Plaidoyer du SNIA pour des infirmiers anesthésistes en SMUR

Quand les IADE sont contraints de quitter les SMUR

A partir du mois de janvier 2018, il n’y aura plus d’Infirmiers anesthésistes au SMUR de l’hôpital d’Avranches-Granville (Manche). Ces derniers seront remplacés par des infirmiers diplômés d’Etat ayant suivi une courte formation complémentaire. Cette décision prise par la direction du centre hospitalier qui fait face à des difficultés financières, suscite l’incompréhension des IADE concernés et du SNIA (Syndicat National des Infirmiers anesthésistes). 

Quand les IADE infirmiers anesthésistes sont contraints de quitter les SMUR
© Natacha Soury / ActuSoins

Nous sommes encore interpellés par des décisions scandaleuses de certaines directions hospitalières choisissant de remplacer les personnels paramédicaux spécialisés à la médecine d’urgence par des infirmiers de soins généraux et parfois à la demande des ARS sous prétexte de retour à l’équilibre financier“, regrette le SNIA, évoquant notamment le cas des SMUR du centre hospitalier d’Avranches-Granville.

Il faut dire qu’à partir de janvier 2018, les infirmiers anesthésistes de cet établissement ne se consacreront qu’aux blocs opératoires. 

A l’origine de la décision : la direction du centre hospitalier, contrainte par l’ARS de faire des économies. Certains infirmiers, qui remplaceront les IADE, ont déjà reçu leur formation complémentaire pour prendre la relève. 

Rédaction ActuSoins

Vers une nouvelle spécialisation d’infirmier urgentiste ?

Ce cas de déqualification du personnel présent intervient alors qu’un rapport sénatorial évoque la piste d’une nouvelle spécialisation d’infirmier urgentiste. Un vrai coup dur pour le SNIA, qui tient à rappeler que “les IADE sont des paramédicaux spécialisés à l’anesthésie-réanimation, la médecine d’urgence et la prise en charge de la douleur.

Pour le syndicat, hors de question donc de voir des infirmiers diplômés d’Etat prendre leur place – comme ce sera le cas au centre hospitalier d’Avranches-Granville -, ou même, à termes, des infirmiers spécialisés qui n’auraient pas la même qualification et le même cursus. “Certains médecins urgentistes demandent la création d’une nouvelle spécialité infirmière. Cette demande tend bien à prouver l’insuffisance de formation pour ce type d’activités et la justification de la priorisation des IADE dans les SMUR soulignée dans l’article 4311-12 du Code de la Santé Publique“. 

Pour le SNIA, “il n’est point besoin de créer une nouvelle spécialité infirmière“. Pour les urgences intra-hospitalières, le syndicat préconise d’améliorer l’unité d’enseignement dédiée à l’urgence présente en formation initiale. Concernant les urgences extrahospitalières, “la spécialité existe déjà” avec les IADE, “ce qui n’empêche pas les infirmiers en soins généraux de participer aussi à ces activités laissant le choix au médecin régulateur du SAMU d’envoyer les équipes les plus adaptées en fonction de la détresse“. 


161 réactions

  1. on marche sur la tete

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  2. Les IADE ne sont pas formées pour et afin de faire du SMUR. Elles sont formées pour faire de l’anesthésie …

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  3. Veronique Chardaire Barrel

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  4. Lol , tu sembles bien informé c est certain ?

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  5. je te remercie Mr Lede de rappeler l’essentiel, « le savoir de quoi on parle ». Concernant les IADE l’autonomie est forte, elle augmente avec le temps et augmentera encore dans le domaine de la prise en charge perioperatoire, par contre elle exigera toujours que cette autonomie s’exerce sous la responsabilité d’un médecin anesthésiste (garantie d’un exercice conforme aux connaissances des médecins qui ont la formation pour ça, leurs études de médecine). Au SMUR, pas d’anesthésistes, et des référentiels médicaux totalement différents de ceux liés au péri-opératoire ….
    Après un IADE devrait pouvoir changer de travail s’il le souhaite et redevenir IDE pour faire un autre travail que le travail d’IADE par exemple au SMUR … mais on comprend que l’employeur ne souhaite payer que sur la base de la grille infirmière …

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  6. Je préfère voir les bonnes compétences dans les bons lieux au bon moment. Je préfère que les ministères successifs allouent des moyens suffisants à la formation initiale et prennent en compte ces compétences reconnues.

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  7. Oui on marche sur la tête si on réduit l’IADE à une IDE capable d’intuber, ça ce serait très réducteur et dévalorisant pour les IADE qui sont bien plus que ça ….

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  8. Pour avoir fait les 2 (SMUR en tant qu’IDE puis en tant qu’IADE), je suis d’accord globalement. Il est vrai et soyons très honnêtes qu’une grande partie des interventions SMUR est “malheureusement” mal régulée (pour diverses raisons qui ne mettent pas en cause les régulateurs mais les choix budgétaires ou la défense des intérêts non pas des patients mais des différents moyens de secours, privés, SDIS, SAMU). Sortir en tant qu’IDE, IADE sur une hypoglycémie, un bouffée délirante, une “conjugopathie”, des douleurs intercostales (prises pour un infarctus), un poivrot, de la spasmophilie etc. c’est un brin inutile et ne requiert pas de compétences particulières. Restent les “vraies” missions d’intérêt public avec un pronostic vital engagé. Là, et là vraiment la notion de compétence entre en jeu. Il n’est pas question de mettre en avant, nous travaillons “tous sous la responsabilité de”, c’est une évidence, un paramédical travaille toujours “sous la responsabilité de”. Il vaut mieux s’intéresser aux compétences, celles présentes dans l’équipe qui se déplace. 2 paramètres sont alors à prendre en compte:
    – la nature de l’intervention
    – le centre smur qui intervient
    —————————–
    Une intervention avec plusieurs victimes, plusieurs pronostics vitaux engagés, sans qu’un plan blanc ne soit déclenché, je choisis l’IADE, les yeux fermés.
    Une intervention dans de nombreux smur de périphérie composés d’urgentistes parfois “fraichement” formés, je choisis l’IADE, les yeux fermés.
    L’IDE a des compétences reconnues et fait du très bons travail en SMUR. Ton expérience le prouve et il faut la replacer dans son contexte…Le centre SAMU dont tu as fait partie était composé de médecins aguerris, expérimentés, pour un bon nombre anesthésistes de formation. Le nombre de sortie journalières était conséquent pour occuper 4 équipages.
    Les IDE, sur Toulouse, n’étaient pas reconnues pendant très longtemps et jugées “inutiles” jusqu’en 1992 ! Les IADE ne sont arrivés que bien plus tard et de façon maladroite. l’IDE a eu du mal à faire sa place et reproduit parfois envers les IADE ce q’elle a du vivre à son arrivée.
    L’IADE, de par sa formation, de par son expérience journalière dans l’utilisation de matériels, de drogues et de techniques a un niveau de compétence (bien) supérieur à celui d’une IDE…Oui, c’est une réalité, il reste cependant un paramédical. Certains urgentistes, dans des centres périphériques refusent de sortir avec une IDE et choisissent systématiquement l’IADE, tant qu’ils ont encore ce choix.
    Il n’est pas question ici d’opposer IDE et IADE mais bien de reconnaitre, j’insiste, des compétences et de les déployer judicieusement, là où l’utilité et le service rendu au patient ne dépend pas de choix économiques ou de querelles politico-administratives.

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  9. Ben oui….à l’époque c’était très rare les iade …ils etaient bien contents de nous trouver

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  10. Vous dites cela mais vous avez pratiquez l’anesthésie sans être IADE en faisant fonction de… c’était pire! Une autre époque…!

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