Les bénéficiaires du RSA de six communes de l’Hérault peuvent profiter du dispositif de « suivi santé » proposé par le CCAS de la ville de Mèze dans le cadre du Programme départemental d’intégration (PDI).
L’objectif ? Lever les freins qui handicapent le parcours vers le retour à l’emploi. « J’assure des permanences dans les communes avec lesquelles le CCAS a conclu des partenariats, explique Nathalie Meunier, infirmière du pôle social du CCAS de Mèze depuis novembre 2019, qui assure ce suivi santé. J’ai un bureau à disposition pour recevoir les allocataires, mais je peux aussi, si besoin, me rendre à leur domicile lorsqu’ils ont des difficultés à se déplacer. »
Pour bénéficier du suivi santé, les allocataires doivent, dans un premier temps, rencontrer leur référent unique RSA, qui peut être un travailleur social nommée à l’échelle de la commune ou une assistante sociale du secteur. « Si le référent unique constate que le bénéficiaire du RSA est confronté à des freins pour un retour à l’emploi en raison d’un problème de santé, il peut alors me l’orienter », souligne Nathalie Meunier, précisant ne prendre en charge que les personnes isolées sans enfant, les autres bénéficiaires étant reçus par l’association Via Voltaire.
En amont de cet accueil par l’infirmière, le bénéficiaire du RSA doit signer un contrat d’engagement réciproque dans le cadre duquel il s’engage, si son besoin est un suivi santé, à se rendre aux différents rendez-vous qui seront fixés avec l’infirmière du CCAS, soit au minimum une fois par mois. Ce suivi peut durer entre six mois et trente mois.
Détection des problèmes et accompagnement
« Au cours de ce rendez-vous, j’essaye de détecter les problèmes de santé et de comprendre la prise en charge dont dispose déjà la personne bénéficiaire du RSA », fait savoir Nathalie Meunier. Et de poursuivre : « Parfois, les personnes que j’accompagne ne se font pas soigner pour des questions de moyens, parce qu’elles n’ont pas de médecin traitant ou encore parce qu’elles sont dans le déni de leur problèmes d’addiction par exemple. »
Pendant ce rendez-vous d’une heure environ, l’infirmière va donc chercher à les faire parler de leur vie, afin d’identifier les problématiques de santé auxquelles elles sont confrontées et ainsi définir un accompagnement approprié. Ce suivi renforcé offert par l’infirmière permet de démêler les problèmes de santé non-traités, d’ouvrir des droits et donc d’inscrire la personne dans une démarche de soins. « Je peux être amenée à monter des dossiers pour la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) pour une reconnaissance de travailleur handicapé », raconte Nathalie Meunier.
Elle a par exemple pris en charge une femme qui ne pouvait pas retravailler à la suite d’un cancer. Elle a donc adressé une demande à la MDPH et la bénéficiaire du RSA a été reconnue adulte handicapée, lui permettant de percevoir désormais l’Allocation aux adultes handicapés (AAH), plus élevée que le RSA. Nathalie Meunier peut aussi être amenée à prendre des rendez-vous à la place des bénéficiaires notamment pour consulter des spécialistes. « Je suis un facilitateur », résume-t-elle.
Un travail complémentaire
« Je reçois parfois des personnes qui viennent à reculons car ils estiment ne pas avoir besoin d’accompagnement, indique-t-elle. Pour certaines d’entre elles, il est difficile d’avoir à me raconter leur vie, cela les replonge dans leurs problèmes, ce qu’elles ne souhaitent pas. Mais lorsque je leur explique que je suis là pour les écouter, les accompagner, généralement, elles acceptent mon aide. »
L’infirmière peut demander un accompagnement complémentaire au sien. « Si besoin, je me tourne du côté des associations de prise en charge des addictions ou vers des structures d’accompagnement au retour à l’emploi, précise-t-elle. Nous allons ainsi accompagner conjointement la personne pour lui permettre un retour vers l’emploi. »
Le rôle de l’infirmière du CCAS n’est donc en aucun cas la dispense de soins, mais bien l’écoute et l’évaluation afin de définir une prise en charge adaptée. Quarante personnes bénéficient de cet accompagnement, comme le prévoit la convention signée entre le CCAS de Mèze et le Conseil départemental. Une prise en charge gratuite pour les bénéficiaires.
Laure Martin
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