#InfirmièresOubliées : le mouvement attend d’être enfin entendu

#InfirmièresOubliées : le mouvement attend d’être enfin entendu

Les organisations à l’initiative de la mobilisation nationale des infirmières du 20 novembre ont tenu ce jour une conférence de presse. Celles-ci ont expliqué leur désarroi devant le plan « Ma santé 2022 » médico-centré et duquel les infirmières sont les grandes oubliées.
©M.S / ActuSoins

#InfirmièresOubliées, le hashtag de la mobilisation résume parfaitement le sentiment des infirmiers et infirmières. La profession, tous statuts et spécialités confondus, représentée par 16 organisations professionnelles nationales, a tenu le 19 novembre une conférence de presse à Paris, la veille de leur journée d’actions.

« L’objectif de notre mouvement est de faire entendre la voix des infirmières et infirmiers, a expliqué Daniel Guillerm, vice-président délégué de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). Ce que nous partageons tous, quel que soit notre statut, c’est le sentiment d’être des professionnels oubliés, des laissés-pour-compte du plan santé».

Et pour cause, alors que les infirmiers attendaient des réponses concrètes à leurs besoins pour exercer leur métier dans de bonnes conditions et répondre aux défis de santé de la France avec l’explosion des maladies chroniques, le vieillissement de la population et le virage ambulatoire annoncé, le plan santé 2022, dévoilé le 18 septembre 2018 par Emmanuel Macron, ne propose que des mesures médico-centrées, selon les organisations infirmières.

Assistants médicaux : la mesure de trop

© A.L . Les organisations infirmières ont tenu une conférence de presse pour expliquer les raisons de leur mouvement.

Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est la mesure phare de ce plan santé : la création de  4 000 assistants médicaux d’ici 2022. « Alors qu’on asphyxie les hôpitaux avec toujours plus de demandes d’économies, que des services ou des lits ferment chaque année, on crée un nouveau métier qui coûte 200 millions d’euros, financés par l’assurance maladie», s’insurge Thierry Amouroux, du syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) CFE-CGC. 

Les organisations affirment ainsi qu’il aurait été par exemple “plus cohérent de consacrer cet argent à créer des postes en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad)“. 

De son côté, l’union nationale des associations d’infirmiers de bloc opératoire diplômés d’État (Unaibode), par la voix de Sylvain Carnel, s’étonne que ce nouveau métier ait été créé « d’un claquement de doigt» alors que depuis 2009 la profession demande la réingénierie du diplôme d’IBODE (infirmier de bloc opératoire diplômé d’État), qui tarde à aboutir malgré les promesses. Et puis pourquoi créer un nouveau métier alors qu’il existe 660 000 infirmiers, répartis sur tout le territoire, formés et compétents ?

Infirmières de pratique avancée : une réponse non suffisante

« Face à nos revendications, le ministère répond que nous avons été entendus avec la création des infirmières de pratique avancée », souligne John Pinte. Sauf que ce statut ne devrait concerner que 2% des 660 000 infirmières. Et que « cela ne va pas régler les problèmes de la santé, assure Daniel Guillerm. 

Ce que demandent les infirmières ? La reconnaissance de leurs compétences et, pour les infirmières libérales, la révision de la nomenclature des actes infirmiers pour coller à leur pratique et aux besoins de santé. Un exemple : la vaccination. « Dans 125 pays, les infirmières sont en première ligne pour la vaccination. En France nous ne pouvons pratiquer que la vaccination anti-grippale. On se focalise sur les 280 000 médecins qui ont du mal à faire face alors qu’il y a 660 000 infirmiers», s’étonne Thierry Amouroux.

« Le dernier décret compétences date de 2002, puis a été actualisé en 2004. Nous attendons toujours une vraie discussion pour poser notre cadre d’exercice. Il y a urgence à actualiser ce décret », affirme Nathalie Depoire, présidente de la coordination nationale infirmière.

Après les gilets jaunes, les blouses blanches seront dans la rue partout en France, demain mardi 20 novembre.  

Alexandra Luthereau

16 organisations de la profession (AFIDTN, AEEIBO, ANPDE, CEEIADE, CNI, CI, FNI, ONSIL, SNIA, SNIBO, SNICS, SNIES-UNSA, SNIIL, SNPI, UNAIBODE, UNIDEL) appellent à une mobilisation générale le 20 novembre 2018 avec :

– des manifestations infirmières dans tout le pays (voir la carte des lieux de rassemblements)

– une grève des infirmiers hospitaliers et salariés

– des refus de nouvelles prises en charge de patients pendant cette journée pour les infirmières libérales

 

LIRE AUSSI : Les organisations infirmières appellent à une mobilisation générale le 20 novembre (Oct 2018)

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Une réaction

  1. ajouter que le personnel infirmier est confronté à de nombreux risques professionnels et souvent de mauvaises conditions de travail : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-biologique/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=129&dossid=242

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