La HAS se mobilise contre les interruptions de tâches

La HAS se mobilise contre les interruptions de tâches

Selon la Haute Autorité de Santé, une infirmière est interrompue 6,7 fois par heure. Ce qui augmentent le risque d'erreurs médicamenteuses. Une fiche d’aide à la gestion de l’interruption de tâches lors de l’administration des médicaments va être mise à disposition des professionnels de santé au début de l’année 2016.

Infirmière ne pas déranger le soin qu'elle réalise nécessite toute son attentionCette fiche sera également accompagnée d’une boite à outils clé en main permettant de sensibiliser les professionnels à partir d’un film, mis à leur disposition, ainsi que les supports pour conduire un audit. La fiche et les outils seront ensuite  testés par des équipes volontaires et feront l’objet d’un partage d’expérience.

Ces interruptions de tâchessont inhérentes au travail en équipe qui s’appuie sur la coordination et la communication entre les différentes personnes”. Cependant “elles affectent l’attention, peuvent générer du stress et donc générer des erreurs. Il est difficile de reprendre une tâche interrompue, augmentant ainsi le risque d’erreurs médicamenteuses”, souligne la HAS.

“Certaines actions – comme le marquage au sol d’une zone protégée, une salle dédiée à la préparation des piluliers, le blocage du téléphone et des appels ou encore la présence de trois personnes maximum dans la salle de préparation des médicaments – ont démontré leur efficacité pour réduire les erreurs médicamenteuses”, ajoute la HAS.

>> LIRE AUSSI – Pacte : s’engager pour réduire les incidents liés aux soins (événements indésirables associés aux soins eias) >>

Rédaction ActuSoins (source HAS)

Les études disponibles montrent :

  • le taux d’interruptions moyen est de 6,7 par heure par infirmier
  • chaque interruption est associée à une augmentation du risque d’environ 13 % d’erreurs (par exemple, ne pas enregistrer l’administration d’un médicament dans le dossier patient, ou administrer le mauvais médicament) ;
  • les interruptions sont dues à des conversations déclenchées par les infirmières elles-mêmes dans 22 % à 36,5 % des cas, aux sollicitations de la part des patients dans 4,7 % à 26,4 % des cas, mais qu’elles sont aussi liées à l’environnement de travail dans 4,5 % à 13 % des cas (par exemple, la pharmacie n’a pas en stock les doses nécessaires de médicaments, une alarme de monitorage se déclenche) ;
  • sur 4 271 doses de médicaments administrés, l’interruption de tâche est constatée dans 53 % des doses administrées.