
Suite aux évènements tragiques révélés ces derniers mois – l’affaire Naomi Musenga notamment -, le métier d’ARM s’est retrouvé sous les feux de la rampe. Ils seraient 2200 en France à occuper cette fonction au sein des SAMU. « Mais ce chiffre reste approximatif », précise Patrice Beauvilain, secrétaire général de l’UNARM[1]. Car derrière ce dernier, ne se cachent pas uniquement des titulaires de la fonction publique mais aussi des personnes embauchées en CDI ou encore en CDD. Selon les dernières statistiques de l’association, 10% d’entre eux seraient dans ce cas.
Une pratique sans diplôme
Mais ce n’est pas la seule difficulté. Il existe aussi un problème inhérent à la formation initiale. En effet, « La formation des ARM est très disparate sur le territoire », explique le Dr François Braun, président de SUdF[2].« Elle se fait en fonction des SAMU ».
La formation est hétérogène, car non régie par un texte de loi. Il n’existe pas non plus de diplôme d’Etat.
« Nous réclamons une formation initiale nationale sanctionnée par un diplôme ainsi qu’un décret de compétence régissant notre métier. Une formation initiale homogène permettrait ainsi à un ARM d’être recruté par n’importe quel SAMU et cela contraindrait les établissements de santé à recruter des personnes diplômées », explique M. Beauvilain.
Un statut d’administratif et non de professionnel de santé
A l’heure actuelle, c’est le décret du 14 juin 2011 qui régit le métier d’ARM. Les professionnels sont intégrés dans le corps des assistants médico-administratifs à l’instar des secrétaires médicales.
« Nous souhaitons que notre métier soit aussi reconnu comme profession de santé à part entière » explique M. Beauvilain. Et d’ajouter : « Certains argumentent que nous nous ne pouvons pas être reconnus comme profession de santé car nous ne sommes pas proches du patient. Alors que nous faisons partie de la chaine de soins ». SUdf abonde dans le même sens : « Il faut reconnaitre les ARM comme métier de santé et intégrer l’ensemble des professionnels existants dans cette filière », insiste le Dr Braun.
La réponse tant attendue du ministère
M. Beauvilain souligne : « Nous souhaitons rencontrer le ministère. Mais toutes nos demandes sont restées sans réponse. Nous attendons une décision politique. Le problème c’est qu’il n’y a pas une réelle volonté de leur part de changer les statuts ».
En ce qui concerne SUdF, le Dr Braun modère : « Nous avons fait des propositions, remises au mois de Juillet. Le document concerne la professionnalisation du métier d’ARM. Certes le ministère se fait attendre, mais c’est qu’il faut pouvoir caler cela dans la grande réforme des métiers de la santé. »
Il faut en effet répondre à de nombreuses questions. Quel sera le nombre d’ARM à former ? Par qui ? Comment ? Seront-ils intégrés dans un système LMD ? Et rattachés à une UFR de médecine ?
Pour ce qui est du rapport, ce dernier évoque une formation en deux ans alternant théorie et pratique avec des stages en milieu hospitalier, le tout sanctionné par un diplôme.
Flavie Peribois
Pour aller plus loin
Accélérer la modernisation de la régulation médicale pour répondre aux défis de la santé, (Mai 2018)
Lire aussi sur ActuSoins :
Affaire Naomi Musenga, le parquet ouvre une enquête préliminaire (mai 2018)
L’assistant de régulation médicale (ARM) : métier et avenir (juillet 2018)
[1]Union Nationale des Assistants de Régulation Médicale
[2]SAMU-Urgence de France
Améliorez la cicatrisation de vos patients avec le B.a.-ba de la CICA. Pour disposer d’un mémento sur la cicatrisation, récemment actualisé et enrichi des dernières recommandations sur l’Hygiène des Plaies, nous vous invitons à télécharger gratuitement le B.a.-ba de la Cica. Pour le télécharger (c’est gratuit), rien de plus simple. Rendez-vous sur le lien ci-dessous : | |
---|---|
Télécharger votre guide dès à présent |
Prévention du risque de perte d'autonomie : formation e-learning | |
---|---|
Détecter et prévenir la perte d'autonomie chez la personne âgée à domicile. En savoir plus |
Soyez le premier à laisser un commentaire !