Réintégration des soignants non vaccinés : plusieurs organisations médicales et infirmières s’y opposent

Alors que le ministre de la santé et de la prévention a annoncé la semaine dernière qu'il suivrait l'avis de la Haute autorité de santé de lever l'obligation vaccinale des professionnels de santé contre la Covid-19, de nombreuses organisations représentatives des soignants s'offusquent.

Réintégration des soignants non vaccinés : plusieurs organisations médicales et infirmières s’y opposent

"Maintenir l'obligation vaccinale Covid pour les soignants est un impératif éthique. Les soignants ont une responsabilité envers leurs patients et la société dans son ensemble de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger la santé publique. Refuser de se faire vacciner va à l'encontre de cet impératif éthique et peut avoir des conséquences graves pour la santé publique", a ainsi jugé le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI CFE-CGC), à la parution de l'avis de la HAS.

Pour le SNPI, pas question donc, de prendre acte de cette annonce. "Il n'est pas acceptable de confier la santé des patients à des professionnels qui, en refusant la vaccination, expriment une méfiance importante envers la science et la médecine fondée sur des preuves. Cela irait à l'encontre des valeurs du soin et de la confiance nécessaire dans la relation de soins. La crédibilité de soignants fait barrage aux dérives et thèses conspirationnistes".

Même son de cloche du côté des représentants médicaux : l'Académie nationale de médecine a ainsi réitéré ses réticences après l'annonce du ministre. "Les prises de position parfois polémiques exprimées en faveur ou en défaveur de l'obligation vaccinale ne doivent pas faire oublier que le métier de soignant n'est pas un métier comme un autre et qu'il impose un engagement moral et respectueux du principe 'Primum non nocere'",a-t-elle réagi dans un communiqué.

Du côté des kinésithérapeutes, le discours est également similaire "La prise de position de la HAS semble de nature à fragiliser l'acceptabilité des diverses obligations vaccinales et leur acceptation par la population en général", a estimé leur ordre. "Le refus de se vacciner de certains professionnels de santé doit interroger sur leur compréhension de leur mission de santé publique, d'information des patients et des objectifs affichés de la vaccination quant à la protection, non pas individuelle mais générale de la population", a-t-il ajouté.

La FHF et la FHP "prennent acte"

Les organisations représentant les établissements de santé, privés (FHP) et publics (FHF) ont chacune déclaré "prendre acte" de l'avis de la HAS et de la décision du gouvernement, sans les cautionner pour autant.

La FHF continuera de "fortement recommander la vaccination" contre le Covid, et elle conserve une "position affirmée" sur l'efficacité des vaccins a-t-elle tenu à souligner.

"La vaccination est indispensable pour les personnes à risque, notamment les personnes âgées et les personnes immunodéprimées, et très importante pour les professionnels qui exercent à l'hôpital, davantage exposés aux contaminations", rappelle-t-elle.

Sollicitée par les journalistes du média APMnews, la FHP a également déclaré accepter la décision et a aussi rappelé que le "vaccin reste fortement recommandé".

Elle a souligné que "seuls 0,3% des effectifs infirmiers", en France, n'ont pas été vaccinés contre la Covid. "En réalité, la fin de l'obligation vaccinale concerne tellement peu de soignants qu'elle ne changera rien au problème de pénurie de personnel auquel l'hospitalisation, publique comme privée est confrontée", a-t-elle  commentée.

L'annonce de la levée de l'obligation vaccinale ne devrait de toute façon pas être suivie de mesures immédiates, puisque des modalités opérationnelles de réintégration doivent être trouvées par le gouvernement, en avec les différents ordres professionnels, les organisations syndicales et les fédérations. La levée de l'obligation devra aussi faire l'objet d'un nouveau décret.

Une autre proposition de loi abrogeant l'obligation vaccinale a été déposée par des de la Nupes le 21 mars. Elle sera examinée en séance publique le 4 mai à l'Assemblée nationale.

Rédaction ActuSoins

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Réactions

4 réponses pour “Réintégration des soignants non vaccinés : plusieurs organisations médicales et infirmières s’y opposent”

  1. Honhil dit :

    « ….Pour le SNPI, pas question donc, de prendre acte de cette annonce. « Il n’est pas acceptable de confier la santé des patients à des professionnels qui, en refusant la vaccination, expriment une méfiance importante envers la science et la médecine fondée sur des preuves….. »
    Seuls les idiots font aveuglement confiance à la Science. Un homme averti sait se remettre en question et doit avoir un esprit critique, quitte à être minoritaire !

  2. DeVal dit :

    Sans remuer le couteau dans la plaie concernant la vaccination, les suspendus ont été maltraités par les pouvoirs publics.

    On peut ne pas partager leur refus, on a même le droit d’être choqué par leur volonté de refus le vaccin contre la COVID-19. Par contre, on a pas le droit de laisser des gens sans ressources car peu importe le comportement des soignants à l’égard de la vaccination, cela ne méritait EN RIEN de les priver de chômage voire de RSA ! C’est ce qui s’est passé Mesdames & Messieurs !

    J’ose espérer que la dessus, tout le monde sera d’accord ! Sinon, c’est que la situation est plus grave que je ne le pensais. Dans d’autres secteurs d’activités, cela se termine en pugilat un truc pareil.

    Cela va se payer banco niveau attractivité de la filière professionnelle médicale & paramédicale dans tous les cas (déjà mise à mal par des années d’austérité, d’aggravation des conditions de travail) car cela a véhiculé selon moi une image catastrophique de la gestion RH (ou l’absence de gestion devrait-on dire) des différents CHU qui ont suspendu des soignants sans accompagnement minimum. Je ne souhaite pas polémiquer mais juste exprimer ce point précis.

    J’en appelle à votre humanité si vous êtes en colère contre le comportement de certains suspendus. Aujourd’hui, la situation est encore plus catastrophique niveau RH qu’en 2019, qui était déjà une année difficile pour les professionnels de santé !

    J’en appelle à leur réintégration sur le champ ! Merci de m’avoir lu

  3. MajoiritéSilencieuse dit :

    Bonjour les soignants sont soit indifférent ou soit en faveur d’une réintégration de leurs collègues N.V car le besoin sur le terrain reste très fort, donc logiquement à part un dogmatisme dans la loi du V protecteur Universel de LA Covid. En toute logique je me répète la réintégration devrait être plus que jamais d’actualité mais à ce jour le bon sens et la réalité semble avoir quitté notre pauvre pays.
    D’ici plusieurs décennies et même avant si possible j’espère que le factuel s’imposera enfin.
    En attendant triste bilan de décideurs qui jouent à court terme leur vie celle des autres et celle d’après…

  4. David dit :

    Les avancées de la science démontrer que cette vaccination n’empêche pas la transmission entre autres.
    Le représentant de la science ( HAS) en France ainsi que dans l’immense majorité des pays de la terre considère que l’obligation vaccinal n’est plus nécessaire ,et des organisations qui ne parlent qu’en leur nom et non l’ensemble des professionnels qu’elle représentent reste figé sur des données qui ne sont plus d’actualités.
    Je me demande qui va réellement a ce jour a l’encontre de l’éthique de mettre a jour ses connaissances , »l’encontre des valeurs du soin et de la confiance nécessaire dans la relation de soin » etc
    La santé publique reconnaît que l’ industrie de l’agroalimentaire est néfaste pour la santé en faveur des profits ,mais mets des oeillères pour l’industrie pharmaceutique…..

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