Alors que le projet de loi fera, à partir du 16 novembre, l’objet d’une dernière lecture à l’Assemblée Nationale, avant d’être adopté définitivement d’ici à la fin 2015, les pro-Ordre et les anti-Ordre se mobilisent.
Rappelons que lors de la première lecture à l’Assemblée Nationale, en avril dernier, 19 députés (sur 32 députés présents), avec en chef de file Annie Le Houérou (apparentée socialiste, Côtes-d’Armor), ont voté un amendement supprimant l’Ordre infirmier. Lors de la lecture au Sénat, cet amendement a été abandonné. De son côté Marisol Touraine est favorable maintien de l’Ordre infirmier. Cet amendement semble donc enterré.
Les grandes centrales et Resilience pour la suppression de l’Ordre
Si les grandes centrales syndicales représentant les salariés et le syndicat Resilience ont réaffirmé leur opposition à l’Ordre, l’ambiance était plutôt à l’apaisement, d’autant que depuis le report des élections à l’URPS, les syndicats d’infirmiers libéraux appellent désormais les futurs votants à s’inscrire (condition nécessaire pour voter ou être élu).
Selon le compte-rendu du syndicat Resilience “un questionnaire assez complet, envisageant toutes les possibilités sur l’avenir de la profession infirmière, avec ou sans ordre professionnel” a été présenté. Pour ce syndicat, il ressort de cette nouvelle initiative parlementaire “que le sujet de l’ordre infirmier que beaucoup croyaient scellé est de nouveau mis en avant” et que “rien n’est réglé”.
Il a eu comme principal soutien, lors de cette réunion, la député socialiste Annie Le Houérou, qui est venue réaffirmer publiquement ses convictions et son engagement contre ordinal
. Mais cette dernière se serait, selon plusieurs sources, éclipsée en milieu de réunion.
Du côté de l’ONI, qui n’était pas présent à cette réunion, mais avait été auditionné l’avant-veille, “la présence de tous les syndicats et l’organisation même de cette table-tonde illustre une prise de conscience de l’intérêt à disposer d’un Ordre. Cela bouge favorablement”, estime Karim Mameri, secrétaire général de l’Ordre.
Contre un Ordre pour les seuls libéraux
Selon Jean-Louis Bouvet, administrateur à l’Onsil (Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux) et présent à la réunion, “Jean-Louis Touraine a tenu un discours raisonnable et a souligné que l’Ordre infirmier est pour la profession, une opportunité pour se séparer de la tutelle des médecins”.
“Pour aller vers un développement de notre rôle propre, il nous faut une structure fédératrice. Si nous ne sommes pas capables de nous structurer, nous allons reculer”, estime ce représentant de l’Onsil.
La discussion aurait également porté sur un sujet qui fâche : l’obligation de la cotisation pour les salariés et le différentiel du tarif de la cotisation entre salariés et libéraux. “Nous ne voulons pas d’un ordre discriminatoire ou dans la pratique, les salariés pourraient s’abstenir d’y adhérer. Si il y a un Ordre, tous doivent y adhérer et cotiser”, affirme Jean-Louis Bouvet qui incite ses adhérents – tout comme la FNI – à s’inscrire mais sans payer la cotisation.
L’idée d’un ordre facultatif, soutenue dans le temps par Marisol Touraine, n’a donc guère d’adeptes parmi les syndicats .
21 associations pour la défense de l’ONI
Le jour même, Le Collectif d’associations pour le maintien de l’Ordre National Infirmier, qui compte 21 organisations (2), adressait une lettre ouverte aux députés afin que l’amendement visant à supprimer l’ONI, ne soit pas réintroduit.
« Nous avons besoin de structures qui permettent de réguler et d’accompagner la profession (…) Et d’autant plus besoin que nous nous engageons dans le virage ambulatoire. (…) Supprimer l’Ordre et confier aux services de l’Etat le contrôle de l’exercice de la profession, c’est mettre en danger une indépendance professionnelle garante de la qualité et de la sécurité des pratiques”, estiment les 21 signataires.
“L’institution ordinale est aujourd’hui la seule à même d’amener toute une profession vers les nouvelles missions et organisations que lui impose l’évolution du système de soins et de notre société”, ajoutent-il.
Cyrienne Clerc
(1) Fédération nationale des Infirmiers (FNI), Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI/CFE-CGC), Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil), Convergence infirmière, Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), Coordination nationale infirmière (CNI), Résilience et l’Intersyndicale contre l’Ordre (CFDT, CFTC, CGT, FO, SNICS, Sud, et UNS).
(2) AEEIBO, AFDS, AFET, AFIC, ANCIM, ANDEP, ANPDE , ANFIIDE, AsCISM, ASI, CEEPAME, CEEIADE, CEFIEC, CIF, CNI, FNESI, GERACFAS, GIT, SIDERAL Santé, SNPI et UNAIBODE
Pour, et (ds un souci d’indépendance) il vaut mieux qu’il soit financé par des cotisations.
POUR…. Effectivement il y a des choses à modifier, mais il me semble que ceux qui sont contre une organisation ordinale oublient que si n ous n avons pas d ordre infirmier nous retombées sous la coupe encore une fois de l ordre des médecins………… Déjà que c est l ordre de médecin qui décide encore de nos droit d exercer en cas de jugement alors c est-bon….. De plus l ordre ne peut pas fonctionner correctement, hormis les pb et erreurs connus au debut, puisque personne ne cotise…. Donc pas d argent pas d action….. Rendez vous compte du pouvoir que nous aurions si tous les ide de France se federaient dans l ordre……
Pour mais avec une cotisation symbolique…. Je suis syndiquée et quand je vois ce qu’ils font pour nous les syndicats…. Très amer, j’étais secrétaire d’un conseil de l’ordre départemental à l’époque de D Leboeuf, j’ai démissionné car pas d’accord avec la politique de harcèlement pour recouvrir les cotisations mais l’idéologie d’ une structure qui regroupe toutes les IDEs pour nous faire entendre, nous défendre sur la reconnaissance d’un diplôme, d’une licence réelle….. Bien sûr que c’est ce qu’il faut faire… On voit bien actuellement que ce qui est fait ne marche pas…..
contre et c’est m^me honteux qu’être pour .Pas grave je payerais pas ces gens là
Mme A. Chova…. En 1988, j’étais étudiante IDE, et j’étais dans la rue avec les ” vieilles IDES” comme vous dites, nous étions près de 200 000 et croyez moi…. Ça a bougé…mais vous…. Quand irez-vous dans la rue… Défendre ce beau métier et “manger” de la lance à incendie et des bombes lacrymogènes ????..
Sensuelle Julie : encore faut-il choisir le bon syndicat…
Laisser l’Ordre prendre un peu de pouvoir et vous allez voir la musique.
Niko Bro ce n’est pas vrai… j’en ai fait l’amer expérience…alors je préfère me faire représenter par l’ORDRE
Comment parler d’indépendance quand on sait que cet ordre n’existe actuellement que par le bon vouloir des politiques et des banquiers ?
9 ans de pseudo existence et l’on en est toujours à déblatérer sur son utilité : il est vraiment temps de passer à autre chose de moins sordide.
un tarif unique de cotisation
Il y en a qui veulent faire avancer les choses (sans autres précisions) et aussi avoir de la reconnaissance pour la profession et encore d’autres trucs de ce genre. Évidemment on pourrait s’en amuser et se dire que ce ne sont que de doux rêveurs, mais le problème est qu’ils ont voulu engager toute la profession dans leur utopie au point que nul ne puisse penser le contraire.
Il est vrai qu’au départ, ces grandes illusions auraient pu se transformer en euros sonnants et trébuchants (75 € X 600000 IDE par an), et que ceux-ci ont attiré des profiteurs de tout poil. Les choses n’ont donc pas pu avancer comme bon l’aurait souhaité ces visionnaires de la profession infirmière qui en sont réduits aujourd’hui à pleurer auprès des Députés pour qu’on ne leur enlève pas leur rêve de grandeur qui est devenu le cauchemar de toute une profession.
Ils auraient pu choisir une profession plus reconnue comme par exemple, astronaute, rock-star, danseuse étoile, etc…
L’ange ordinal est définitivement passé…