Dix IFSI de Bretagne et l’université de Rennes 1 proposent depuis cette rentrée une toute première licence en sciences pour la santé mention « sciences infirmières » qui permettra aussi aux étudiants d’obtenir un DEI à l’issue des trois années de formation. Une formule d’universitarisation approfondie de la formation infirmière expérimentée jusqu’en 2026.
Les quelque 900 étudiants de première année des IFSI publics d’Ille-et-Vilaine, des Côtes-d’Armor et du Morbihan ont faire leur rentrée début septembre dans le cadre d’une expérimentation d’universitarisation des études en sciences infirmières.
L’organisation choisie par l’université de Rennes 1, avec les IFSI, se déploie dans une licence en sciences pour la santé option « sciences infirmières » dans laquelle l’intégration entre enseignements universitaires et infirmiers est la plus poussée.
A l’issue des trois ans, explique Mathilde Garry-Bruneau, chargée de mission sur l’universitarisation des sciences infirmières à l’université de Rennes 1, « les étudiants qui valident les ECTS nécessaires obtiennent deux diplômes : le diplôme d’Etat d’infirmier et une licence en sciences pour la santé », (contrairement au DE qui n’est officiellement reconnu qu’au « grade licence »). En plus du DE, indique-t-elle, « la licence pleine et entière leur permettra de postuler plus facilement à un master qu’avec le seul grade licence ».
Les parcours universitaires auxquels cette licence leur donne accès sont ainsi beaucoup plus nombreux. Par ailleurs, à l’issue de la première année de cette licence d’accès santé (LAS), quelques places sont réservées en études de médecine aux étudiants qui répondraient aux exigences de l’accès à cette filière.
60 ECTS universitarisés
Sur les 180 ECTS que compte cette licence, un tiers (60) est « universitarisé ». Ils passent donc sous l’égide de l’université et sont enseignés par des professeurs universitaires. Une grande nouveauté qui a nécessité en amont une coordination exceptionnelle des 10 IFSI entre eux, d’une part, et avec les universités Rennes 1, Rennes 2, de Bretagne sud et l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), d’autre part.
Les unités d’enseignement (UE) concernées portent par exemple sur les processus inflammatoires et infectieux, les processus dégénératifs et les défaillances organiques, le droit et la vulnérabilité, la santé publique, l’anglais, etc. Elles représentent 100 heures en première année.
Les partenaires pédagogiques ont travaillé au sein d’un groupement hospitalier d’établissements qui regroupe les 10 IFSI, explique la chargée de mission. Pour chaque UE universitairisée, un « pilote » cadre formateur d’IFSI et un « pilote » enseignant côté université ont conçu ensemble le contenu des enseignements afin qu’ils se déploient de manière uniforme. Ces UE seront majoritairement dispensées en distanciel mais les cadres formateurs des IFSI animeront des séances de travaux dirigés (TD).
L’ingénierie de ces UE a nécessité aussi une harmonisation des pratiques d’évaluation : un processus complexe tant les modalités réglementaires d’évaluation et les calendriers diffèrent entre IFSI et universités.
Même volume de stages
La moitié des cours théoriques (soit un tiers des ECTS) qui restent sont enseignés dans les IFSI et concernent le cœur de métier infirmier. Ces UE ont une dimension plus « professionnalisante » et portent par exemple sur l’hygiène, les soins de confort, le raisonnement clinique… Les 60 autres ECTS concernent les stages, dont le volume et le cadre sont identiques à ce qu’ils étaient auparavant, dans le cursus infirmier classique.
Par ailleurs, les étudiants peuvent s’inscrire dans un programme de tutorat par des étudiants en santé de l’université de Rennes 1, qui comprend une prérentrée à distance, des forums, des webconférences, l’accès à des polycopiés de cours et l’organisation de deux examens blancs.
Géraldine Langlois
Un cursus similaire à Paris
La faculté de Santé – Université Paris Cité inaugure aussi cette année une licence sciences pour la santé, parcours « sciences infirmières », a-t-on appris sur le réseau social Linkedin. Ce cursus permet l’obtention, après trois années à l’université, de la licence doublée du DE. A suivre de près…
Rédaction ActuSoins
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Je trouve bien dommage que l’innovation principale de cette Licence soit occulté : le cursus commun de 48 ECTS sur les 60 de la licence avec les professions de reeducation (kiné, ergo, podo).
Certes l’harmonisation entre IFSI est un travail importznt et nécessaire, mais le travail de synchronisation entre 4 référentiels de formation (ide, 2008, ergo, 2010, podo, 2012, kiné, 2015) est probablement une vraie avancée dans l universitarisation / intégration des formations paramédicales.