaque jour, ajoute le docteur Marwa, un médecin généraliste arrivée à l’hôpital il y a deux jours. Malheureusement ils n’ont aucune formation médicale, ils veulent bien faire mais quelques fois ils sont plus handicapant qu’autre chose car ils restent sur place au lieu de rentrer chez eux».
Ce n’est pas le cas d’Hayat, 25 ans et d’Aicha, 22 ans, toutes deux jeunes infirmières. «Nous sommes arrivées ce matin, affirme la première. Avec ma famille nous avions fui en Tunisie, nous ne sommes rentrés qu’hier chez nous ». Et Aicha d’ajouter: «Nous aidons un peu, mais il y a suffisamment de personnel maintenant (20 infirmières ont rejoint l’hôpital, ndrl), les vrais problèmes sont la pénurie d’eau et les coupures d’électricité».
Et pourtant, malgré les difficultés de ravitaillement, Hayat, Aïcha et Samira sont aux anges… «C’est très dur pour les familles qui ont perdu un proche et tout n’est pas encore stabilisé dans le pays, mais nous avons gagné et cela nous donne le sourire», se réjouit Hayat. Aïcha résume: « nous sommes enfin libres!».
Leila Minano
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beau témoignage…..