Pauline Bourdin, nouvelle présidente de la Fnesi au milieu des réformes infirmières

Pauline Bourdin, nouvelle présidente de la Fnesi au milieu des réformes infirmières

Pauline Bourdin a été élue présidente de la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (Fnesi) ce week-end. Elle met en pause son master de santé publique cette année pour assurer ce mandat alors que les travaux sur la refonte du métier est engagée et que ceux sur la réingénierie de la formation doivent être lancés.
Pauline Bourdin. © DR

Pauline Bourdin, qui a obtenu son DE cette année à Saint-Etienne, attendra l’année prochaine pour débuter son master 1 de santé publique à l’université de Clermont Ferrand  car elle se consacrera à sa nouvelle fonction de présidente de la Fnesi.

La jeune femme de 23 ans, originaire de Franche-Comté, a choisi de poursuivre ses études après l’IFSI pour pouvoir, ensuite, exercer son métier avec une forte dimension de prévention.

« Le système de santé est encore aujourd’hui plus orienté vers le curatif, observe-t-elle, et même s’il évolue, il y a beaucoup de choses à faire en matière de prévention. »

Pauline Bourdin a décidé de s’engager dans la voie infirmière quand elle était au lycée. À l’IFSI, elle s’est engagée dans l’association locale des étudiants, avant de devenir vice-présidente de la Fnesi chargée de la défense des droits et de la lutte contre les discriminations, au sein du précédent bureau de la fédération.

 

À l’heure des réformes

Elle vient d’être élue présidente à un moment particulièrement important pour la profession puisque les travaux sur la refonte de la profession infirmière et de ses missions sont déjà lancés – la Fnesi y participe – et que ceux sur la réingénierie de la formation – auxquels elle participera aussi – doivent leur emboiter le pas.

Elle compte ainsi oeuvrer à « l’intégration universitaire pleine et entière » des étudiants des IFSI, explique-t-elle, un sujet qu’elle connaît personnellement.

Au nom de la Fnesi, elle participera aussi aux travaux de la mission du Pr Christine Ammirati sur l’intégration universitaire des formations paramédicales, pour que le DE soit bien considéré comme une licence et pas seulement « au grade licence ».

Selon Pauline Bourdin, le fait que le diplôme d’État ne soit pas une vraie licence « bloque » certains jeunes diplômés qui veulent poursuivre leurs études en master. Si ce n’est théoriquement pas possible, « en pratique, beaucoup d’ESI jeunes diplômés sont refusés » à l’entrée des masters auxquels ils postulent, observe-t-elle, et « n’ont pas le droit de déposer un recours ».

La nouvelle présidente veut aussi s’appuyer sur les expérimentations d’universitarisation des études en IFSI menées actuellement et contribuer au développement des doctorats en sciences infirmières. Des projets évoqués dans la contribution de la Fnesi sur la réforme des études en sciences infirmières.

 

Universitarisation

Pauline Bourdin veut aussi travailler par ailleurs à la « refonte des méthodes d’enseignement (en IFSI, NDLR) en s’appuyant plus sur les méthodes universitaires ».

Son programme vise, par exemple, à promouvoir des UE plus transversales avec l’université pour certaines matières, à valoriser l’engagement des étudiants, à renforcer l’apprentissage des langues en IFSI ou encore à favoriser la mobilité internationale des étudiants via le programme Erasmus.

Une des priorités de la nouvelle présidente consistera aussi à promouvoir l’intégration, dans la formation des futurs infirmiers, du numérique en santé (un domaine qui a beaucoup évolué depuis le référentiel de 2009) mais aussi de la transition écologique et du bien-être étudiant.

Les cursus d’enseignement supérieur devront de toute façon intégrer les sujets relatifs à la transition écologique dans les études à partir de la rentrée 2025, souligne-t-elle, et les IFSI ne feront pas exception.

Quant au bien-être, il constitue pour Pauline Bourdin « un enjeu majeur dans l’attractivité de la profession et la fidélisation des infirmiers ».

Elle estime qu’il faut expliquer ces enjeux aux étudiants, dont l’emploi du temps ne permet pas toujours d’en dégager pour prendre soin d’eux, et d’intégrer des séances dans leur cursus.

Un peu à la manière de ce que la Fnesi propose lors des « semaines du bien-être » qu’elle organise régulièrement, et qui permettent aux étudiants de parler alimentation, de pratiquer des activités sportives ou de participer à des séances de sophrologie ou de relaxation. Au chapitre des droits et des intérêts des étudiants, « nous serons également très vigilants, indique Pauline Bourdin, à la réforme des bourses, qui va marginaliser les ESI car toutes les régions n’ont pas prévu d’appliquer la réforme. »

 

Géraldine Langlois

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