Projet « Magnet » à Roubaix : quand l’hôpital repense le recrutement face à la pénurie de soignants

Projet « Magnet » à Roubaix : quand l’hôpital repense le recrutement face à la pénurie de soignants

Pour faire face au manque de personnel, le centre hospitalier de Roubaix a mis en place une politique de recrutement plus attractive depuis le début de l’année. Les résultats sont satisfaisants.
© hxdbzxy/ ShutterStock

Nous avons totalement changé notre vision et nos méthodes de recrutement, explique Guillaume Couvreur, Directeur des Ressources Humaines (DRH) du Centre hospitalier de Roubaix. Avant, quand on publiait une offre pour un poste d’infirmier, il y avait beaucoup de candidatures. Mais avec la crise des ressources humaines, ce n’est plus le cas… C’est donc à nous d’aller les chercher.”

Depuis un an, le Centre hospitalier de Roubaix a mis en place le “projet Magnet”. L’objectif est de rendre l’établissement de soins plus attractif pour attirer davantage de candidats, recruter plus facilement et ensuite fidéliser.

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Mieux communiquer auprès des jeunes générations

Ce projet s’articule autour de plusieurs axes pour mieux faire connaître les métiers, mais aussi le cadre et les conditions de travail proposés par le Centre hospitalier de Roubaix.

Pour séduire les jeunes générations, un groupe Instagram a été mis en place. Il est géré par une vingtaine de salariés,  appartenant à différents pôles, qui sont chargés de le mettre à jour régulièrement : actualités, initiatives, quotidien des soignants, etc. “L’objectif est de communiquer différemment et d’impliquer directement le personnel au recrutement, poursuit Guillaume Couvreur. Avoir des effectifs au complet n’est pas seulement l’enjeu du DRH, c’est celui des 3.000 salariés du Centre hospitalier de Roubaix car les conditions de travail de tous dépendent de la qualité et de la quantité de personnes que nous arriverons à recruter.

 

Travailler avec les IFSI extra-frontaliers

L’hôpital communique et recrute depuis plusieurs années dans les Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) du territoire de la métropole lilloise.

Mais le projet Magnet va plus loin, avec des journées de job dating ou celles portes ouvertes, mais aussi une présence dans les IFSI extra-frontaliers. “Nous sommes en train de tisser des liens avec les IFSI belges pour être attractif aussi vis-à-vis de la Belgique, détaille Guillaume Couvreur. À temps de travail égal, la rémunération est plus élevée en France, mais beaucoup ne le savent pas. À l’hôpital, on leur donne la possibilité de faire des heures supplémentaires au lieu de prendre leur réduction de temps de travail (RTT). Ainsi, ils pourront même avoir un salaire plus important qu’en Belgique.”

 

Soigner l’intégration des infirmiers

Mais une fois les infirmiers recrutés, le dernier axe du projet Magnet vise à réussir leur intégration avec des formations d’adaptation à l’emploi (FAE) mises en place dans différents services. Ainsi, quand un salarié commence dans un service, il a un temps dédié pour s’y adapter et maîtriser le poste.

La durée prévue va de deux à trois semaines dans les services traditionnels jusqu’à trois mois dans les services plus spécifiques comme la dialyse ou la réanimation. “L’objectif du projet Magnet était de recruter 50 infirmiers, nous sommes à un peu plus de la moitié et nous devrions l’atteindre totalement d’ici à la fin de l’année”, se félicite Guillaume Couvreur.

 

Des perspectives d’évolution de carrière

En parallèle, le Centre hospitalier de Roubaix mène des actions structurelles de longue date pour attirer et fidéliser le personnel. Depuis cinq ans, chaque année, dix aides-soignants peuvent se former dans un IFSI pour devenir infirmiers. L’hôpital finance et, en contrepartie, ils doivent y travailler pendant les cinq années suivantes. “C’est un gros levier d’attractivité car le soignant a des perspectives d’évolution, indique Guillaume Couvreur. Nos infirmiers peuvent évoluer vers d’autres métiers : cadre de santé, infirmier anesthésiste, IBODE, puéricultrice…

 

Des embauches en CDI

Un protocole d’accord a aussi été signé avec les syndicats pour que, sur les postes en tension, les nouveaux salariés ne soient plus recrutés en CDD mais directement en CDI. Au bout d’un an, ils deviennent stagiaires de la fonction publique, puis l’année suivante fonctionnaires. “Nous avons aussi obtenu de la direction que les étudiants fassent leur stage dans les services où ils voudraient être intégrés, indique Jacques Adamski, Secrétaire Général de la CGT des Hospitaliers de Roubaix. Les mesures prises par le Centre hospitalier de Roubaix vont dans le bon sens, même si la stagiarisation devrait se faire dès l’embauche. Néanmoins, le problème de fond reste le même : le marché est fermé et il n’y a pas assez d’infirmiers formés.

 

Diane Cacciarella

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