Consultation : les infirmières aussi efficaces que les médecins ?

Consultation : les infirmières aussi efficaces que les médecins ?

Les infirmières sont capables d’assurer des soins réservés aux médecins. Et dans certains cas, elles font mieux ! C’est ce que vient de démontrer une étude réalisée par le Dr Mireia Fàbregas de l’Institut Català de la Salut (Barcelone).

Consultation : les infirmières aussi efficaces que les médecins ?

L’étude a inclus 1.461 patients adultes reçus en consultation pour une demande dans la journée, soit par un médecin généraliste (142 médecins généralistes), soit par une infirmière (155) pour des problèmes de santé de « faible » complexité.

Deux critères ont été retenus : le niveau de résolution des symptômes des patients et leur niveau de satisfaction, deux semaines après la consultation.

Publiés dans l’édition du 21 mars du Journal of Advanced Nursing, les résultats révèlent que les infirmières ont su résoudre avec succès 86,3% des cas, un taux similaire à celui atteint par les médecins.

Dans la majorité des cas (72.14%), les infirmières n’ont pas eu besoin de consulter un médecin. Elles ont été plus efficaces quand il s’agissait de brûlures, de blessures et de prise en charge de la diarrhée aiguë mais moins sur la prise en charge du mal de dos, des infections respiratoires aiguës bénignes et sur l’incontinence urinaire.

Selon le Dr Fabregas, « cela s’explique par le fait que ces cas exigent des examens physiques plus complexes qui ne font pas partie de l’exercice quotidien des infirmières » .

Le niveau de satisfaction des patients est aussi similaire entre les patients ayant consulté une infirmière et ceux qui ont été reçus par un médecin. Plus de 40 % se disent en revanche indifférents lorsqu’ils sont interrogés sur leur préférence en cas de problème de santé bénins.

« Cette étude pourrait contribuer à réduire les résistances au changement, du côté des médecins, des infirmières mais aussi de la population en général » et à améliorer l’efficacité du système de santé, expriment les auteurs de l’étude.

Les infirmières sont donc capables…mais le veulent-elles ? Cette question reste en suspens. En France, la réponse est même franchement négative : 85 % des infirmières et cadres sondés en janvier 2013 sont opposés à des transferts d’actes, en l’absence de formation validante et de reconnaissance statutaire et salariale.

Claire Dubois