Grèves des libéraux et des cliniques : les inquiétudes

A cinq jours du début de la grève, quasiment aucun ordre de réquisition pour assurer la permanence des soins n'a encore été envoyé. 

Grèves des médecins libéraux et des cliniques : les inquiétudes

©Fotolia/herreneck

"Il y a eu sous-estimation du côté des conseils départementaux de l'ordre et des préfectures, c'est grave. Ils n'ont pas pris la mesure du mouvement qui vient. Ils se sont basés sur les listes  de garde établies pour la période des fêtes, sans tenir compte des fermetures liées à la grève",s'alarme Luc Duquesnel,  président de l'Union nationale des omnipraticiens français (UNOF), interrogé par le site Egora.fr"Il y a un véritable inquiétude pour la prise en charge des patients", s'inquiète le président de l'UNOF.

Les premières réquisitions commencent à arriver, ajoute le site Egora. On apprend ainsi que le préfet des Hautes-Alpes a signé deux arrêtés de réquisition pour la période du 24 au 29 décembre.

Epidémies de grippes et gastro...

La situation pourrait s'avérer problématique alors que le réseau Sentinelles annonce que le seuil épidémique pour les gastroentérites est en passe d'être dépassé, informe Allo docteur.

Selon le réseau Sentinelles, de 224 à 282 cas pour 100.000 habitants (95% de certitude) sont redoutés.  Avec une estimation moyenne de 253 cas pour 100.000 habitants, nous nous situons juste  au- dessous du seuil épidémique (269 cas pour 100.000 habitants).

Par ailleurs, Le Parisien souligne que « depuis novembre, la grippe saisonnière progresse : la semaine dernière, le nombre cas vus en consultation de médecine générale a atteint 77 cas pour 100.000 habitants, encore en dessous du seuil épidémique (168 cas pour 100.000 habitants) ».« Le seuil épidémique «pourrait être atteint entre le 25 et le 30 décembre», a prédit l'épidémiologiste Vincent Auvigne, consultant pour Celtipharm, cité par ce quotidien.

La moitié des SOS Mains dépendent des cliniques

De son côté, le Pr Emmanuel Masméjean, de l’hôpital européen Georges-Pompidou, dans le 15e arrondissement parisien (AP-HP) s'inquiète dans Le Quotidien du Médecin de l'impact de la grève des cliniques à partir du 5 janvier sur les urgences de la main alors que plus d’un « SOS Mains » sur deux est privé (36 sur 58).

Si tous se mettent en grève le 5 janvier, « les hôpitaux vont exploser », pronostique le Pr Emmanuel Masméjean.

Ce chirurgien orthopédiste redoute une saturation complète du système à Paris, où le public ne prend en charge qu’une faible part des urgences de la main (un cas sur dix, selon le Pr Masméjean).

« Il n’y a que deux hôpitaux publics spécialisés pour les urgences de la main en Ile-de-France, l’HEGP et Saint-Antoine. Si les cliniques privées ne prennent plus d’urgences, le système sera bloqué en l’espace de quelques heures. Quand le SAMU aura fait fois trois fois le tour du périphérique, il risque de déposer les cas urgents dans des établissements non spécialisés. Il existera bien sûr des risques importants d’amputations si les délais sont dépassés », assène Emmanuel Masméjean.

Rédaction ActuSoins

 

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