Hémodialyse à domicile : une qualité de vie de retour !

Hémodialyse à domicile : une qualité de vie de retour !

Les infirmières référentes en formation sur l’hémodialyse à domicile de l’hôpital Tenon (Paris) ont présenté, le 29 octobre, cette innovation méconnue, démonstration par leurs patients à l’appui. A la clef, un plus grand confort de vie et une fonction rénale renforcée.
©Emilie Lay Nina, une patiente (à gauche), s'autodialyse, en compagnie de Françoise, infirmière référente en formation sur l'hémodialyse à domicile.
©Emilie Lay
Nina, une patiente (à gauche), s’autodialyse, en compagnie de Françoise, infirmière référente en formation sur l’hémodialyse à domicile.

Installée dans la cour d’honneur de l’hôpital Tenon, Nina commence à s’auto dialyser, sous les regards attentifs d’une autre malade et de Françoise Delestre, infirmière référente en formation sur l’hémodialyse à domicile.

Le 29 octobre, elle organisait avec ses collègues des portes ouvertes, afin de présenter cette technique, proposée depuis fin 2012 à Tenon. 25 patients en bénéficient aujourd’hui.

Le principe ? Le générateur de dialyse est fourni par l’hôpital et les poches de dialysat ainsi que le reste du matériel sont livrés à domicile par l’AURA (association pour l’utilisation du rein artificiel).

Montage de la machine, autoponction, restitution du sang… Les malades effectuent chez eux tout le travail habituellement réalisé par les soignants. L’hôpital Tenon utilise pour cela deux modèles de générateurs : le Nxstage de la société Théradial et le S3 de Physidia, sur le marché depuis deux ans.

Pour autant, pas question de laisser les patients sans surveillance. Ils reviennent une fois par mois à l’hôpital pour un bilan et une dialyse sur le générateur du service. « Entre temps, ils nous appellent souvent, simplement pour donner de leurs nouvelles ou bien s’ils rencontrent un problème », relate Tatiana Joseph-Rose, également infirmière référente.

« Cela allonge l’espérance de vie »

Les patients peuvent ainsi s’hémodialyser six jours par semaine pendant 2h à 2h30, au lieu de trois fois par semaine à l’hôpital en séances de quatre heures. Les bénéfices se révèlent nombreux.

« Plus autonomes, les patients prennent part à leur thérapeutique. La dialyse quotidienne améliore la fonction rénale, poursuit Tatiana Joseph-Rose. Ces patients sont donc moins hypertendus et leur régime alimentaire et hydrique, moins strict. Cela allonge aussi leur espérance de vie », dans l’attente d’une greffe de rein.

La qualité de vie est restaurée pour ces malades qui peuvent retravailler à temps plein. La fatigue disparaît : « J’ai même repris le sport ! », se réjouit Nina.

Mais avant d’en arriver là, les volontaires doivent suivre six semaines de formation dispensées par les infirmières, afin de connaître sur le bout des doigts le fonctionnement du générateur, les règles d’hygiène et le tri des déchets à risque infectieux. Il existe aussi des critères de sélection : sont notamment exclus les malades souffrant d’antécédents cardiaques lourds et ceux qui vivent seuls.

Tous rencontrent un(e) diététicien(ne) et un(e) psychologue une fois par mois. « Introduire tout cela dans le milieu familial reste difficile. Les patients sont d’abord enthousiastes devant les effets bénéfiques, relate Françoise Delestre. Mais après un an, on observe une sorte de burn-out du patient, qui  risque d’abandonner. » 

Emilie Lay

 

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