Renoncement aux soins : une baisse de l’activité chiffrée par l’AP-HP

Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, les équipes de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris constatent une diminution significative du nombre de personnes admises dans les services d'urgence de ses hôpitaux pour des pathologies autre que le Covid-19 et une baisse importante de fréquentation des services d'oncologie notamment. 

Renoncement aux soins : une baisse de l'activité chiffrée par l'AP-HPDans un communiqué diffusé le 22 avril, l'AP-HP détaille : 

Du 15 au 30 mars, "le nombre d'appendicites prises en charge par coelioscopie a diminué de 35% par rapport à la même période en 2019". 

Au 14 avril, "le nombre d'accidents cardiovasculaires accueillis dans les services d'urgence est inférieur de 15% sur le 7 derniers jours par rapport à la même période l'an dernier; celui des cas de colique néphrétique de 23%". 

Au sein des différents hôpitaux de l’AP-HP, depuis la mi-mars 2020, "les passages aux urgences ont chuté de 45% pour les adultes et 70 % pour les enfants" par rapport à l’an dernier à la même période.

Depuis la mi-mars, les appels au SAMU non liés au COVID-19 "se sont réduits de 8%" par rapport à l’an dernier, indique l'AP-HP. 

"Cette baisse peut s'expliquer par les changements de mode de vie (baisse de la traumatologie, limitation de nos déplacements), du fait du confinement, ou de la fermeture des écoles, et par le départ d'Ile-de-France de certains habitants. Mais elle est aussi, vraisemblablement due au comportement des patients eux-mêmes voulant éviter de surcharger les services d'urgence ou à leur crainte de contracter à l'hôpital le Covid-19". 

Institutions et associations alertent sur les conséquences du renoncement aux soins

Tout comme l'AP-HP et plus généralement, les fédérations hospitalières (Fehap, FHF, et FHP),  l'association France Assos santé, l'Union nationale des professionnels de santé (UNPS) ainsi que Unicancer alertent sur les conséquences possibles du renoncement aux soins en France.

"Cette situation anormale inquiète les soignants et les responsables d'associations d'usagers, qui souhaitent rassurer et encourager les personnes malades qui en ont besoin à avoir recours aux soins. Les professionnels de santé sont mobilisés dans la lutte contre le Covid-19 mais le restent également pour la santé publique", explique un communiqué commun des organisations, daté du 22 avril. 

"Ces renoncements aux soins peuvent engendrer de graves dommages, particulièrement pour des pathologies chroniques ou aigües". 

Les six organisations rappellent "qu'il est essentiel de continuer à se soigner et que les autres pathologies existantes ne doivent pas être négligées". 

"L'unique préoccupation de l'ensemble des professionnels de santé, en ville ou en établissement de santé, reste la santé avant tout. Les établissements et les professionnels de ville accueillent les patients qui en ont besoin et prennent en charge leurs pathologies chroniques ou leurs soins urgents, tous les jours, dans tous les territoires, sans exclusion financière et dans le respect des consignes de sécurité (notamment séparation stricte des flux de patients covid et non covid). Le recours à la téléconsultation et aux téléskis est également possible et pris en charge par l'Assurance maladie", rappellent-elles. 

Rédaction ActuSoins

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