Étudiants en soins infirmiers : 61% de diplômés sur la cohorte 2019/2022

Seulement 61% des étudiants en soins infirmiers de la cohorte 2019/2022 sont allés jusqu'au bout de leur parcours en validant leur DE, indique l'enquête annuelle du CEFIEC, publiée aujourd'hui. 

© ShutterStock

Cette enquête repose sur des données recueillies auprès de 152 IFSI.

Son principal enseignement concerne le taux de diplomation de la cohorte 2019/2022, c'est-à-dire l'ensemble des ESI de ces IFSI entrés en formation en 2019 : 60,90% ont été diplômés en juillet 2022. Aucun élément comparatif par rapport aux années antérieures n'est donné, note-t-on. 

La non-diplomation des étudiants de la cohorte (les 39,10% restant) s'explique par trois raisons différentes, indique le CEFIEC : le redoublement d'une des années d'étude, les suspensions (abandons, interruptions) et exclusions temporaires ou l'insuffisance d'ECTS en fin de cursus (il faut 150 ECTS pour être présentable devant le jury de DE, NDLR)

Au taux de diplomation, il faut ajouter 2,32 % d'étudiants issus de cohortes précédentes (redoublement, césure...). Il fine, le taux de réussite au jury final de juillet 2022 s'élève à 63,21%, fait savoir le Cefiec. 

Si les chiffres paraissent très bas, l'enquête montre en revanche qu'une  grande majorité des étudiants dont les dossiers ont été présentés au jury final ont bien été diplômés : sur 10 124 étudiants tout parcours de formation confondu présentés, 9452 ont obtenu leur diplôme, soit 93,6%. 

Des pistes d'évolution des formations

Crise sanitaire extrêmement éprouvante pour certains, profils des candidats différents, simple effet générationnel ? Les raisons d'une telle déperdition d'étudiants en cours de parcours feront certainement l'objet d'autres études. 

Celle-ci, se voulant factuelle et chiffrée, donne néanmoins des pistes d'évolution en matière d'attractivité et de fidélisation des étudiants en soins infirmiers. 

Le Cefiec préconise ainsi de travailler l'orientation des étudiants en soins infirmiers "dès le secondaire" et de "favoriser une réflexion commune" entre le corps enseignant et les formateurs d'instituts de formation en soins infirmiers pour "accompagner le projet d'orientation à destination des métiers du soin". 

Il préconise aussi d"intensifier l'information concernant les passerelles, de promouvoir les portes ouvertes dans les IFSI en les consolidant par des séances privées en partenariat avec des enseignants de classes de terminales. 

Il faudrait aussi, estime le Cefiec, "faire des étudiants en soins infirmiers des ambassadeurs" auprès des futurs étudiants et prévoir des dispositifs type "cordées de la réussite" pour favoriser la transmission de pair à pair, entre apprenants. 

Parmi les autres préconisations : prévenir l'obstacle du niveau scolaire insuffisant en organisant un dispositif de pré-rentée pour une remise à niveau, soutenir les étudiants vers la réussite, "en créant des ateliers de persévérance scolaire", valoriser le tutorat, accompagner la vie étudiante, faciliter l'accès aux besoins primaires des étudiants, réduire les délais de prise en charge pour les candidats bénéficiant d'une formation professionnelle continue. 

Rédaction ActuSoins

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Cohorte 2021/2024 : 18,15 % d'étudiants en moins entre la première et la deuxième année

L’enquête réalisée par le CEFIEC met aussi en lumière des chiffres concernant la cohorte 2021/2024 avec une déperdition d’étudiants entre la première et la deuxième année de 18,15%.

Ce taux de déperdition en formation représente 12,95% de suspensions (abandons, interruptions, exclusions temporaires ou définitives) et 5,20% de redoublements.

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Réactions

8 réponses pour “Étudiants en soins infirmiers : 61% de diplômés sur la cohorte 2019/2022”

  1. IADELAJOIE dit :

    Une réforme du programme s’impose… Inacceptables pression et charge de travail pour être ensuite si peu considéré ; inadmissible grille de notation des analyses de pratique, réflexivité poussée de façon absurde, (comme s’il fallait apprendre à se regarder marcher !) ; normes de rédaction obligatoires (ou perte de points !), une bibliographie n’est pas une webographie gna-gna-gna (re-perte de points !) ; des stagiaires abandonnés à des équipes épuisées. Universitarisation des études, quand la plupart des facs ferment en mai pour rouvrir en octobre… Oui, de quoi vraiment rebuter les meilleurs éléments, comme les plus faibles.

  2. Cédric dit :

    Etant actuellement en formation, je peux vous assurer que mon IFSI nous vend la profession du point de vue des bisounours. L’exercice réel est bien plus cruel. Est-ce tabou de dire la vérité aux étudiants qui vont prendre le mur en pleine face ? Beaucoup subissent de grandes désillusions.

  3. Clny dit :

    Effectivement je vois que beaucoup abandonnent pour différents types de maltraitance durant les stages professionnels(rappel: 5 semaines de 35h de stage au S1, 15 au S6 et 10 pr les 4 autres Semestres.) 1 semestre=5 mois et 15sem= 3,5 mois. Ou encore à cause du coût financier que cela demande, puisque les stages prennent 35h en moyenne par semaine(ne sont pas rémunérer) et que le reste du temps est dédié aux cours, TD, TPG..etc. et font bosser les ESI(Etudiants en Soins Infirmiers) près de 35h également en semaine seulement de cours et sans compter les trajets. Hors très peu ont les ressources financières pour faire ses études sans bosser à côtés ou bien se retrouvent à être épuiser entre les cours et les stages. Ainsi, il faut avoir un certain mental face aux visuels, un grand sang froid face aux patients qu’ils peuvent rencontrer, résistance à la fatigue, ainsi que de bonnes ressources financières pour s’engager dans cette formation, hors tout le monde n’est pas prêt à cela.

  4. Perrin dit :

    Bonjour,
    Revenir à une formation en Soins Infirmiers ne serait pas du luxe.
    Sortir l’accession à la formation de parcours sup en rétablissant le concours d’entrée, première phase de sélection ainsi qu’ en reprenant un parcours de formation encadré digne de ce nom. Une immersion en milieu professionnel plus équitable/aux heures de cours serait plus profitable, avec des objectifs de pratique professionnelle progressive définis à chaque stage… Remettre notre cœur de métier en exergue plutôt que vouloir faire des étudiants en Soins Infirmiers des petits médecins. Arrêter de jeter des Étudiants en pâture dans des services où ils ne verront jamais leur cadre de formation passer voir si tout va bien ou simplement venir les évaluer en pratique. Sans cela,je me demande comment ils peuvent être aidés dans la progression de leur formation. N’oublions pas nos obligations Savoir être, Savoir faire et faire Savoir… As

  5. Galinette dit :

    Avant il fallait un bac scientifique.
    Une prépa.
    Un concours.
    Interdiction de redoubler.
    Des mises en situation professionnelle.
    Des groupes de réflexion.
    38 mois d’études en continues.
    Des évaluations de 4h.
    Un TFE.
    Des pratiques en Ifsi.
    Une évaluation finale.
    Un an, voire deux de spécialité.
    J’ai fait passé des diplômes, des concours.
    J’ai eu la nouvelle vague d’élèves.
    Où va t on ?

  6. DeVal dit :

    39% de non-diplômés ? Et cela ne choque pas plus que cela au point où même le Président de la République l’a mentionné dans un de ses discours récemment ?

    Scandaleux que le contribuable finance tout cela pour un si faible résultat. A revoir.

  7. Barry dit :

    Je suis étonnée qu’à aucun moment on ne s’interroge au contenu de la formation. Est ce que ce ne serait pas aussi une des raisons de ce faible taux de continuité des études et d’obtention du diplôme.
    Ayant eu quelques élèves en formation je trouvais le contenu de cellle ci très loin du réel et l’eut préparation à ce réel inadéquate.

  8. Taboulet dit :

    Désolé mais on dit que des étudiants ne finisse pas . Mais il faut déjà avoir droits au bourse. 89 euro d octobre à juin . On ce demande comment on va faire .

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