Plan Santé 2022 : redéfinition du référentiel formation des aides soignants, réactions du Cefiec

Plan Santé 2022 : redéfinition du référentiel formation des aides soignants, réactions du Cefiec

Le mardi 18 septembre 2018, le gouvernement a dévoilé son plan santé 2022. Parmi les 54 mesures qu’il contient, la mesure numéro 38 prévoit la réingénierie des formations des aides soignants. Martine Somelette, présidente du Cefiec (Comité d’entente des formations infirmières et cadres) se réjouit de cette volonté gouvernementale.

Cela fait plusieurs années que les pouvoirs publics envisagent la redéfinition du référentiel de compétences et de formation des aides-soignants. Le projet devrait bientôt voir le jour, comme le plan Santé 2022, annoncé en septembre, le prévoit.

Depuis 2014 déjà, un collectif associatif composé du Cefiec[1], le Geracfas[2], le Ceepam[3], l’Andep[4], et le Gardefa[5], s’est constitué. « Nous avons décidé de travailler en amont sur les évolutions souhaitées», explique Martine Somelette, présidente du Cefiec. Objectif ? « Apporter des éléments de réponses au gouvernement pour repenser la formation des aides-soignants de sorte qu’elle réponde mieux aux réalités d’exercice d’aujourd’hui », continue-t-elle. Si le collectif n’a pas encore été auditionné sur cette question précise, il a été entendu lors d’une audition organisée par la ministre des Solidarités et de la Santé, Mme Agnès Buzyn, au début du printemps 2018, au sujet des métiers liés au vieillissement de la population, dont fait partie celui d’aide soignant. « Apparemment, ce que nous avons dit n’a pas été oublié», se réjouit-elle. Un meilleur suivi et des passerelles entre les métiers

Le dernier référentiel de formation des aides soignants, toujours en vigueur, date de 2006. Bien qu’il ait été établi selon l’approche compétences, il présente « quelques défauts» admet la présidente du Cefiec. Surtout il ne correspond plus aux réalités du métier.

Pour y remédier, le collectif s’est accordé sur quatre points. Première évolution souhaitée : instaurer le tutorat durant le stage clinique des étudiants aides-soignants et développer le suivi pédagogique tout au long de la formation pour mieux accompagner l’acquisition des compétences. Deuxième proposition : mettre en place un portfolio pour évaluer les étudiants, non plus sur une mise en situation à un moment T, mais tout au long de leur cursus.

Ensuite, le collectif souhaiterait la mise en place d’un socle commun de connaissances pour l’enseignement des métiers d’une même filière. « Différents métiers interagissent avec les aides-soignants, notamment en Ssiad ou en Ehpad», précise Martine Somelette. Par ailleurs, un tel socle commun de connaissances faciliterait les passerelles professionnelles, entre les auxiliaires de vie et les aides-soignants par exemple. Enfin, dernier point : selon le collectif, le nouveau référentiel de formation des aides-soignants devrait proposer des contenus de connaissances sur des préoccupations actuelles.

Si cette annonce va dans le bon sens et répond à un souhait de longue date concernant la formation initiale, Martine Somelette souligne l’importance de la formation continue. «Il faut que les aides-soignants puissent régulièrement suivre des formations pour rencontrer d’autres personnes, prendre de la distance, se ressourcer, peaufiner leurs compétences…», soutient-elle. Surtout que la formation continue favorise également l’évolution de carrière avec l’acquisition de nouvelles compétences. Reste plus qu’à être entendus par le gouvernement…

Alexandra Luthereau

[1]Cefiec : Comité d’entente des formations infirmières et cadres

[2]Geracfas : Groupe d’Études de Recherche et d’Action pour la Formation d’Aides-soignants

[3]Ceepam : comité d’entente des écoles préparant aux métiers de l’enfance

[4]Andep Association Nationale des Directeurs d’École Paramédicale

[5]Gardefa : l’association des instituts de formations d’ambulanciers

Aucun vote pour le moment.
Please wait...

Soyez le premier à laisser un commentaire !

Réagir