Elle arrive sur le lieu de rendez-vous, intriguée par l’entretien auquel elle a accepté de participer. Florence Ambrosino a pourtant l’habitude des journalistes. Depuis plus de 3 ans en effet, elle représente la promo des infirmières de pratique avancée et n’hésite pas à promouvoir cette nouvelle filière auprès des médias. Filière que peu de personnes, – y compris les professionnels – comprend encore.
Cette fois, Florence est prévenue : il s’agira bien d’aborder le sujet de la pratique avancée, mais sous forme d’un portrait, et non d’une interview ou encore d’un article de fond. Et ça, pour elle, c’est bien nouveau. « Parler de moi ? » interroge-t-elle.
« En ce moment, ma vie se résume à mon métier. Je travaille sans relâche et mes journées sont longues. Entre mon nouveau poste de coordinatrice pédagogique à l’Institut de Soins Infirmiers Supérieurs et mon implication parallèle pour la pratique avancée, je n’ai pas une seconde. Mais j’aime ça et c’est important pour moi » explique Florence.
Peu de place pour une vie perso et une implication sans limite dans son job ? Soit. De toute façon, l’idée de l’entretien en tête-à-tête face à la mer – Florence habite Marseille – était bien de parler de la pratique avancée des infirmières.
Pratique avancée infirmière : un objectif de 12 000 infirmières formées
« Après l’adoption de la loi sur la modernisation du système de santé – promulguée le 26 janvier 2016, ndlr -, il devrait y avoir environ 12000 infirmières formées dans les prochaines années » explique Florence.
« Pour l’instant, nous ne sommes qu’une centaine à avoir suivi et validé le master en sciences cliniques infirmières qui mène à cette fonction ». Une fonction, qui jusqu’à présent n’était pas reconnue officiellement, et qui représente une véritable troisième voie d’évolution pour les professionnels souhaitant élargir leur cercle de compétences.
« Avant, quand vous souhaitiez évoluer tout en bénéficiant d’une reconnaissance de vos compétences approfondies ainsi que d’une revalorisation salariale, il n’y avait que deux voies possibles : devenir cadre de santé ou se spécialiser».
« L’ouverture d’une troisième voie avec la pratique avancée permettra aux infirmiers d’exercer un nouveau métier, avec une fiche de poste et un salaire qui vont avec et dans le cadre de textes réglementaires stricts. En termes de compétences, ces infirmiers diplômés pourront notamment prescrire certains traitements et certains examens complémentaires, sans que cela fasse partie d’un protocole de coopération, qui contrairement à la pratique avancée est une délégation d’actes ».
Pratique avancée infirmière : une autre approche du métier
Plus que de militer pour une fonction légale qui se situerait entre celle de l’infirmière et celle du médecin, Florence préfère aborder le sujet sous l’angle de la prise en charge globale des patients.
“C’est une autre approche du métier. On peut exercer différemment. On n’est pas obligé d’effectuer un acte prescrit par un médecin sans se poser plus de questions que ça. On peut élaborer des plans de soins personnalisés, travailler sur des diagnostics infirmiers, ouvrir le champ sur tout l’environnement du patient, sur ses attentes. C’est ce qui est passionnant dans cette fonction”
“Voici ce que je donne toujours pour exemple, et cela rejoint la démarche des infirmières en éducation thérapeutique : On ne prend pas en charge une plaie, mais bien un patient porteur de plaie. C’est à dire qu’il faut prendre en considération le passé du patient, son entourage, ses croyances, ses peurs, en fondant sa pratique sur des données probantes. L’infirmière de pratique avancée sera là pour cela. Elle se chargera de faire le lien et de contacter les différents intervenants mais aussi de s’interroger sur les envies et les besoins réels des patients. Elle exercera aussi un leadership d’équipe” explique Florence.
Cela se fait déjà. “Certains hôpitaux ont des postes dédiés à ce positionnement et à cette expertise infirmière. Mais il fallait vraiment légiférer tout cela, pour une meilleure reconnaissance de ces fonctions complémentaires indispensables ».
Un parcours rythmé par des rencontres
Pendant 20 ans, Florence a exercé avec enthousiasme son métier. En libéral, cheminant d’appartement en appartement, elle s’intéressait aux patients et à leur bien-être. Le déclic « Pratique avancée », même si à l’époque cela ne portait pas encore ce nom, lui est venu lors d’une première formation sur la consultation infirmière, suivie un peu par hasard.
C’était en 2008. « Dans cette formation, j’ai rencontré des professionnels exceptionnels. Ça a provoqué un réel chamboulement de ma vision du métier ». C’est alors qu’elle a commencé à changer. Intégrant un réseau de santé en qualité d’infirmière coordinatrice, puis l’Institut de Soins Infirmiers Supérieurs, elle a mis a profit son expérience et a toujours continué à se former et à former ses pairs. Et ce n’est pas fini.
Malika Surbled
Article paru dans le numéro 19 d’ActuSoins Magazine. Pour recevoir ActuSoins magazine chez vous (trimestriel), c’est ICI
Florence Ambrosino en 7 dates :
1984 : obtient son DE,
2008 : se forme à la consultation infirmière,
2008 : intègre le réseau ILHUP,
2010 : obtient un D.U plaies et cicatrisation,
2013 : obtient un master en Sciences cliniques infirmières,
2014 : participe à des groupes de travail pour la HAS,
2015 : devient coordinatrice pédagogique pour ISIS formation.
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Margaux Glbd le fameux master!!! On reprend les études?
Ca serait super si tu pouvais faire
Ça, vas y je te soutiens moralement
Bisous
Gaëlle Riviere : un p’tit master après le DE ou bien ?
N’importe quoi
Elle Sah
Je crois qu’il faut d’avantage mettre en avant et faire reconnaître notre technicité. Il y a déjà tellement de domaine dans lequel l’IDE reste trop souvent le sous-bal terne du médecin. Il faut nous concentrer sur notre nomenclature et notre rôle propre. Plus on développera de filière différente en soins infirmiers et plus ce sera dilué, exceptionnelle et non visible !!!! Je ne pense pas que le fait de passer un master en science infirmière va changer quelque chose vis à vis de notre profession, de sa reconnaissance auprès des autres pro de la santé
Euh j’ai l’impression qu’on ne prend pas en charge le patient dans sa globalité si on a pas ce diplôme ??? Je comprend pas trop la ?!
Merci de vos encouragements. Effectivement peu d’applications concrètes à ce jour, mais je reste confiante avec l’effet levier de la loi de santé. Va s’ajouter un article qui va paraître pendant le salon infirmier sur la “revue hospitalière de France” (FHF) dans lequel je suis un peu plus sur le concret . Pierre après pierre, le chemin se construit et ouvre une voie pour la promotion du métier infirmier… tous les infirmier ont à y gagner, c’est une valorisation globale de l’activité. Il faut bien à un moment donné ouvrir une brèche, même si c’est casse gueule. … 🙂 (Y)
c est l avenir notamment pour le premier recours ou les pathologies choniques… après peu d applications concrètes pour l instant
Félicitations amie go on 🙂
Bravo à toi Florence une belle avancée pour toutes les Ide de France. Un exemple à suivre!! Un véritable objectif
Bravo à vous toutes et tous d’avoir ouvert cette nouvelle voie indispensable à notre évolution des pratiques.
Merci encore d’être actif pour faire reconnaître notre profession.
Sophie Iris Valerie Bouillaguet
D’accord avec certains, il faut se réjouir de ce que certaines infirmières arrivent à obtenir et la voie que cela ouvre tant à celles d’entre nous qui suivront ce chemin qu’aux autres qui ont des revendications pour leur propre paroisse 😉
En pratiques avancées on recule !!!
Camille
Ce qui devrait déjà être reconnu pour les puéricultrices