Répondre aux urgences de la population est le cœur de la mission des infirmières et infirmiers du SAMU 69. Au cours de leurs sorties, ils prodiguent les premiers soins urgents pour maintenir la vie et soulager la douleur. Ils assurent aussi les transferts entre hôpitaux.
« Vessie vide, ventre plein ! ». Pour Loïc Juvigny, infirmier au SAMU du Rhône, cette devise est riche de sens : « on se fait avoir une fois, mais pas deux ». L’« Appel général », signe du déclenchement d’une sortie SMUR, structure mobile d’urgence et de réanimation, peut résonner à tout instant dans les murs bétonnés du pavillon de l’hôpital Edouard Herriot. 24h/24, 7j/7, cinq équipes, en moyenne, sont sur le pont pour répondre aux appels urgents de la population.
« Ce que j’aime dans ce boulot », raconte Anne-Sophie Dufaud, IDE, « c’est que tu ne fais jamais la même chose. Même les douleurs thoraciques, qui sont un peu le fonds de commerce du SAMU, ne se finissent jamais pareil ».
Près de cinquante-cinq infirmiers forment les rangs du service, réparti sur quatre sites des Hospices Civils de Lyon et de l’aéroport de Bron. Karine Mangavel a eu la chance de l’intégrer il y a quelques mois « après avoir fait 25 ans de réa ». Souvent, « c’est un rêve de longue date ». Sur un poste miroir, au bout d’un an, elle pourra alterner entre réanimation et SAMU. Comme elle, Delphine Jomard constate que ses collègues ont « tous le même profil, une bonne expérience en réa ou aux urgences ». Le poste exige une maîtrise des gestes techniques, du matériel, mais aussi « une grande capacité d’adaptation et une vue globale des patients », d’autant qu’ils couvrent tous les âges de la vie, « de la réanimation du prématuré au centenaire ».
Faire partie du SAMU « c’est aussi participer à la régulation, au centre de réception et de régulation des appels », raconte Alison Douss, une des ARM (prononcer « arme »), assistante de régulation médicale. Dans la minute, les agents doivent « évaluer la gravité et le risque vital en moins de 45 secondes, c’est le « Lucky Luke ! ». Ensuite les appels sont dispatchés et les secours déclenchés au cas par cas. Au milieu de la vingtaine de soignants de cette salle aux panneaux réducteurs de bruit, les infirmiers ont un poste bien défini : prendre uniquement les appels des pompiers. Emmanuelle Meli répond pour « leur donner la direction à prendre. Ici on sort de sa zone de confort, c’est dynamisant et on a un vrai rôle ».
Vers une montée en compétences et en responsabilités
Sur le terrain, une étroite coopération s’est aussi développée entre infirmiers et ambulanciers. « C’est un peu les hommes de l’ombre alors qu’ils ont un rôle essentiel. » Dans le cadre d’un protocole de coopération, « ils peuvent préparer certaines drogues sous notre responsabilité, c’est très cadré ».C’est d’ailleurs une des raisons qui a poussé Issam Bacha, ambulancier depuis cinq ans aux HCL, à s’inscrire en Institut de formation en soins infirmiers (IFSI). « On est imprégné de la façon de faire des infirmières en les côtoyant, j’ai envie d’apprendre davantage ! »
Le couple ambulancier-infirmier fonctionne encore mieux pour les T2IH, qu’on appelle les sorties « secondaires », à l’inverse des « primaires » où une présence médicale est pour l’instant impérative. Sous la volonté du chef de service, le Pr. Karim Tazarourte, les choses vont peut-être évoluer. « Il y a dix ans, jamais on ne nous aurait dit qu’on fera peut-être des primaires, mais avec le manque de médecins… », observe Véronique Bénat, la plus ancienne du service. Même si rien n’est acté pour l’instant, la réflexion est bien dans les tuyaux pour des situations précises et protocolisées où l’accompagnement médical se ferait au bout du fil.
Texte et photos : Bastien Doudaine/Collectif Relief/Hans Lucas
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