Le baromètre, réalisé à partir des données de 2021 issues d’une enquête auprès des établissements adhérents à l’Opco, de la compilation de données de la statistique publique et des données propres de l’Opco, chiffre notamment les besoins en personnel, les départs, la mobilité des salariés, mais aussi les causes des tensions sus-citées.
Il établit un premier constat : 64% des établissements déclarent des difficultés de recrutement. Les plus significatives concernent la branche de l’hospitalisation privée où la quasi-totalité des établissements déclarent être concernés (88%). Ces besoins se concentrent particulièrement dans les métiers du soins : ils représentent 46 000 des 72 000 postes vacants.
Les deux métiers en tension avec le plus de postes à pourvoir sont d’ailleurs aussi les métiers les plus exercés dans le secteur : les aides-soignants (15 483 postes à pourvoir, soit 9,2% de l’effectif total des AS) et les infirmiers diplômés d’État (14 652 postes à pourvoir, soit 13,1% de l’effectif total des IDE).
Malgré des volumes plus restreints, des tensions très fortes sont recensées au regard du poids des postes vacants dans les effectifs totaux pour plusieurs métiers, dont celui d’infirmier de bloc opératoire (557 postes, soit 86,7% de l’effectif total), de psychiatre de l’enfant et de l’adolescent (42%), d’orthophoniste (42%) et de médecin généraliste (34%).
La pénurie principalement en cause
Pour la plupart des métiers les plus exercés, la pénurie de candidats avec le diplôme recherché est la principale explication aux difficultés de recrutement, indique le baromètre.
Elle est particulièrement marquée pour les métiers du soins : aide-soignant (87,3%), médecin généraliste (84,1%) et infirmier (83,3%).
D’autres causes sont mentionnées : le déficit d’attractivité du secteur ou de l’activité de l’établissement, la situation géographique de l’établissement, la rémunération ou encore les conditions contractuelles (durée de contrat, horaires…)
Les solutions adoptées
Face aux difficultés de recrutement, des « solutions » et des démarches ont été adoptées par les établissements répondants, pour assurer la continuité des soins. La réorganisation du travail est la première solution mise en place (61% des établissements), suivie de la création de CDD et de « contrat-jour » (47%), des heures supplémentaires (47%) , du recours à l’intérim (47%), du recours à des « faisant-fonction » (20%), du recours à d’autres métiers que le métier souhaité (19%), du recours à des libéraux (15%), du rappel des personnels en congés (13%), de la dérogation conventionnelle, comme la reprise de l’ancienneté (9%) et du recrutement de personnels avec un diplôme étranger (6%).
Côté démarches, la collaboration avec Pôle emploi, les missions locales ou les écoles sont les plus déployées (61%). Viennent ensuite la gestion d’un vivier de candidats (39%), la prise en charge de formations diplômantes pour les salariés (38%), l’amélioration de l’intégration des nouveaux arrivants (34%), le recours à l’alternance pour former aux métiers de l’établissement (34%), la mutualisation de personnels entre les établissements (34%), l’animation de portes ouvertes et le job dating (17%).
Rédaction ActuSoins
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La part des recrutements jugés difficiles a plus que doublé en sept ans
Hormis pour les médecins, la part des recrutements jugés difficiles a plus que doublé en 7 ans sur les métiers suivis dans une enquête de Pôle emploi, indique le baromètre.
Elle a été multiplié par près de 2,5 sur les métiers d’agent de service hospitalier et d’infirmier.
Les causes des départs (144 779 départs en CDI en 2021) sont également chiffrés : démissions (54%) retraite (14%), rupture conventionnelle (10%), licenciement pour inaptitude (7%)…
Par ailleurs, la branche de l’hospitalisation privée affiche un turn-over de 16% en 2021, ce qui « peut être considéré comme un taux élevé », indique le baromètre. Le secteur dans son ensemble, enregistre un turn-over de 13%, ce qui « se situe dans la moyenne haute des secteurs économiques en France ».
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