Le Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec) a produit en décembre un livre blanc sur l’évolution de leurs profils.
Le rapprochement des IFSI avec les universités a beau avoir commencé avant les expérimentations d’universitarisation plus poussées lancées en 2020, ces démarches impactent fortement les cadres formateurs des IFSI.
Sur le plan pédagogique pour certains car des unités d’enseignement (UE) ou parties d’UE sont désormais enseignées à l’université, au niveau de la collaboration entre IFSI et pour beaucoup sur le plan de l’identité et de la posture professionnelles.
Le collège des cadres formateurs du Cefiec, où toutes les régions sont représentées, s’est penché sur ces effets et a publié récemment un livre blanc qui « donne à voir les activités réelles des cadres formateurs et propose des perspectives en lien avec l’universitarisation », indique Marielle Boissart, vice-présidente du Cefiec en charge de la formation initiale.
Ce travail présente la synthèse et l’analyse de deux enquêtes menées en 2022 auprès de quelque 2000 formateurs. Ils ont été interrogés notamment sur les thématiques « qui composent leur cœur de métier : l’accompagnement des étudiants, l’innovation, l’ingénierie pédagogique et la collaboration (avec les étudiants, les universitaires et entre formateurs) », précise la vice-présidente.
Identité et posture
Les réponses montrent « que les sciences infirmières constituent le fil conducteur de l’activité des cadres formateurs sur ces quatre thématiques », ajoute-t-elle. Elles montrent aussi selon elle que l’universitarisation, à travers les questionnements « sur les savoirs à enseigner pour être garants de la professionnalisation des étudiants », interroge l’identité et la posture des cadres. Une de leur spécificité est affirmée : la place centrale qu’occupe la notion de raisonnement clinique dans leur activité, ajoute Isabelle Bayle, vice-présidente chargée de la recherche et de l’innovation.
Autre point saillant, poursuit Marielle Boissart : les modes de collaboration entre cadres formateurs d’IFSI et universitaires sur les UE universitarisées et leurs modes d’évaluation sont très variables selon les territoires. Sur certains, notamment là où l’universitarisation est très poussée, ils travaillent en co-construction mais dans d’autres, qu’ils soient concernés ou pas par une expérimentation, « on constate parfois une ingénierie très université-centrée, observe-t-elle. Cela interroge les modalités de pilotage pédagogique et l’équilibre dans ce pilotage ».
Pour Isabelle Bayle, l’universitarisation instaure « un changement conceptuel chez les cadres formateurs ». Elle les amène notamment à travailler beaucoup plus avec leurs pairs d’autres instituts, sur les contenus des cours et les modalités d’évaluation, et de partager une culture universitaire, parfois de la démystifier, car tous n’ont pas suivi un parcours à l’université, indique-t-elle. Selon les expérimentations, c’est aussi valable avec les formateurs d’autres disciplines comme la kinésithérapie ou la maïeutique. Une acculturation entre les IFSI et les universités se déroule également, dans les deux sens.
Cinq profils de formateurs ?
Au bout du compte, « l’universitarisation renforce la posture des cadres formateurs, dans leur cœur de métier, mais met en tension leur identité professionnelle », ajoute Marielle Boissart. Le collège des cadres du formateurs du Cefiec, dans son récent livre blanc, propose donc des évolutions dans le statut de ces professionnels, en lien avec la mission sur l’universitarisation des formations paramédicales menées par Christine Ammirati (ancienne conseillère du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche). Il propose que cinq profils de formateurs différents puissent contribuer à la formation des futurs IDE.
En plus des profils en mono-appartenance (cadre formateur en IFSI, enseignant chercheur à l’université), et de la bi-appartenance IFSI-clinique, les membres du collège estiment nécessaire que deux autres profils soient créés sous le statut de la bi-appartenance.
D’une part un statut de formateur relevant à la fois d’un IFSI et d’une université, avec un rôle accentué sur l’enseignement et la recherche et, plus stratégique, sur la cohérence de la gouvernance entre instituts et universités.
Et d’autre part un profil bi-appartenant entre l’université et le milieu clinique, « en charge de l’enseignement du raisonnement clinique, des projets de soins, de l’analyse des situations cliniques », précise Marielle Boissart, en lien avec la recherche.
Chacun contribuerait selon elle à la qualité de la formation et de l’accompagnement. Le collège de formateurs continue d’approfondir ce travail mais les propositions ont été transmises aux pouvoirs publics.
Prise en charge du patient ventilé en SSPI : formation e-learning | |
---|---|
Un programme spécialement conçu pour vous permettre de comprendre les principes de la ventilation mécanique et maîtriser l’utilisation des équipements. En savoir plus |
Simply Vitale : une solution simplifiée pour vos vaccinations. | |
---|---|
Le saviez-vous ? Dans Simply Vitale, vous pouvez facilement envoyer la note de vaccination vers le DMP pour garantir la traçabilité des vaccins injectés à vos patients. Découvrir Simply Vitale |
Soyez le premier à laisser un commentaire !